XII

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Elliot avance confiant dans les allées du parc. Le chant des oiseaux lui confère une certaine sérénité et, les efforts déployés par Constance pour aller de l'avant lui mettent du baume au coeur. Pourtant, il y a cette lueur de monotonie dans le regard de son amie qui le renseigne sur sa sensation de perte. Il se freine dans sa marche pour observer son attitude. Elle semble chercher des détails auxquels se raccrocher. Elliot ose poser une main sur son avant-bras, de peur de la voir défaillir.

- Constance, je ne pensais pas que ce serait si difficile pour toi, tu n'as qu'un mot a dire et on repart.

Constance secoue frénétiquement la tête. C'est un tourbillon de souvenirs qui se précipite dans son esprit. L'image de Théo la hante et, elle sent ses forces être aspirées par les lieux. Mais, néanmoins, elle souhaite percévérer dans cette aventure.

- Asseyons-nous sur ce banc.

Elliot la guide doucement par la taille et elle se laisse attirer jusqu'au banc le plus proche. Le cadre n'est certes pas aussi captivant que son banc mais, elle accepte de lui laisser une chance. Ils échangent un regard interrogatif, ni l'un ni l'autre ne sait vraiment que faire. 

- Constance, tes parents m'ont appelé ce matin, ils se demandent si tu comptes retourner à la faculté un jour ou l'autre.

C'est sûrement pas le meilleur moment pour aborder le sujet. Mais, Elliot voit Constance se trémousser à ses côtés, sur le banc. Elle joue nerveusement avec le bout de ses doigts. 

- Rapidement sera sûrement le mieux.

La réponse étonne Elliot qui la fixe soudain avec des yeux comme des soucoupes. Elle arrête se tripoter ses mains et glisse sa paume dans celle de son ami. C'est avant tout du soutien qu'elle vient chercher au creux de ses doigts. 

- Je me noie dans ma solitude, seule à l'appartement, autant retrouver du monde et, finir l'année diplomée.

Constance hausse les épaules, plus pour se rassurer que pour convaincre Elliot. Il caresse du pouce le dos de sa main pour lui conférer un peu de réconfort et de soutien. 

- Je suis heureux de te l'entendre dire.

Ils s'offrent un sourire avant de se concentrer sur les environs. Un couple de personnes âgées passe devant leur banc. La dame se penche vers son mari, un brin de malice dans le regard. 

- Regarde comme ils sont mignons les tourtereaux !

Les joues des deux jeunes gens se teintent de rose alors qu'ils détournent les yeux. Cependant, leurs mains restent liées. Un détail qui les alerte lorsqu'ils retrouvent contenance. 

Correspondance à un revenantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant