Chapitre 20.

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Jeudi 24 Janvier 2013.

Louis,

Je me suis toujours demandé ce que je ferais si je venais à ne plus pouvoir jouer au foot. Mais je n'ai jamais trouvé de réponse. Le football est ma passion depuis que je suis tout petit. Dès qu'il y avait un ballon devant moi, je jouais avec, je tirais dedans, et je courais après en continuant encore et encore de tirer dedans. Qu'est-ce que je pourrais faire si je ne pouvais plus jouer au foot à cause de ma maladie ? Ce qui voudrait dire que je devrais aussi abandonner mes études, abandonner l'idée d'intégrer une grande académie de sport et études. Je n'ai aucune autre passion, aucun autre passe-temps. Je n'aime pas vraiment lire, je n'aime pas les échecs, je n'aime pas cuisiner, et cela impliquerait aucun autre sport qui puisse fatiguer mes poumons... Je ne pourrais rien faire, il n'y a rien qui ne m'intéresse autant que le football. Je soupire en pensant à cela. Je ne veux pas que ce genre de chose arrive, je ne veux pas entendre mes parents et mon médecin m'annoncer que je dois arrêter ma passion à cause de cette maudite maladie. Ce serait destructeur, et je ne sais pas comment je pourrais affronter et surmonter cette nouvelle.

- Louis ?

Je sors de mes pensées lorsque j'entends Félicité m'appeler. C'est l'heure du dîner. Je regarde l'heure sur ma montre, il est 19h27. Je me redresse et me lève de mon lit pour descendre à la salle à manger. Nous nous asseyons tous autour de la table, à notre place habituelle. Ma mère nous sert le dîner, et Dieu merci, même si ma famille est catholique, nous ne prions pas avant de manger. Nous nous souhaitons juste un bon appétit avant de commencer à manger.

Nous sommes tous plongés dans un petit silence, tout le monde est concentré sur son assiette, et pourtant, je vais devoir interrompre ce silence. Je n'ai toujours pas demandé la permission à mes parents d'aller chez Harry demain soir pour son dîner avec ses amies. Je ne l'ai pas fait, car je ne sais pas si Harry a parlé de ce dîner à Charlotte, et si ce n'est pas le cas, je ne sais pas comment elle va réagir. Elle va certainement me demander pourquoi elle n'est pas invitée, et pourquoi moi je le suis, alors que je ne suis « rien » pour Harry. Mais il faut que je le fasse maintenant, le dîner est demain, et il sera difficile de demander la permission après. Je regarde à tour de rôle mon père, ma mère et Charlotte qui sont en train de manger, avant de demander :

- Maman ? Papa ?
- Oui mon Lou ?
- Heum... Harry m'invite à dîner chez lui demain soir avec des amies à lui, est-ce que je peux y aller ?

J'essaye de ne pas regarder Charlotte, mais je sens son regard sur moi. Ma mère me demande comment je me sens, et je suis plutôt bien. Même si je ne supporte pas encore complètement le nouveau traitement, je me sens mieux qu'il y a deux jours. Mon père me demande comment je compte rentrer, et à quelle heure ? Je leur dis que je rentrerais avec ma voiture, et pas après 23 heures. Je ne sais pas combien de temps va durer ce dîner, mais je ne pense que l'on va danser et boire tout la nuit. À son tour, ma mère demande qui sont les amies d'Harry. Je lui explique que c'est des filles de notre âge qu'Harry connaît depuis longtemps, dont Karla, et qui font partie du club de théâtre. Sur ces réponses correctes, et satisfaisantes, mes parents acceptent que je me rende à ce dîner, mais je sens Lottie bouillonner.

- Pourquoi tu es invité, et pas moi ? Tu ne fais même pas partie du club de théâtre, et depuis quand tu es ami avec Harry ?
- Nous avons tous le même âge Charlotte. Je suppose que nous allons partager les mêmes conversations à propos du diplôme de fin d'année, de nos futures études. Et Harry et moi partageons le même cours de Biologie. Nous avons été menés à travailler plusieurs fois ensemble.
- Ne sois pas aussi possessive Charlotte, dit mon père, Louis a le droit de partager les mêmes amis que toi.

Ne le dis à personne. [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant