Chapitre 20

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- Il y a un peu plus d'un mois, Derek et toi êtes allez-vous installer chez Grâce, au village trois, commence Kyle, une fois tout le monde assit dans le salon. Nous voulions t'éloigner à tout prix de John et nous savions qu'avec Grâce, tu serais en sécurité.

- Nous t'avons enlevé la mémoire, continu Arielle. Nous avons concocté une histoire et à ton réveille, Derek à fait passer ça sur le dos d'un accident... Nous savions que ton père se mettrait à ta recherche, c'est pourquoi nous lui avons aussi effacé la mémoire...

- Quoi ? dis-je sous le choc. Mon père n'a plus aucun souvenir de moi ?

Elle secoue la tête.

- Refaite-le se souvenir de moi ! dis-je. Tout de suite !

- On ne peut malheureusement pas faire ça... Le seul moyen de lui faire retrouver la mémoire, c'est de trouver une personne qui brisera le voile.

- Mais je suis là, moi ! Pourquoi n'est-ce pas suffisant ? grognais-je.

- Je ne sais pas...

- La prochaine fois, tu devrais apprendre à te servir de tes vaccins avant de l'injecter à quelqu'un, criais-je en me jetant sur elle.

Aussi loin qu'elle était dans le salon, je réussi à l'empoigner par le cou avant même qu'une personne ne cligne des yeux. Je sers mes mains autour de son cou avec une seule intention : lui faire mal. Tout mon corps s'est réchauffé et je semble contrôlé par une force extrêmement méchante. J'ai l'impression que je pourrais tuer tout le monde dans la pièce, sans aucun remord. Le visage d'Arielle se crispe de douleur et son visage devient rouge. Quelqu'un m'agrippe par les bras et me tire vers lui.

- Bree, calme-toi, cri Derek.

Arielle pousse un râlement et je réalise soudainement ce que je suis en train de faire. Je la relâche, nous faisant tomber, Derek et moi. Arielle tombe lourdement sur le sol devant nous et tousse bruyamment. Kyle et Jameson me regarde, troublé. Je repousse Derek, qui est toujours accroché à moi, comme s'il avait peur que je recommence. Je passe devant le miroir du salon et je suis soudainement troublé par ce que je vois. Mes yeux sont noirs comme la nuit.

- La preuve qu'elle est bien un vampire né, fait Jameson.

Arielle reprend difficilement son souffle et se relève. Moi, je ne peux m'empêcher de dévisager Jameson.

- Qu'est-ce que tu sais d'autre ? demande Kyle.

- Pas grand-chose... commence-t-il. Seulement qu'ils sont impulsifs et extrêmement dangereux. Beaucoup plus fort que n'importe quel vampire mordu....

Arielle s'assoit sur le sofa et Derek prend place près d'elle. Kyle ne bouge pas, appuyé contre le mur.

- Ma grand-mère me racontait souvent des histoires sur les vampires. Elle était une fanatique et l'un de ses amis était un vampire. C'est lui qui lui a raconté tout ça. Elle me disait qu'un vampire né est la chose la plus dangereuse qui soit, car ils ne peuvent se nourrir que de sang humain. Elle disait aussi que leurs yeux devenaient aussi sombre que la mort et qu'une fois qu'ils ont une proie, rien ne peut les arrêter...

- Et pourtant, elle vient d'arrêter, non ? grogne Kyle.

- Parce qu'elle n'est pas complètement vampire. Il y a encore du sang humain qui coule dans ses veines, c'est pour cela qu'elle est capable de se contrôler. Son humanité est encore là. Contrairement aux vrais vampires nés, qui eux, n'ont aucun regret. Jamais.

Je secoue la tête.

- Mais forcément, pour être un vampire né, il faut qu'un membre de ma famille le soit, non ? Mais mon père n'est en aucun cas un vampire.

Il secoue la tête.

- Peut-être pas ton père... Que sais-tu réellement sur ta mère ?

- Quoi ? Non. Ma mère n'est pas un vampire. Elle est morte, tu saisie ? Si elle était un vampire, un simple accident de voiture n'aurait pas pu la tuer, n'est-ce pas ?

- Peut-être n'est-elle pas morte dans un accident de voiture, comme ton père veut te le faire croire...

Je sens la chaleur augmenter dans mon corps. Jameson a un mouvement de recul. Comment ose-t-il prétendre que mon père est un menteur ! Je pourrais lui arracher la tête. Kyle pose une main sur mon épaule. Son touché me réconforte et je reprends mes esprits. La chaleur dans mon corps disparait.

- Bon alors, expliquez-moi c'est passé d'autre, en un mois, dis-je en me laissant tomber sur un sofa.

Tout le monde reste silencieux. Kyle fusille Derek du regard qui lui, fixe le sol. Jameson hausse les épaules et Arielle évite à tout prix de me regarder.

- Dites le ! criais-je.

- Derek t'a raconté une histoire, à ton réveille, comme quoi tu avais eu un accident...

- Arielle... le gronde Derek.

- Non mais il faut bien que quelqu'un lui dise ! cri-t-elle.

- Me dise quoi ?

- Derek c'est fait passer pour ton petit ami. Vous habitiez ensemble dans le sous-sol chez Grace.

- Et donc... commençais-je. On s'est embrassé ? C'est pour ça que Kyle te regarde comme s'il avait envie de te tuer ?

Personne ne répond. La mâchoire de Kyle se crispe. Ce n'est pas que ça. Oh non.

- Ne me dites pas que... commençais-je en foudroyant Derek du regard.

- Que ce salop a abusé de toi ? grogne Kyle.

Je passe mes mains sur mon visage et soupire. Derek et moi ? Je refuse même d'y penser. Je me tourne brutalement vers Kyle.

- Tu étais au courant ! criais-je.

- T'inquiète, je lui ai fait payer, grogne-t-il.

- Ça ne te tentait pas de me le dire ! criais-je en me levant.

- Excuse-moi, mais je n'avais pas envie de te dire ça pendant que tu vomissais à la toilette ! grogne Kyle.

- Et toi Derek, ton excuse ? grognais-je.

- C'est que... je ne savais pas comment t'annoncer ça... dit-il.

- Eh bien maintenant que c'est fait... j'espère que tu t'es amusée. Il y a au moins ça de bon dans l'histoire, comme je ne suis pas capable de m'en souvenir, je peux continuer ma vie normalement sans y penser constamment. Sache, aussi, que tout ce qui a pu se passer dans le mois dernier, n'était aucunement de ma faute. Si j'étais resté moi-même, rien de tout cela ne serait arriver.

Personne ne parle.

- Maintenant que c'est dit, je vais me coucher. Et que personne ne me réveille avant au moins... deux cents ans, dis-je en sortant du salon.

- Elle a gardé son humour, au moins, dit Jameson. 

RebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant