Dans ce sens la il n'y avait pas de marin pour la bonne et simple raison que les marins venaient de Ferrol et qu'ils n'y retourneraient qu'à la fin du week-end ou peut-être même plus tard si leur permission était plus longue. En l'absence de marins la voiture bar était encore moins fréquentée. Dans ce sens le trajet semblait à Pedro interminable et son livre était impuissant à le tirer de son ennui. À mesure que l'on s'approchait de la fin, la crainte enflait d'un soufflet qui s'effondre à la sortie de four.
Une chose l'agaçait et le laissait perplexe: on ne savait rien de la beauté physique du narrateur. C'était sans doute logique d'un point de vue littéraire. Un personnage ne parle pas de son physique sauf si l'auteur veut en faire un personnage narcissique. Mais alors pourquoi l'américaine était-elle comme un funambule qui marche au dessus du vide, prête à chavirer à cause de lui? À cause de sa force de caractère? Ça devait être ça. Il y croyait plus qu'elle. Quand elle manquait de tomber, de renoncer à sa chimère c'est lui qui la ramassait. Pedro avait du mal à comprendre, il était trop jeune encore. Il faut avoir de la bouteille pour imaginer que la force de caractère puisse remplacer la beauté physique, qu'elle puisse remplir la fonction de l'attirance, qu'elle puisse tenir débout deux êtres qui n'ont plus la fraîcheur et l'insolente beauté de la jeunesse.
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Playa del Rio
Tiểu Thuyết ChungDes personnages en quête d'amour, qui se cherchent, qui s'évitent, qui se croisent sans se rencontrer, qui lisent chacun un livre, une histoire, une vraie, comme on aimerait en vivre une, une fois dans sa vie. Un marin de la vieille Espagne qui par...