La mer est belle et sans se lasser lisse la plage. Elle y jette ses filets de dentelle blanche avant de les tirer d'un coup, pensive et obstinée, vers les profondeurs obscures, tourmentées de courants violents.
Agustin a posé son livre sur la chaise restée vide à côté de lui et observe la mer qui maintenant se retire, les vagues vertes et presque transparentes, le ciel lave par l'averse peu après que le jour se fut levé. Le soleil y resplendit, et après avoir chassé la brume, chauffe la grève.
Pourquoi deux préfaces? La première ne fait que deux pages et porte au bas de la première cette mention étrange: suite au verso. Elle annonce que ces nouvelles, composées entre 1938 et 1944, frappent par la patiente mesure de leur ton, leur lyrisme retenu, la limpidité de leur style, la justesse de leurs adjectifs, l'admirable économie de leur écriture.
Mais elles surprennent aussi par leur goût d'amertume leur attirance pour le malheur et leur terrible pessimisme...
La seconde préface est plus précise sur cette chronologie de la création. Elle indique que le recueil de nouvelles naît par vagues espacées, essentiellement en octobre 1938, octobre 1940, à l'automne 1943 et enfin aux jours d'espoir et de menace d'avril à juillet 1944.
Cet homme devait se dispenser d'écrire tout l'été et ne devait s'y remettre qu'avec la fin des beaux jours, lorsque la nuit vient trop vite. 1944 fit exception c'est vrai. Allez savoir pourquoi.
Le 23 octobre 1940 il écoute le chant de la pluie sur le toit. Je vous le disais!
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Playa del Rio
General FictionDes personnages en quête d'amour, qui se cherchent, qui s'évitent, qui se croisent sans se rencontrer, qui lisent chacun un livre, une histoire, une vraie, comme on aimerait en vivre une, une fois dans sa vie. Un marin de la vieille Espagne qui par...