3 - "Je ne veux pas que vous ayez des problèmes par ma faute"

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Affalée dans le canapé, je zappe sur les chaînes après avoir terminé un épisode d'une de mes séries préférées. Rire m'a fait du bien. Ça m'échappe de la réalité le temps de quelques minutes. M'abrutir à lire, à regarder la télévision ou rouler à plus de cent kilomètres à l'heure dans les rues de New York sont les seules bouffées d'oxygène qu'il me reste. 

Je regarde, chaque soir avant de me coucher, les textos qu'Hunter et moi nous envoyions, je visionne les photos que nous avons pris de notre amour. Chaque soir, j'écoute les messages vocaux de Tony Stark qui m'ordonne ou me supplie de le rappeler. Je tape également un message à Peter et l'efface alors que je suis sur le point de l'envoyer. J'essaie de profiter de ma famille, de suivre les cours sans m'effondrer, de me complaire dans les rires et les petites histoires de Liv qui recommence à parler à Jesse. Elle sait qu'elle a fait une erreur avec lui et elle aimerait retrouver ce qu'ils avaient. Si seulement je pouvais faire la même chose...

Ned vient me voir une fois par semaine, il me donne des nouvelles de Peter sans que je ne lui demande quoi que ce soit. Apparemment, il n'est plus lui-même. Il n'a pas touché à son costume depuis cet été, il ne veut plus entendre parler de rien d'autre que des cours et passe son temps dans sa chambre à traîner en espérant trouver quelque chose pour s'occuper l'esprit. Tout comme moi, il refuse d'entendre ce qu'il se passe dans les rues de New York. Les braquages, les fusillades, les agressions. Plus rien n'est de son ressort. Plus rien n'est du mien. 

Nos âmes d'héros sont mortes et si je reprends les mots de Ned et Liv - qui, il faut l'avouer, forment une excellente équipe - "elles ne pourront revivre que le jour où nous nous pardonneront à nous-mêmes et où nous accepterons de nous revoir".

Chaque jour, ils arrivent à me convaincre un peu plus d'aller voir le jeune Parker à son lycée. De l'attendre sur le parking et de lui offrir un sourire avant de le serrer contre moi et de sentir son odeur. Mais l'image d'Hunter ressurgit et toutes mes hésitations s'envolent. Je me bloque, je me freine, je m'empêche de vivre. Or, je n'arrive pas à faire autrement. C'est soit ça, soit la culpabilité me ronge. 

- Ma puce, tu viens manger ?

Je me lève d'un bond et éteins la télévision pour rejoindre mes parents et Jo à table. Je secoue les cheveux de Jo qui émet un grognement adorable et me sers dans les plats. J'ai retrouvé l'appétit depuis quelques jours, j'essaie de m'accrocher à ce qu'il me reste, j'essaie de redonner des forces à mon corps qui semble vide depuis que le pouvoir ne circule plus en lui. J'ai fini par accepter le fait que ce qui faisait de moi Outbreak a disparu. Je ne suis presque pas triste, j'ai seulement l'impression d'un manque. Comme si je n'étais plus habituée à être la Evy sans pouvoirs. 

Alors que nous discutons de la journée de mon petit frère, le téléphone de James sonne. Il regarde le nom qui s'affiche, lève les yeux au ciel et le laisse sonner dans sa poche. Ma mère relève des yeux agacés.

- Encore lui ?

- Il ne me lâche plus.

- Qui ça ? demandé-je distraitement.

James et ma mère se lancent un regard gêné et ma curiosité est piquée au vif.

- Qui c'était James ?

Mon beau-père hésite avant de répondre et enfourne une pomme de terre dans sa bouche. Je jette un regard insistant à ma mère qui ne résiste pas longtemps.

- Le Maire.

- Le Maire ? Qu'est-ce qu'il veut ?

- Il veut que le New York Times publie des articles sur Outbreak et Spider-Man. Je rejette tous ceux qu'on me propose et ça ne lui plaît pas.

Je baisse les yeux sur mon assiette. Evidemment, la disparition des super-héros New yorkais est le scoop du moment. N'importe qui qui peut choper une info - aussi bête et fausse soit-elle - se voit être à la première page du journal. Si James ne savait pas que sa belle-fille était l'un de ces super-héros, il aurait sûrement publié des articles à gogo. Que le plus célèbre journal de New York ne publie rien de tout ça en intrigue plus d'un.

- Tu n'as qu'à publier. Ça ne me dérange pas, avoué-je.

- Tous ces articles sont de purs mensonges. Outbreak est recluse parce qu'elle est enceinte, parce qu'elle a peur d'être emprisonnée. Outbreak a un cancer... C'est n'importe quoi, je ne publierai pas ces conneries !

- James ! le réprimande maman.

- C'est un gros mot ça, papa, fait remarquer Jo.

- Pardon, mais c'est la stricte vérité.

- Si ça vous permet de faire des bénéfices, je me contrefous qu'on croit que je suis enceinte ou malade. Je ne veux pas que vous ayez des problèmes par ma faute.

Maman me caresse la joue avec un regard bienveillant. James reprend d'un ton plus doux :

- Ça se tassera bientôt Evy. On peut tenir jusque là.

J'acquiesce doucement. Je ne fais que causer des problèmes à tout le monde. Ça en devient vraiment affligeant. 

Cette nuit-là, je ne dors pas. Pendant près de quatre heures, je me remémore les moments passés avec Peter avant que le drame arrive. La façon dont il me regardait, le sourire qu'il faisait apparaître sur mon visage, ses cheveux magnifiques, son corps de rêve, nos baisers passionnés...

Je me lève d'un bond, aux alentours de quatre heures vingt et me rue dans les toilettes. Je me penche par-dessus la cuvette et rends mon dîner dans un horrible bruit. Les yeux mouillés, je m'assois sur le sol après avoir vidé mon estomac et m'essuie le visage à l'aide du papier toilette. Heureusement, je n'ai réveillé personne. Il ne manquerait plus que j'empêche ma famille de dormir.

J'ai l'impression d'être un véritable boulet, de ne pas réussir à maîtriser mes émotions et de ne jamais réussir à retrouver une vie convenable dans laquelle je suis heureuse et épanouie. Liv et mes parents sont présents et si je ne les avais pas, je sombrerai bien plus bas. Cependant, ils ne me suffisent plus. Hunter me manque tellement que mes intestins se tordent dans tous les sens. Quant à Peter... je n'arrive pas à continuer de l'éviter, ça me retourne maintenant l'estomac. Si je suivais ma raison, je serais fixée : pas d'Hunter, pas de Peter. Mais mon cœur exerce une pression insoutenable sur mes sentiments. Il m'empêche de réfléchir correctement, il me brise de l'intérieur. Pourquoi est-ce tout ne pourrait pas être simple pour une fois ? 

Si j'ai envie d'aller voir Peter, il faut que j'y aille. Tant que je ne le touche pas, ça ne constituera pas de trahison vis-à-vis d'Hunter. 

Je retourne silencieusement dans ma chambre et attrape mon téléphone en sachant pertinemment que Michelle ne me répondra pas, pourtant je lui envoie un message.

À quelle heure Peter finit demain ?

Je repose ensuite mon téléphone sur ma table de chevet et le scrute un instant. Après dix minutes, mes paupières se ferment et je tombe de sommeil.

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Vos commentaires me manquent alors je vous poste le chapitre suivant dès aujourd'hui ^^

Bouh làlà, je suis vraiment pas fière de ce que je fais pour le moment, c'est tellement plattttt ! Qu'en pensez-vous mes Outbreakers ? Bientôt les retrouvailles entre Evy et Peter !

EHHH REGARDEZ !!!

EHHH REGARDEZ !!!

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