Chapitre 14 - La Conférence

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En média : The Do - Dust If Off

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LUDOVIC

Pascale et ma mère m'aident à monter dans la voiture dans un enchaînement si parfait qu'il en est totalement synchronisé. Quel trio de choc ! Un de nos membres nous quitte pour rejoindre son travail à Colombe et l'autre s'en va faire le tour de la voiture pour prendre place devant le volant et nous conduire à la conférence à Rennes.

En l'espace d'un battement de cil, je vois ma mère se faire stopper par quelqu'un qui l'attrape fermement au bras. C'est Franck, mon père. Je bouillonne déjà intérieurement. Ma fenêtre à peine ouverte, j'arrive à entendre leur conversation.

— Je veux voir Ludovic, s'écrie-t-il, immédiatement !

— Lâche-moi, répond-t-elle, immédiatement.

— Il est là dans la voiture ?

Il se penche dans ma direction. J'essaye de me cacher derrière le repose-tête du passager droit en pliant mon cou. Il réussit à me voir à l'arrière lorsque j'entends :

— Ludovic ! C'est Franck ! C'est papa ! Je vais te récupérer ! Ne t'inquiète pas !

Je vois qu'il bouscule de plus en plus fort ma mère qui en perd presque l'équilibre à force de le retenir.

— Arrête Franck ! Arrête !

Plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de me mettre à crier.

— Dégage tes mains de ma mère, sale enfoiré !

Il traverse les défenses de ma mère qui frappe son dos contre la portière avant puis il s'avance jusqu'à ma fenêtre entrouverte où il arrive à peine à passer une main. Il ouvre ma portière coulissante et commence à me détacher. Je ne peux rien faire à part lui cracher dessus.

— Casse-toi d'ici ! Casse-toi ! crié-je. Si tu me touches ...

— Qu'est-ce que tu vas faire, hein ? murmure-t-il subitement.

Ces mots me blessent profondément. Ils me laissent bouche-bée et me rabaissent totalement moralement. Je me sens humilié et je ne sais plus quoi dire. Il a dans son regard une sorte de perversion atroce et un profond chagrin.

— Nous rentrons chez-moi, hop ! dit-il en souriant.

Un inconnu pose sa main sur le bras étranger de Franck et commence lentement à l'amener vers lui.

— Monsieur, lâchez-le s'il vous plaît.

— Je récupère mon fils ! Ma propriété ! Lâchez-moi !

— Il nous harcèle depuis des semaines, indique ma mère, passant sa main sur son cou endolori.

—  Monsieur,partez tout de suite, ou c'est la police que j'appelle, reprend l'inconnu demanière plus insistante en resserrant sa main autour du poignet de Franck, luiarrachant un rictus de douleur. 

NOS CORPS AMBULANTS [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant