Chapitre 46

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Me tenant le tête, je me relevai. Ces flashs m'avaient procuré un intense mal de crâne, au point de me clouer au sol. Seulement, cela en valait la peine. Je me souvenais désormais de Akim. Comment avais-je pu l'oublier ? Je ne pouvais pas imaginer la peine qu'il avait eu lorsqu'il avait appris l'attaque du Royaume et ma disparition. Quoique je pouvais aisément la comprendre avec la situation actuelle. Mon cœur se serra à ce souvenir. Évidemment, je ne me souvenais de lui que lorsqu'il avait disparu. Je me l'imaginais pourtant très bien, désormais. Je me souvenais de sa main dans mes cheveux quand nous nous reposions ensemble, de son regard tendre sur moi, de mon cœur s'affolant chaque fois que je le voyais, du désir et de l'amour que je pouvais lire dans son regard. Mes yeux devinrent subitement humide. Sans même le savoir, j'avais perdu tout cela.

La lettre en main, assise par terre, j'entendis la porte de la serre s'ouvrir, laissant entrer une silhouette. Je me relevai, dépoussiérai ma tunique avant de m'avancer. Dès que je reconnus l'inconnu, mes larmes commencèrent à couler et je me précipitai dans ses bras. Klevs me reçut en manquant tomber, ne s'y attendant sûrement pas. « Toi, au moins, il ne t'est rien arrivé. » Il referma ses bras sur moi, caressant mon dos comme pour m'apaiser. Essuyant mes larmes, je relevai la tête. « Tu voulais me voir ?

Il sembla reprendre ses esprits.

  - Euh, oui. Je dois te parler, c'est très important. C'est au sujet de ces enlèvements. Le prince Amine m'a dit que je te trouverais là.

Je hochai la tête. Si Curam me l'avait envoyé, sachant les souvenirs qui m'avaient assaillis – car j'en étais persuadée il n'y était pas pour rien – c'était qu'il y avait forcément quelque chose d'important. Je le suivis donc jusque dans la salle duconseil, à l'étage. Une fois la porte fermée et les serviteurs sortis, je le pressai de me livrer ses informations.

  - Te souviens-tu de la fois où je suis revenu vers toi, au château d'Ambre, après avoir ''rendu un service'' ?

  - Bien sûr, tu étais tant blessé que je me suis demandée si tu survivrais. Quel est le rapport ?

  - L'homme à qui j'ai rendu service s'appelait Dahar, il est surnommé l'Empereur Noir.

Je fronçai les sourcils. J'avais déjà entendu parler de cet homme. Tout du moins ce titre d'empereur noir me disait vaguement quelque chose.

  - C'est lui, le supérieur de l'ex-lieutenant Konzak. Il est celui qui tire les ficelles, celui qui a enlevé les héritiers de tous les Royaumes. Ariane, c'est lui qui a enlevé ton frère.

Prise de stupeur, je me figeai. Il m'apportait là un élément crucial pour retrouver Maxime. Seulement...

  - Pourquoi n'es-tu pas venu me le dire plus tôt ?

  - J'aurais aimé, je t'assure. Mais je ne pouvais pas. Le chef Morgdis m'a interdit de t'en faire part, disant que tant que ta colère ne se serait pas apaisée, tu risquerais de commettre un acte que tu regretterais.

Le chef Morgdis avait dit ça ? D'un côté je le comprenais, cela serait mentir que d'affirmer que malgré ma colère, j'aurais pu me contenir et éviter un acte malencontreux. Me souvenant de certaines de mes réactions dans cet état, je ne pus que lui donner raison.

  - Il y a autre chose que je devais te dire, Ariane. Tu te souviens de l'homme qui était avec toi dans la cave du bateau, Balder, je crois ?

  - Il est un traître, je sais...

  - Non, ce n'est uniquement ça.

Je le regardai, lui demandant silencieusement des explications.

Le Joyau de la CouronneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant