Chp4 p43

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Je me relève rapidement en tentant d'ignorer la douleur cuisante qui s'est installée sur mes omoplates. Etrangement, cet endroit me gratte furieusement. Mais pas le temps d'y penser. Un rapide examen des lieux m'indique que je me trouve dans le jardin royal, dans la partie des arbres fruitiers. J'avise une échelle probablement oubliée contre un arbre et grimpe dessus à toute vitesse pour m'installer sur une des plus hautes branches. Qui aurait l'idée de lever les yeux vers les arbres fruitiers du jardin en tentant d'y découvrir une adolescente de 14 ans qui s'y cache avec un arc? D'après moi, c'est une excellente cachette pour attaquer. Pour l'instant, il n'y a personne dans le coin, mais ça ne va pas tarder à arriver...Quelques secondes plus tard, une des silhouettes noires se dessinent tout près de l'arbre. Elle est entrain de se battre avec un garde Toad. Excellent. Je sors une flèche de mon carquois et l'encoche le plus silencieusement possible. Je tente de viser l'ombre qui se bat avec le garde, mais ils ne cessent de bouger et je commence à me dire que je n'arriverais jamais à le tuer sans blesser le garde. Finalement, l'ombre malfaisante fait voler l'épée du garde Toad qui vient se planter dans le tronc de l'arbre dans lequel je me suis cacher. La silhouette s'avance lentement vers le Toad, sûr de sa victoire. C'est ce moment que je choisis pour sauter de l'arbre. En même temps, je décoche ma flèche. L'ombre, alertée par le bruit, se retourne vivement et n'a pas même pas le temps de comprendre ce qui se passe qu'elle se fait transpercer le foie. Elle s'écroule, morte. J'attéris à terre et fais une magnifique roulade avant de me relever et de me camper fièrement devant le garde qui me regarde d'un air à la fois surpris et admiratif.

-Amélia?

-Tu ignorais peut-être que les jumeaux Gaëtan et Maël me faisaient suivre une formation spéciale au combat depuis mes 4 ans? Bah, c'est pas grave, tu t'en remettras! Allez mon vieux, c'était un beau combat, continues comme ça!

Je lui tapote l'épaule d'un air légèrement moqueur avant de lui lancer un clin d'oeil. Puis je m'élance dans la forêt, là où Elinor m'attend. Des cadavres jonchent le sol un peu partout, mais je n'y prête pas attention. J'emjambe un corps puis saute au-dessus d'un buisson épineux pour me retrouver dans une toute petite clairière. Elinor est là, et elle semble se défendre contre les attaquants car ses yeux habituellements bruns sont devenus entièrement verts, et elle est entouré d'une aura de la même couleur. D'un geste de la main, elle envoie valser un ennemi contre un arbre. Un craquement sonore retentit et l'ennemi tombe sur le sol, la nuque sans doute brisée. Je suis étonnée de voir un si petit corps innocent posséder tant de brutalité. Elle remarque ma présence et se précipite dans mes bras.

-Amélia!

-Oh, Elinor! Tu es vivante!

Je la serre longuement en oubliant même où nous nous trouvons et à quel point rester ici est dangereux. Grave erreur de ma part. Soudain, Elinor semble vouloir se dégager et se met à hurler:

-Amélia, attention! Derrière toi!

Je me retourne à temps pour voir un homme en armure noire lancer une lance vers nous. Elinor la dévie grâce à un sort et en lance un autre en direction de l'homme en armure, qui le reçoit sans broncher. Il éclate de rire.

-Ta magie est sans effet sur moi, petite elfe!

Avec une vitesse surnaturelle, il envoie une seconde lance que nous n'avons pas le temps de détourner de sa trajectoire et qui fonce droit sur moi. Sauf que ce n'est pas moi qu'elle atteint. Je sens Elinor s'affaisser dans mes bras. Je la regarde sans comprendre et sens mon coeur se serrer. De sa poitrine sort la lance de l'homme. Les yeux de la jeune elfe me fixe pendant un instant. Des larmes apparaîssent et se mettent à couler. Elle pononce silencieusement une dernière chose, puis rend son dernier souffle. Ses yeux deviennent vitreux, son corps, froid. Je le dépose sur le sol. Je ne parviens pas à détacher mes yeux du corps sans vie. Le rire hystérique du meurtrier d'Elinor me fait revenir à la réalité et je bondis sur mes pieds, folle de rage.

-Imbécile! je hurle.

-Allons, allons, répond-t-il d'un ton assuré. Qu'est-ce que tu peux me faire, de toute façon?

Pendant qu'il se remet à rire, je saisis une hache qui traîne par terre. Je la brandis et l'abats sur le torse de l'homme, protégé par l'armure. L'homme cesse aussitôt de rire. Un combat acharné s'engage. À un moment, il réussit à faire exploser ma hache, sans que je comprenne comment. Ce qui ne fais que décupler ma colère. Une épée ornée d'une améthyste sur le manche apparaît dans ma main. En un éclair, sans qu'il est le temps de riposter, j'abats l'épée si fort sur son crâne que le casque se fend et une énorme flaque de sang apparaît. Il se met à cracher du sang et titube. Je pense l'avoir tué, pourtant il reste debout. Il redresse la tête vers moi et sussurre d'une voix effrayante:

-Tu es plus que forte que je ne le croyais, princesse. Apparement, je t'ai sous-estimer...

L'Île des rêves: AméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant