7 - "C'est vraiment beau Bordeaux"

634 86 112
                                    

Point de vue de Peter

Je passe les derniers jours qui me séparent du voyage à trépigner d'impatience. Je ne sais pas ce que Monsieur Stark nous a concocté. Je sens Evy méfiante quant au déroulement de ce voyage, mais j'ai envie de faire confiance à Tony sur ce coup-là. Il sait que depuis cet été, c'est compliqué pour Evy comme pour moi de penser à notre ancienne vie de super-héros. Il n'osera pas nous parler d'une quelconque mission, de costumes ou de je-ne-sais-quoi en rapport avec Outbreak et Spider-Man. Je suis bien plus ouvert quant à la reprise de mes activités d'héros, surtout depuis que ça va mieux entre Evy et moi, mais je ne suis pas encore sûr d'arriver à réenfiler mon costume pour de bon.

Le jour du départ, Happy passe me prendre à 3 heures du matin. J'embrasse tante May et lui promets de l'appeler avant de monter à l'arrière. Evy est déjà installée. Elle me sourit et dépose un baiser sur ma joue. Comme à chaque fois, je rougis doucement. Ses cheveux retombent sur son visage cerné. On n'est pas habitués à se lever si tôt, surtout que ce sont huit heures de vol qui nous attendent.

Le jet privé de Tony survole l'Océan Atlantique pendant ce qui me semble être un temps interminable. J'ai hâte de découvrir un nouveau pays et de savoir ce que nous prépare Monsieur Stark. Je passe le voyage à gigoter, à poser des questions puis finalement, préférant ne pas continuer à agacer mes compagnons de voyage, je me pose devant un film. Evy, qui a dormi presque la moitié du temps, se lève de son fauteuil pour s'installer sur celui qui jouxte le mien. Elle pose sa tête sur mon épaule pour mieux voir l'écran et nous commentons certaines scènes en riant. Ça me fait du bien de la retrouver. Nous n'avions jamais partagé ce genre de moments. Quand on s'est connu, on était en plein travail. Outbreak et Spider-Man se retrouvaient souvent, mais beaucoup moins que Peter et Evy. Et les rares fois où nous le faisions, Hunter nous rejoignait. A l'époque, je ne m'en formalisais pas, mais ensuite, mes sentiments pour la jeune fille se sont développés et j'ai moins bien vu d'un bon œil ces rendez-vous à trois. Hunter était un type génial, mais il était au bras de celle qui faisait battre mon cœur.

Après notre week-end chez les Avengers, seule Outbreak acceptait de retrouver Spider-Man, mais Evy gardait le plus de distance possible entre nous. Elle se sentait coupable et je la comprenais.

Nous n'avons jamais réussi à développer notre amitié, trop concentrés sur notre attirance et sur Hunter. Mais maintenant, je peux profiter de la vraie Evangeline, celle qui pourrait être mon amie... si je n'étais pas fou amoureux d'elle.

Le pilote annonce alors la descente. Je regarde l'horloge qui annonce un peu plus de midi. Pourtant, le soleil se couche sur les terres françaises.

- On a un décalage horaire de six heures, m'informe Evy en se redressant. Il est dix-huit heures ici.

- Je le savais, rétorqué-je.

Elle glousse et me touche l'arête du nez.

- Ton froncement de nez me dit le contraire. Je croyais que tu étais un petit génie.

Je lève les yeux au ciel et fais mine de lui faire la tête. Elle sait très bien que je ne suis pas vexé et dépose un baiser sur ma joue avant de se lever pour aller récupérer ses affaires.

L'avion se pose en douceur sur la piste d'atterrissage et Tony et Happy récupèrent nos bagages pendant qu'on rejoint la voiture.

Durant le trajet qui nous mène à l'hôtel, Evy et moi nous extasions devant le paysage si atypique. Rien à voir avec le Queens. Ici, tout est différent. Je ne pourrais pas dire comment. Le style des maisons, la verdure, la couleur du béton, la forme des trottoirs. C'est si... français.

- C'est vraiment beau Bordeaux, s'exclame Evy.

Je me demande encore comment elle arrive à si bien prononcer le nom de cette ville. J'ai vraiment du mal avec la consonance des mots français.

Outbreak Tome 3 ► Marvel ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant