Dimanche 20 février 2011, à07h02 :
Il la plaqua fiévreusement contre le mûr tandis que ses lèvres humides jouaient toujours avec les siennes. Son gloss avait un gout fruité, de cerise et de fruits rouges. Son préféré.
Les mains de June vinrent encercler son visage comme si elle avait peur qu'il ne parte trop vite, trop précipitamment, comme il avait pu le faire avant. Mais non, il ne semblait pas décidé à la quitter, au contraire. Harry se rapprocha d'avantage jusqu'à pouvoir sentir le moindre de ses battements de cœur effréné, la moindre de ses respirations saccadée, le moindre de ses frissons refoulé. C'était parfait, et alors qu'il se sépara de ses lèvres pour venir embrasser sa joue, la ligne de sa mâchoire et son cou, elle lâcha dans un murmure, difficilement chuchoté et à peine audible, un simple « Tu m'as tellement manqué » qui le fit sourire comme jamais, là, le nez caché dans ses cheveux, ses doigts pressant ses hanches, son bassin collé au sien, sa bouche sur sa peau brûlante, voyant ses épaules se contracter sous les frissons qu'il déposait sur la totalité de son épiderme. C'était définitivement parfait.
— Je ne te quitterais plus.
Il sentait son parfum et un sourire se dessiner sur son visage tandis qu'elle tentait de camoufler l'effet que lui et ses baisers avaient sur elle.
— Jamais.
Elle accusa un nouveau baiser sur sa joue, son nez, une caresse le long de son bras, une main dans le creux de son dos et une rafale de papillons dans le ventre. Les yeux brillants, le cœur défaillant et le souffle haletant, ils se regardèrent plusieurs secondes, front contre front, la pénombre environnante créant une atmosphère intimiste qui leur permettait de rester dans leur bulle.
Le chanteur posa ses lèvres une dernière fois sur les siennes, longuement, doucement et tendrement, dans un contraste marqué par rapport à leur dernier échange de salive, puis, après avoir embrassé une de ses paupières alors qu'elle baissait la tête, reprit la parole.
— Réveille toi, June.
Ses sourcils se froncèrent, le doute se marqua sur ses prunelles. La main d'Harry se noua discrètement à la sienne et un sourire mesquin se dessina sur son visage.
— Pardon ?
— Réveille toi.
— Non... mais...
— Réveille, toi.
La blonde se redressa en sursaut, en sueurs et toute tremblante. Jake dormait encore, comme s'il n'avait jamais bougé. Dos à elle, la respiration calme, un ronflement de temps à autre, il était définitivement là, à ses côtés, elle pouvait le toucher, l'entendre, le voir. Présent physiquement, mais dans sa tête, il n'existait pas. A tel point qu'elle eut envie de le virer de chez elle en le frappant. Il n'existait pas, elle l'oubliait. Ca aurait du être l'inverse, il aurait du être celui qui faisait battre son cœur si vite, celui qui venait à l'improviste dans ses rêves, qui l'embrassait et lui susurraient des paroles d'amour à l'oreille, mais non. Il n'avait jamais été ce garçon, il ne le sera jamais et elle venait seulement de s'en rendre compte. Il aurait pu lui redonner gout à la vie et lui faire oublier Harry, mais ce n'avait pas été le cas. Ca s'ancrait simplement en elle sans qu'elle ou qui que ce soit ne puisse faire quelque chose. A quoi bon lutter ? C'était inéluctable. Elle le sentait rouler dans ses veines, s'incruster sous ses côtes, lui bruler la peau sous une morsure agréable et ingérable.
Elle se frotta le visage, attrapa son téléphone, 7h09.
Pourquoi tu t'es réveillée, June ?
Appelle le. T'as rien à perdre.
Non, attends, il dort certainement.
Ouais, il dort.
Tu rêverais d'entendre sa voix endormie.
