Correspondance à un revenant

II

La lettre numéro un la nargue sur la table de jardin. Il y a du vent et les vagues sont enragées. Mais, Constance a besoin de l'embun pour tenir bon à une nouvelle intervention de Théo. Elle déchire l'enveloppe et sort le nouveau papier. Il y a le parfum de Théo et il y a une photo d'eux deux à la fête foraine.

« Jour 1; Vis.

Constance, je commence cette première lettre par un ordre. VIS ! Je veux pas laisser une épave inconsolable derrière moi. T'es peut être la seule personne qui d'ici Noël m'aura pas oublié. Alors, laisse une trace de ma part sur cette foutue planète, tu veux ?

Je ne t'ai pas écris toutes ces lettres pour que t'en fasses un recueil et que tu fasses de moi un de ces artistes à la carrière posthume. Ni pour te zapper le moral chaque jour un peu plus.

Je veux que même avec la distance nous réussissions à laisser notre empreinte commune. Dans chaque lettre tu trouveras soit une mission à accomplir, soit un souvenir de notre histoire, soit une déclaration.

Accomplit chaque mission comme si j'étais encore là, avec toi. Remémore-toi chaque souvenir, revit-les avec quelqu'un d'autre s'il le faut. Trouve un garçon digne de toi et demande-lui de te lire toutes ces paroles que j'aurais souhaité pouvoir te dire de vive voix.

On mérite pas de vivre dans le regret ou la tristesse. Notre histoire était épique, incomparable. Alors fait en sorte qu'elle perdure.

Vis pour nous deux, Constance. Mais, sans jamais oublier que je t'aimerais éternellement. Et, que peu importe l'endroit où j'atterris, je t'y attendrais. »

Constance relit trois fois la lettre et ses explications. Elle ne sait pas si elle est prête à accomplir les volontés de Théo. Elle n'est même pas capable de sortir faire des courses sans s'effondrer au rayon yaourts. 

Il y a la photo qui s'échappe de ses doigts. Et les souvenirs de leur rencontre qui remonte à la surface. Elle les aurait volontiers noyé, au plus profond de son esprit. Mais, de toute évidence, les espoirs de Théo sont toutes autres. 

Elle se souvient de la grande roue. Elle se souvient être toute seule dans sa balancelle alors que toutes ses amies ont un cavalier. Elle revoit Théo grimper avec elle dans la balancelle, les faisant tanguer. Le propriétaire de l'attraction criait et, Constance riait.

Théo c'était son bol d'air frais. Et, on venait de lui couper l'oxygène qui circulait dans ses veines.

Voilà un chapitre 2 plutôt court. Certains chapitres sont plus longs que d'autres. Je suis tout de même désolée de vous avoir fais attendre pour si peu de lecture. A ma décharge, je suis malade et je passe mes examens dans deux jours... Bonne lecture !

Jude x