Vendredi 2 décembre 2011, à 15h34 :
Des fois, tu te sens seule en étant entourée de personnes. Que ce soit dans la cours du lycée, dans un supermarché, ou dans la queue pour assister à un concert. Dans le bus, à table, avec des amies.
Puis il y a d'autres moment où une seule et unique personne suffit à combler le manque, à l'intérieur. C'est pas explicable, pas même compréhensible. Mais c'est comme ça.
Des fois, tes larmes se confondent à la pluie. Tes grimaces ressemblent à des sourires. Tu rigoles faussement en pleurant, et les autres pensent que tu es hilare par rapport aux blagues qu'ils viennent de te sortir. Ça arrive souvent, ça, non ? Passer des rires aux larmes en une seule fraction de seconde sans que tu ne saches réellement pourquoi, ni même comment ? Mais c'est comme ça.
Des fois, tu te sens nulle parce que tu regardes la réussite des autres, dans l'ombre, derrière ton échec personnel. Donc tu te sens horrible, et tu te trouves tous les défauts du monde, en ayant que pour seul recours l'attente d'un jour meilleur.... qui n'arrive pas. Mais, c'est comme ça.
Des fois, tu te réveilles les yeux gonflés. Tous les jours, peut-être. La fatigue, tu dis. Mais finalement, il n'y a que ton oreiller qui puisse essuyer les désastres d'une vie un peu trop compliquée. Tu t'imagines en parler à tes amies, et tu recules. Parce que ce ne sont pas eux, qui te rendent heureuse. Parce que la plupart du temps, tu n'as pas l'impression d'avoir des amis. Juste des personnes te regardant, te souriant, t'écoutant d'une oreille et te sortant des phrases toutes faites comme 'oublie le', 'regarde, il t'a oublié, lui.', 'ne lui réponds pas'. Malheureusement, c'est comme ça.
Des fois, tu sais qu'ils ont raison. Puis t'as un espoir qu'ils aient tord. Minime, mais ça t'aide. T'attends un message qui ne vient pas. Une réaction qui n'arrive pas. Un geste qui ne se fait pas. Puis au final, tu dis que c'est 'comme ça'.
« Mais vous avez rompu, non ? »
Des fois, tu te sens seule en étant entourée de personnes. Pourtant, tu te sens plus seule que jamais. Ton maquillage n'est pas waterproof, et tu réfléchis, mais t'as rien, personne, des souvenirs, des rêves, des cicatrices.
« Ne pense plus à lui June. »
Combien de fois s'était-elle dit ça ?
* * *
Elle hésitait depuis presque 5 minutes, en face du miroir à l'entrée de sa maison. Y aller, ou rester ici. Le moindre de ses muscles tremblaient, et son estomac était si noué qu'elle en eut, l'espace d'un instant, la nausée.
Et si elle n'était pas prête, à le laisser redevenir cette seule personne ?
Et si elle n'était pas prête à affronter des personnes lui voulant potentiellement du mal ?
Celles qui lui ont voulu du mal, et qui avait, jadis, réussi.
Elle ferma les yeux une seconde.