Outbreak Tome 3 ► Marvel ✓

6 - "Renaître de ses cendres tel un phénix"

Plus d'un mois plus tard

- Monsieur Martin et Mademoiselle Mulligan, voulez-vous partagez votre soudaine joie avec le reste de la classe ?

J'essuie la larme de rire qui perle au coin de mon œil et pose les yeux sur mon professeur de biologie. Elle ajuste ses lunettes rectangulaires et pince les lèvres, en attente d'une réponse. J'ouvre la bouche, prête à répondre, mais Casey me coupe la parole.

- Veuillez-nous excuser madame. C'est moi qui ai distrait Evy.

- Vous devriez peut-être vous asseoir ailleurs, alors. Comme ça vous ne perturberez plus mon cours. 

Casey acquiesce et se lève avant de rassembler ses affaires et de changer de place. Il s'assoit deux tables devant moi tandis que je soupire. Au moins, il m'évitait un ennui mortel. Le jeune homme m'adresse un clin d'œil, tandis que notre professeur reprend son monologue. Je vois Liv m'adresser un regard interrogateur et je hausse les épaules.

Il est vrai que depuis plusieurs semaines Casey et moi nous sommes rapprochés. C'est un gentil garçon et il me fait rire. Depuis que je l'ai rencontré, je pense moins à Hunter. Il reste toujours présent dans mon cœur, mais passer du temps avec le jeune Martin, Liv et Peter me permet de reprendre une vie d'adolescente normale. Je commence même à me demander si je ne devrais pas reprendre mon boulot de super-héroïne. Ma mère m'en a déjà plusieurs fois touché un mot, elle pense que ça me ferait du bien et que ça me permettrait de reprendre totalement le cours de ma vie. Néanmoins, j'ai toujours cette petite voix qui me souffle que ce n'est pas une bonne idée, que je risque de tuer encore des personnes, de ne pas être assez rapide pour en sauver d'autres. Que je ne suis plus faite pour être Outbreak.

Mes pouvoirs ont disparu. Je ne les sens plus couler dans mes veines. Alors je me contente de me concentrer sur mes études, de trouver un boulot et de passer du temps avec ma famille et mes amis. 

Peter et moi avons retrouvé notre complicité d'antan. Notre relation paraît parfois ambiguë, une main mal placée, un sourire charmeur, des mots pleins de sous-entendus, mais je passe outre et profite de mon amitié avec lui. Le retrouver a arrêté les crises que je faisais de temps à autre. Mes émotions ont repris un flot normal et je ne prends plus ma moto pour dépasser les limites de vitesse et risquer ma vie au travers des autres usagers de la route. Ça fait un moment que je n'ai pas entendu la voix de Caddie et elle me manque, mais ce n'est pas une personne réelle, elle ne pourrait pas comprendre mes états d'âme, pourquoi je n'ai pas réenfilé le costume d'Outbreak. Elle risquerait même de me mettre en contact avec Stark ou de me donner des informations concernant le dernier cambriolage en cours. Or, je ne suis plus concernée par ça. Je dois me remettre sur pieds, je dois retrouver mon équilibre. Pas celui qu'Outbreak avait, mais celui de la Evangeline Mulligan d'avant les lasers. Celle que personne ne connaissait, la fille timide du fond de la classe.

Même si certaines de ses qualités et de sa discrétion ont disparu, je sais qu'elle est toujours là et qu'elle n'attend qu'une chose : revivre à nouveau, renaître de ses cendres tel un phénix. Il lui faudra du temps et tout le soutien que pourront lui apporter sa famille et ses amis, mais surtout aucune pression. Juste de la légèreté, de la simplicité et du bonheur. 

Le mercredi midi, alors que je reviens d'un déjeuner avec Ned, Liv et Peter, je constate que James est déjà à la maison. Je l'entends parler dans le salon. Son interlocuteur lui répond alors en riant et je me fige dans le hall. Le plus silencieusement possible, je dépose mon sac au pied du porte-manteau et me dirige vers les escaliers en priant pour que personne ne m'ait entendu. 

- Evy, tu es là, viens s'il te plaît.

Je grince des dents et me tourne vers James qui m'adresse un sourire. Cependant, lorsqu'il aperçoit ma mine fermée, son rictus se fige et il est tout de suite très mal à l'aise. Je pénètre le salon, les poings serrés. Mon téléphone vibre dans ma poche.