3, 2, 1....

1.6K 28 0
                                    

Dimanche 31 décembre 2011, à 22h17 :

Elle se regarda une dernière fois dans le rétroviseur, sa voiture garée dans l’immense allée principale où déjà d’innombrables véhicules se trouvaient.

Il n’y avait personne, la nuit était noire, les étoiles présentes, la lune au rendez-vous.

June replaça correctement une de ses mèches de cheveux bouclés, vérifia son maquillage, lissa un peu plus sa robe et se dit qu’elle ne pouvait pas faire mieux. 

Pendant une nouvelle seconde, elle remit tout en doute, de sa présence à sa tenue. 

Silence.

Longue inspiration.

En claquant la portière derrière elle, elle pût entendre les notes de musiques traverser le jardin pour arriver à ses oreilles, pénétrant l’air monstrueusement frais qui rappelait que l’hiver, lui aussi, était invité.

Ses talons hauts s’enfoncèrent dans les graviers jusqu’à toucher le béton près de la porte, le bruit de ses pas étant pourtant totalement inaudible. 

Longue expiration.

La porte était entre-ouverte, et des années lumières semblaient séparer l’intérieur de l’extérieur. Dehors, c’était sombre. Dedans, tout était éclairé. Dehors, c’était calme, presque mort. Dedans, ça n’aurait pu être plus vivant. 

Une nouvelle longue inspiration, et elle s’engouffra à l’intérieur quelques secondes plus tard. 

Les premiers visages qu’elle voyait dans le couloir lui étaient inconnus. Et la musique s’imprégnait en elle jusqu’à ce qu’elle ne sache plus si c’était cette dernière qui faisait battre son cœur si vite ou s’ils étaient à l’unisson sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit. 

Dans ces moments-là, quand la musique était à fond et que sa poitrine vibrait à ce point, elle se sentait exister. Elle avait l’impression d’être dans un truc, avec tout le monde.

Mais là, il manquait quelque chose.

En arrivant dans la salle principale, la foule de personnes présentes l’effraya un petit moment. Elle avait presque l’impression de s’incruster à une soirée à laquelle elle n’était pas invitée. 

La danseuse resta stoïque, immobile, ailleurs. Toute droite, elle faisait en sorte que rien ne puisse se lire sur son visage, ni surprise, ni peur, ni même incompréhension. 

Il habitait ici. C’était grand, blanc, sans réels effets personnels, ça ne lui ressemblait pas, et pourtant, il, vivait, là. Du moins, il était censé, vivre là. 

Elle scrutait la gigantesque pièce en espérant trouver quelqu’un qu’elle connaissait. La lumière lui brula les yeux deux secondes. Il y avait des filles peu vêtues qui l’a mettaient mal à l’aise. Des garçons un peu partout, qui l’a mettaient aussi mal à l’aise. 

Wild Souls 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant