Chapitre 6.

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Vendredi 30 Novembre.

Louis,

Depuis le message que j'ai envoyé à Harry sur Instagram l'autre soir, nous ne nous sommes pas reparlés. C'était il y a une semaine. Tous les mardis et jeudis soir, j'écoute ma sœur Charlotte me raconter les répétitions avec le groupe de théâtre, et je l'écoute me dire à quel point Harry est talentueux, sérieux, gentil et merveilleusement beau. Si tu savais Charlotte... Si tu savais. Le théâtre lui plaît beaucoup, et je suis content qu'elle s'investisse autant dans cette activité, surtout qu'elle détient le premier rôle. Après les cours, elle se rend souvent chez Karla qui lui fait répéter son texte, et qui lui donne des conseils, ce que je trouve très gentil de sa part.

De mon côté, mon corps a eu un peu de mal à accepter le nouveau traitement pour mon problème de poumon. J'ai été assez faible et fatigué les trois ou quatre premiers jours. Devant mes parents, j'essayais de ne rien laisser paraître, et au lycée, j'étais souvent dans mon coin. J'avais un comportement parfois irritable avec mes amis, et je m'en excusais le soir en sortant des excuses bidon comme quoi les cours me stressent, ou bien que je dors mal la nuit. Niall est aussi de plus en plus présent dans mon groupe d'amis, et ça a le don de m'énerver encore plus, mais je ne dis rien. Sa présence est une raison de plus pour moi de me mettre dans mon coin. Il est toujours en train de se vanter de sa popularité en tant que capitaine de football dans son ancien lycée, ou bien en train de dire qu'Harry est trop sérieux et coincé, ce qui m'agace fortement.

Étant donné que je suis souvent dans mon coin ces derniers temps, je suis un peu plus concentré sur ce que je fais, que ce soit aux entraînements, ou bien en cours. Quand je suis chez moi, j'essaye de me concentrer sur mes devoirs, et de réviser un maximum pour mes contrôles, et quand je termine de travailler, je dors.

Actuellement, je suis assis en haut des gradins du terrain près de mon lycée. Je regarde un match de foot australien. Je ne me sens pas bien aujourd'hui, alors j'ai préféré ne pas jouer. J'ai vu que sur le terrain d'à côté, il y avait un match amical entre mon lycée et un autre que je ne connais pas, alors je suis allé voir.

- Tu supportes quelle équipe ?

Je sursaute et tourne la tête vers un garçon châtain aux yeux verts.

- Celle de mon lycée bien évidemment, et toi ?
- Celle d'Australie, évidemment.
- Tu viens d'Australie ?! Dis-je en me redressant.
- Melbourne plus précisément.
- Et tu ne joues pas ?
- Non, je ne suis pas un joueur. Je viens simplement supporter mon petit copain.
- Ton copain ? C'est lequel ?
- Le numéro 24.

Je regarde le terrain et cherche le numéro 24. C'est un garçon aux cheveux noirs, qui a l'air assez baraqué.

- Tu es dans une école privée, et tu as un copain ?
- Personne n'est au courant hormis trois de mes amies. Pourquoi ? T'es homophobe ?
- Oulà non... Je suis moi-même amoureux d'un garçon.
- Et il joue actuellement ?
- Non, il est plutôt... Artiste.
- Comme moi.

Je regarde encore ce garçon et souris.

- Je ne me suis pas présenté, Timothy, mais tu peux m'appeler Tim.
- Louis.

Nous nous serrons la main, puis il vient s'asseoir à côté de moi. Nous discutons du match, de nos études, de nos lycées pourris, et de leurs règles étouffantes. Tim me parle de ses projets après son diplôme de fin d'année. Il aimerait intégrer l'école d'art dramatique nationale d'Australie qui se trouve à Sydney.

- Et ton copain ? Demandé-je.
- Il veut devenir chiropracteur.
- À Sydney aussi ?
- Disons que... Ses parents sont totalement contre notre relation. Alors John va faire ses études à Melbourne, et moi à Sydney, le reste on verra après.
- D'accord.

Ne le dis à personne. [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant