Mes yeux s'agrandirent d'émerveillement. Devant moi, une petite pancarte de bois sur laquelle était écrit Izmir représentait mon espoir. La petite ville s'affairait sur la place du marché. On était en plein après-midi et la chaleur qui régnait n'avait d'égal que l'agitation des habitants à trouver "la" bonne affaire. Nous sautâmes à bas de nos chevaux et commençâmes à avancer dans la grande ruelle dallée de poussières. On nous remarqua à peine et ce ne fut que lorsque le regard de jeunes enfants se posèrent sur nos montures que les adultes nous accordèrent de l'attention, attirés par l'arrivée de deux étrangers. Une dame d'âge mûre s'approcha de nous. Ses cheveux d'un blond vénitien tiraient sur le blanc et ses quelques rides prouvaient son expérience. Ses yeux d'un brun chaleureux se posèrent sur moi lorsqu'elle me dit d'une voix teintée de douceur autant que de compassion : "Tu lui ressembles, tu sais, jeune fille... Estimes-toi chanceuse, ton frère s'est réveillé ce matin-même. C'est un grand gaillard mais tu devrais tout de même veiller à ce qu'il ne s'agite pas trop, c'est déjà un exploit qu'il soit debout si vite." Si seulement elle savait qu'il était probablement en meilleure forme que moi à l'heure qu'il était, elle s'en morderait les lèvres. Je lui souris gentiment, me contentant de la remercier rapidement avant d'augmenter le pas vers le bâtiment qu'elle nous indiqua. Je vis à peine qu'elle arrêta Klevs dans son geste de me suivre, d'une main impériale. La bâtisse servant d'hôpital avait des tons froids, ainsi qu'une croix rouge sur sa devanture. Grand de plus de deux mètres de haut pour quelques autres de larges, le bâtiment était disposée en longueur. Je poussai la porte pour voir l'intérieur avant de passer les premiers pas dedans comme un nouveau-né apprenant à marcher. Pleine d'attente, effrayée par la simple idée qu'il puisse ne pas être là, je m'avançai à tâtons quand j'entendis un râle peu discret attirer mes oreilles. L'homme en question me lançai un regard pervers, remuant certainement dans sa tête des idées malsaines. Il m'offrit un sourire hypocrite lorsqu'il me demanda d'une voix au perçait son impatience : "Tu voudrais pas venir me voir, jolie demoiselle ? C'est vraiment gentil de ta part de rendre visite aux malades..." Je me reculai inconsciemment et me heurtai à une masse dure. Avant que j'ai eu le temps de me retourner, une voix grave résonna derrière moi en prononçant lentement, d'une voix contenue : "Monsieur, si vous mettez ne serait-ce que le petit doigt sur ma sœur, je vous jure que vous ne sortirez jamais de cet hôpital." L'homme se figea. Je me retournai lentement, les larmes aux yeux. Faisant au moins deux têtes de plus que moi, il baissa son regard jusque dans mes yeux. Je crus y lire toute l'inquiétude qui l'avait rongé durant ces derniers mois. Sans que nous ne comprenions comment, nous nous retrouvions dans les bras l'un de l'autre. Maxime était devant moi, comme dans mes souvenirs. Le frère qui me manquait tant... Je laissai échapper quelques larmes. Il resserra son étreinte avant de me porter dans ses bras pour aller nous installer jusqu'à ce que je supposai être son lit. Me posant, assise juste à côté de lui, il mit sa main sur ma jour et posa son front contre le mien en murmurant : "Tu m'as tellement manqué, petit coeur..." Je souris à l'entente du surnom qu'il semblait me donner depuis toute petite. Alors je lui répondis à travers mes larmes : "Moi aussi tu m'as manqué, mon grand chevalier..."
J'étais si heureuse de le revoir. Mon cœur ne cessait de se gonfler d'allégresse depuis que sa voix avait titillé mes oreilles. Je détaillai son visage. Ses yeux n'avaient pas changés, toujours aussi inquisiteurs, toujours aussi protecteurs. Ses cheveux autrefois d'un blond éclatant avaient perdus de leur éclat. Je penchai la tête sur ses bras découverts. Ma main traça d'elle-même le contour des cicatrices qui lui zébraient la peau. Les larmes menaçant de continuer à couler de leur chatouille brûlante, je savais qu'ils ne les avaient pas avant. Je chuchotai d'une voix chevrotante : "Sainte Mère Nature, mais que t'a-t-on fait ?" Il se contenta de plisser les yeux avant d'éluder ma question comme si elle ne représentait rien : "Dis-moi plutôt ce qui t'es arrivé à toi." Je lui lançai un regard noir, comprenant son délibéré changement de sujet. Il me promit de tout me raconter plus tard, alors je lui expliquai tout.
Je commençai par le commencement, ma perte de mémoire. Un éclair de tristesse avait vite été remplacé par une joie teintée de fierté toute masculine lorsqu'il avait compris que je me souvenais de lui, mais pas entièrement d'Akim. Puis ses mâchoires se contractèrent lorsqu'il apprit ma captivité, dans la cale puis dans la charrette. Et enfin, il émit quelques doutes concernant le lieutenant qui m'avait accompagné jusqu'ici bien qu'il me jura lui être éternellement reconnaissant pour m'avoir retrouver. Je lui appris alors que le prince arriverait certainement dans une journée ou deux, accompagné de sa garde. Il fronça immédiatement les sourcils avant que ceux-ci ne démontrent une autre inquiétude qui le rongeait : "Et en ce qui concerne les... pouvoirs des Astres, tu les as hérités de maman ?
- Oui... à partir du moment où je me suis réveillée dans la cale du bateau. Heureusement que Balder était avec moi sinon j'aurais été complètement perdue...
- D'ailleurs, que lui est-il arrivé ? Demanda-t-il
J'avais omis, pour l'instant, de lui avouer que Balder était mort sans que je ne puisse rien faire. Je baissai la tête de honte, de peine, mes yeux rougis encore habitués aux larmes qui adoraient rendre visite à l'extérieur. Il releva lentement la tête avant qu'il ne comprenne seul. Ses yeux devinrent plus sombre. Assombris par la peine, peut-être par la colère. Il me prit dans ses bras et nous allongea sur le lit, de sorte à ce que ma tête repose sur son torse, de sorte que je ne vois pas mon grand frère, mon chevalier, pleurer. Et tandis que seul ses larmes me mouillant le haut du crâne m'indiquaient ses pleurs, il continuait de me caresser le sommet de la tête. Il finit par essuyer rapidement ses yeux, de sorte que, lorsque Klevs entra en trombe dans l'hôpital, il ne vit pas ses pleurs. Le lieutenant posa immédiatement son regard sur moi, avant de dériver sur la masse de muscles me tenant fermement contre lui. Klevs sembla comprendre le malaise de la situation. Seulement, il décida de s'avancer jusqu'à nous. Arrivé devant le lit de mon frère, il tendit sa main d'un air rigide : "Bonjour, Maxime, prince du Royaume d'Or, je suppose. Je suis le Lieutenant Klevs, de la B.P.M.O." Mon frère observa longuement sa main avant de finir par tendre la sienne pour la lui serrer. Il répondit : "C'est exact. Je vous remercie de vous être occuper de ma sœur jusque là, je prends le relais désormais." Le lieutenant cilla légèrement avant de se reprendre. "C'est bien normal, je n'imagine pas à quel point cela a pu être dur d'être séparer l'un de l'autre" , ajouta-t-il en nous regardant accrochés l'un à l'autre comme si nous allions être séparés dans l'instant.
Comme il ne savait trop où se mettre, mon ami décida de prendre congé afin de nous laisser seule à seul, ou presque si on oubliait le pervers de l'autre lit. Alors mon frère me rapprocha de lui en me tenant les épaules. Il déclara alors une chose à laquelle je ne me serais jamais attendue. Tout en gardant le regard rivé sur la porte d'où venait de sortir Klevs, il annonça : "Celui-là est raide dingue de toi. Fais attention avec lui." Je retournai vivement mes yeux vers lui. Klevs ? Amoureux de moi ? Impossible, nous étions amis, il savait que j'étais fiancée au prince. Mais, au vue des regards qu'il me lançait, était-ce vraiment si impossible... ?
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Voilà, voilà, je fais encore ma sadique, désolée ><.
Surtout que là, je suis milles fois plus sadique... Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit, mais demain, je pars en voyage pour Malte et je ne reviendrai que dans une semaine. Hors là-bas c'est : PAS DE CONNEXION. Et puis, de toute façon, j'aurais pas mon ordinateur... Enfin pour vous dire que, à moins que j'arrive à en écrire un d'ici demain matin - ce qui serait extrêmement étonnant - le prochain chapitre arrivera le 25 ou 26 mai. Donc, vraiment désolée ><
Enfin, bref, c'est dit. Maintenant, j'ai mes petites questions ^^. Qu'avez-vous pensez du chapitre ?
Ariane finit par revoir son frère !!!!!! Yessah !!!! Comment avez-vous retrouvez leurs retrouvailles ?! X)
Et Klevs ? Il serait amoureux d'Ariane, c'est presque officiellement annoncé ;-). Alors, à votre avis, comment réagira Ariane ? Est-ce qu'elle va le confronter ? Ne rien dire ? L'obliger à avouer ? Ah la la...
Et le prince qui, dans tout ça, va débarquer à Izmir sous peu !!! Que pensez-vous qu'il va faie ? Comment va-t-il réagir ? Après tout, ni Maxime, ni Ariane n'ont encore évoqué la question de la tutelle... O_o
Bon, j'arrête ! Merci de toujours me lire (et de pas me tuer à cause du suspense, je vous jure que je suis pas maso ;-) )
Bisous <3
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Le Joyau de la Couronne
FantasyDans un monde où la magie est source de beauté et de pouvoir, Ariane, princesse du Royaume d'Or, cherche son chemin. Lorsqu'elle se retrouvera seule à devoir contrôler des pouvoirs dont elle ignore encore tout, chercher son frère, supposé mort, et...