Le Joyau de la Couronne

Chapitre 20

Cela faisait trente secondes que je fixais les énormes portes plaqués de bronzes et sertis de saphirs, lorsque je me décidai à en pousser le battant. À l'intérieur se trouvaient assis autour d'une table circulaire, le prince Akim, le lieutenant Klevs ainsi que d'autres hommes, devant être des conseillers ou d'autres membres de la famille royale de Saphir. Ma première réflexion fut la parfaite synchronisation dont avaient fait preuve les personnes devant moi pour se lever à mon entrée. La seconde fut qu'il n'y avait présent qu'une seule autre femme. Digne de mon rang, je m'avançai le visage droit et la tête haute, sans toutefois paraître condescendante, jusqu'à la chaise libre qui m'avait probablement été réservée à côté du prince. J'avais lu sur les visages étonnés des hommes de l'assemblée qu'ils ne s'attendaient pas à mon arrivée, encore moins à ce que je prenne immédiatement ma place. J'avais cru comprendre par Adalburge qu'ici ne se tenait que les réunions de la plus haute importance, d'où le nombre élevé de participant. J'en avais donc déduis qu'il n'y avait ni temps à perdre, ni paroles à gaspiller en politesse. Le prince, déjà, m'adressa un sourire complice devant la surprise de ses confrères, avant de leur faire signe de se rasseoir. Il commença alors en présentant l'odre du jour: " Soyons concis et rapide dans nos argumentations, ainsi nous gagnerons un temps précieux. Aujourd'hui, plusieurs sujets sont à amener sur la table. Entre autres, l'attaque du Royaume d'Or et ses répercutions jusqu'à l'enlèvement de la princesse et ce mystérieux jeu auquel quelqu'un tente de nous faire tous jouer."

À l'entente de ces sujets, je tiquai et comprit immédiatement mon importance autour de cette table. Un conseiller sûrement commença par exposer les faits : "Il y a maintenant huit mois et une semaine a eu lieu l'attaque coordonnée de l'Alliance des Mers sur les plages du Royaume d'Or. Les souverains sont décédés durant l'attaque. La princesse Ariane a été retrouvée il y a quelques jours dans un village côtier du Royaume de Saphir, tandis que son frère, le prince héritier Maxime, est toujours porté disparu, supposé mort en mer. Nous avons convenus qu'il eu été impossible de coordonner les bandits et différents pirates de toutes les Mers et Océans dans le seul but de faire tomber le Royaume d'Or. Quelqu'un s'est donc chargé de leur offrir une copieuse récompense, et les a sûrement conduit dans cette attaque. La question est : qui ? Qui serait assez fou pour vouloir s'en prendre au seul Royaume faisant l'unanimité dans chacune des autres contrées ? Plusieurs responsables, présents lors des faits ont été appréhendés. Mais bien que l'on est usé de tous les moyens à notre disposition, aucun d'eux ne nous a encore révélé la moindre information concernant cet individu.

 - Ne pourrait-il pas faire partie de la B.P.M.O ? intervint un autre homme aux cheveux grisonnants, Nous savons déjà que le supérieur du lieutenant Konzak, le traitre ayant menacé la princesse, l'un des seuls "joueurs" confirmés, y est haut placé.

 - Malheureusement, cette piste a été exploitée jusqu'à son épuisement, expliqua alors celui chargé d'expliquer les faits, le président de la Brigade refusant de dévoiler la moindre information à propos d'un de ses subordonnés.

Bien que cela puisse paraître suspect aux premiers abords, quand on la connaissait, on en comprenait mieux l'évidence. La Brigade était essentiellement composée de membres répartis dans tous les Royaumes et de toutes les classes sociales, ceux-ci n'avait pas pour but de se faire reconnaître. Évidemment, si quelque ennemi de ces justiciers des Mers venait à apprendre leur identité, s'en serait fini de leurs proches. Le sujet fut donc clôt pour le moment et un autre homme commença à parler de mon enlèvement.

Les deux bandits qui m'avaient kidnappée avait été reconnu comme des membres de l'Alliance des Mers. Ils étaient censés m'utiliser pour faire sortir le prince de son palais et mettre un terme à nos vies, à tous les deux, au moment de l'échange. Personne ne sut comment ils avaient pu nous retrouver, en plein désert, jusqu'à l'Oasis même, car les trois gardes assurèrent n'avoir remarqué aucun signes suspects. Un juron étouffé du lieutenant fit lever les yeux sur lui. Remarquant la soudaine attention dont il était l'objet, il s'expliqua : "Dans la Brigade, il y a une règle qui oppose, à chaque départ pour autre chose qu'une mission, un contre-rendu direct à son supérieur sur toutes nos paroles. Cela empêche d'avoir de mauvaises surprises sur des informations divulguées sans s'en rendre compte. Alors, la nuit où Ar... où le princesse a disparu, j'avais envoyé un faucon messager jusqu'à mon supérieur, le chef Morgdis.

 - Alors vous pensez que le chef Morgdis est impliqué dans cette histoire ? Accusa immédiatement l'un des conseillers.

Cela me fit un pincement au coeur que l'on croit à la culpabilité de ce chef si prévenant et accueillant. Klevs tiqua immédiatement et sembla prendre l'accusation comme une insulte personnelle. Aussi se leva-t-il subitement, renversant sa chaise.

 - Je ne vous autorise pas accuser mon chef sans preuves ! De plus, je crois plutôt que le faucon a été intercepté car il n'est jamais revenu vers moi. Hors un message de confirmation est requis dans ce genre de cas.

 - Alors les deux hommes l'auraient intercepté... Celui gardé enfermé dans les cachots a-t-il parlé ? demanda le prince, intervenant pour la première fois depuis son introduction.

Klevs était en train de ramasser sa chaise et de s'y rasseoir lorsqu'un garde avança d'un pas pour lui répondre.

 - Non, Votre Altesse. Il ne semble pas décider à parler.

Sans que l'on s'y attende, Conrad, d'habitude silencieux, intervint.

 - Si je puis me permettre, je me suis chargé moi-même de l'interroger et je peux affirmer quelques similitudes, dans son entêtement, avec les prisonniers de l'attaque du Royaume d'Or. Ils semblent avoir reçu les mêmes consignes.

 - Comment peut-il affirmer cela ?! lança un conseiller, indigné qu'un simple garde prenne ainsi la parole.

Le prince se leva calmement de sa chaise, les mains posées impérieusement sur la table, regardant le dit-conseiller d'un regard dur. Une aura terrifiante semblait émaner de lui.

 - Je vous prierais de mieux parler de ma garde. Cet homme m'a sauvé la vie plus d'une fois et a certainement plus de valeur à mes yeux qu'un conseiller remplaçable à tout instant, déclara-t-il en insistant sur l'adjectif, comme un mise en garde.

L'autre femme présente dans la pièce esquissa un sourire tendre envers le prince. Pourquoi souriait-elle ? Le connaissait-elle personnellement ? Quelque chose que je ne connaissais pas me pinça le coeur. Mes yeux restèrent rivés sur elle quelques instants avant que je n'entende le conseiller s'excuser maladroitement sous le regard aiguisé de son prince.

 - Bien. Maintenant, Conrad, répondez à la question, je vous prie.

Celui-ci hocha la tête, n'ayant pas sourcillé sous l'insulte du conseiller, ni même sous la défense du prince.

 - Il y a des similitudes dans leurs gestes, mais qui peuvent être communes a beaucoup de ceux tentant de cacher une information. Ce sont surtout leurs paroles qui sont identiques, à quelques mots près. Tous parlent d'un "il", répétant que "il" arrive, que "il" parviendra à reprendre le monde de "ses" mains. De qui ? Je ne sais pas... J'ai supposé qu'il parlait des Royaumes. Ils semblent le respecter, capables de le suivre jusqu'à la folie, de ce que j'ai vu.

Sa déclaration sembla jeter un froid sur l'assemblée malgré le soleil qui ne cessait de taper plus fort. Alors, il y avait un nouvel ennemi. Pouvait-il avoir un lien avec celui à l'origine du jeu malsain auquel on voulait nous faire jouer ?

Perdue dans mes refléxions, je ne me réveillai que lorsque j'entendis le nom de mon Royaume.

"... du Royaume d'Or, dans laquelle le prince a été porté disparu. À son propos, nous avons reçu des nouvelles, très récemment. Des nouvelles des plus accablantes."

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Avant que vous m'incendier de commentaires, je suis sincèrement désolée ><.

De une parce que je n'ai pas posté à midi. Pour cela, je m'explique, je révise en ce moment mes épreuves groupés alors je n'ai pas pris le temps, hors je n'ai plus de chapitres d'avance et j'étais en panne hier soir, cela n'avançait pas comme je le voulais. J'ai préféré vous le poster le soir plutôt que de poster un chapitre un peu nul.

De deux, parce que c'était BEAUCOUP TROP TENTANT de vous laisser sur ce suspens mais si je sais que c'est ABSOLUMENT HORRIBLE et que la question : Maxime est-il en vie ? est une de celle qui est le plus présente et que l'on est sur le point d'avoir la réponse.

Merci d'avoir lu quand même ! Désolée de vous frustrer ^^'

Bisous <3