Chapitre 18.

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Vendredi 18 Janvier.

Louis,

Chaque inspiration est comme une flamme qui brûle dans mes poumons, c'est une douleur insupportable qui me fait gémir, et me tire les larmes des yeux. Je souffle dans le masque à oxygène pour essayer de faire sortir ces flammes de mes poumons, mais j'ai l'impression, que chaque bouffée d'air me tire vers la mort. Respirer me tue. La chose qui permet à tout être de vivre, est en train de me tuer. Je tire le bout de tee-shirt que je serre dans ma main, comme si c'était lui qui me brûlait. Mes yeux se ferment tellement la douleur est intense. Je sens la main de ma mère caresser mes cheveux humides à cause de la sueur qui perle sur mon front, elle me dit que les secours vont bientôt arriver. Mais je ne veux pas retourner à l'hôpital, je ne veux pas faire des examens supplémentaires, je ne veux pas que mes parents apprennent que je leur ai caché des choses sur ma santé. Je ne veux que l'on m'interdise de jouer au football, je ne veux pas que l'on m'empêche de participer à la finale nationale, je ne veux rien de tout ça. Tout ça est partie de la dispute que j'ai eu hier matin avec les garçons. Je les ai ignorés et évités tout le reste de la journée. Passer l'heure de Français sans parler à Zayn a été très difficile. Je sentais son regard sur moi, mais je n'ai pas envie de le croiser. Je ne voulais pas croiser son regard, que ce soit un regard interrogateur, un regard de dégoût, de surprise ou de compassion. Je ne voulais pas découvrir l'expression du visage de mon meilleur ami. Je ne sais pas comment les garçons ont pris et compris le message que j'ai fait passer hier, mais je sais parfaitement qu'il faudra que j'affronte un jour leurs réactions, et leurs questions. J'ai ignoré les messages qu'ils m'ont envoyés l'après-midi, je ne les ai même pas lu. J'ai décliné leurs appels, et j'ai éteint mon téléphone avant de dormir. Tout ça est parti d'un mauvais cauchemar que j'ai fait à cause de cette dispute avec mes meilleurs amis. J'étais en train de rêver aux conséquences de cette dispute, et j'ai fait une crise. Je me suis réveillé en panique, je manquais d'air, et le peu que je respirais me faisait un mal de chien aux poumons. La pompe que je prends habituellement pour ce genre de crise n'a pas fonctionné, c'est pour cela que ma mère a appelé les secours. Comme d'habitude, cette crise se produit la nuit. Il était 3h25 lorsque je me suis réveillé presque en sursaut. J'ai essayé d'appeler ma mère, mais mes cris étaient à peine audibles. C'est Charlotte qui m'a entendu, et qui est allée réveiller ma mère. Et me voilà, en train de lutter contre ma maladie.

J'entends la sirène des pompiers arriver dans ma rue, et de nouvelles larmes roulent de long de mes joues. Ma mère me dit que tout ira mieux quand je serais à l'hôpital, mais je n'en suis pas si sûr. Je pense qu'après mon hospitalisation, beaucoup de choses vont changer. Moi qui pensais à la fête du jour de l'an que tout était en train de s'arranger, je me suis trompé. Ce n'est pas terminé, au contraire, ça ne fait que commencer. Je tourne la tête vers la porte de ma chambre. Je vois mes quatre petites sœurs collées les unes aux autres. Inquiètes et apeurées par mon état. Je sursaute lorsque j'entends frapper à la porte d'entrée. Ma mère demande à Charlotte de rester près de moi pendant qu'elle descend pour aller ouvrir aux pompiers. Elle caresse une dernière fois mes cheveux avant de se lever et de sortir rapidement de ma chambre. Ma sœur prend le relais, elle s'assied à côté de moi. Je la regarde, des larmes déferlant toujours sur mes joues, mes yeux se ferment à cause de la douleur, et ma respiration toujours aussi saccadée me brûle toujours autant les poumons. Je glisse doucement ma main vers la sienne. Elle n'hésite pas une seule seconde, et attrape ma main avant de la caresser doucement.

- Ça va aller Lou, tiens bon... Bats toi... Murmure-t-elle en ancrant son regard dans le mien.

J'acquiesce faiblement de la tête, des pas rapides raisonnent dans le couloir. Je sens la main de Charlotte glisser de la mienne, et laisser la place aux secours qui me prennent en charge.

Ne le dis à personne. [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant