Il reposa le livre sur le comptoir. Le train maintenant, roulait dans l'autre sens, en direction de Ferrol. Il était aussi vide qu'à l'aller.
Ce qu'il venait de lire l'avait beaucoup surpris. Six jours, cela faisait six jours seulement qu'ils avaient quitté Rocca, qu'il avait quitté Jacqueline pour cette américaine. Pourtant ils avaient eu le temps d'aller à Sete, après avoir pas mal traine le long de la côté amalfitaine, de faire une virée du côté Montpellier pour voir si le gérant d'une station d'essence ne serait pas le marin de Gibraltar reconverti. Elle n'avait pas voulu que ce soit lui. Une station service...mais ils y avaient passe du temps. C'est de la qu'ils étaient partis pour Tanger et l'Afrique. Six jours ça paraissait court pour toutes ces pages. Pour tout ce vide? C'était pourtant comme une vie entière qui s'était écoulée.
À Tanger il faillit ne pas remonter.
Lorsque je me réveillai le bonheur n'épouvantait encore et je ne savais pas davantage si j'allais remonter à bord.
C'est un tour d'écrou supplémentaire. Quoi, le bonheur est la et on ne le veut pas. Il faudrait préférer la crasse de la vie ordinaire? Au moins elle nous est familière, elle ne nous fait pas peur. Affronter de grandes choses c'est une autre affaire. La peur de retomber dans le trou, aussi, quand le mirage s'estompe lorsqu'on a plus la force de vivre sur de telles hauteurs.
Mais il remonte à bord. Tout s'accélère.
Rien ne sert à rien.
Alors le but n'existe pas? La vie nous dépasse, toujours...l'illusion de choisir, seulement l'illusion.
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Playa del Rio
Fiction généraleDes personnages en quête d'amour, qui se cherchent, qui s'évitent, qui se croisent sans se rencontrer, qui lisent chacun un livre, une histoire, une vraie, comme on aimerait en vivre une, une fois dans sa vie. Un marin de la vieille Espagne qui par...