"- C'est beau." il jouait avec une mèche de ses cheveux, de ses doigts à la nonchalance criminelle. Elle resta immobile, ses lèvres ne s'entrouvrant qu'à peine.
"- Qu'est ce qui est beau ?
- Tout ça." elle attendit qu'il continue. " La lumière de la Lune qui perce les fenêtres, le silence ambient qu'on est seuls à briser, la poussière qu'on voit voler à travers les rayons qui coule de la fenêtre... Le moment. Juste le moment.
- Oui... Il est... magnifique." sa voix était rauque, comme si il lui était devenu difficile de parler.
Et le Silence avala les mots qu'ils n'eurent pas le courage de dire. Les aveux des beautés qui leur semblaient plus belles et plus immatérielles, et combien la personne à leur côté était comme un ange.
Le Silence resta longtemps à danse dans l'espace. Il refusait de partir le bougre.
Au fond, ce n'était pas dérangeant. C'était le genre de Silence qui ne faisait pas de peur et pas de mal. C'était leur genre de Silence doux et sucré, comme un arrière goût de fraise qui reste sur la langue. C'était le genre de silence qui disait plus que le peu de choses qu'ils s'autorisaient à dire.
Fred allait tellement mieux. Hermione allait mieux aussi. Tout le monde allait mieux et la brune ne pouvait que s'en réjouir.
Peut-être que Monsieur Weasley sortirai bientôt, et tout le monde espérait son retour au plus vite. Mais on s'attristait quelque peu. Il était évident qu'il ne serait pas de retour avant Noël, et la famille, Hermione et Harry se rechignaient à fêter ce si grand moment familial sans le patriarche du clan Weasley.On était le 23 décembre, tôt dans la nuit. Fred et Hermione avait de suite reprit les vieilles habitudes, avec bien plus d'aisance néanmoins, que le malaise qui caractérisait leurs tout premiers rendez vous nocturne.
Ils s'étaient installés. Ils avaient monté leur petit concon lunaire dans l'espoir que personne ne vienne le fouler. Mais c'était impossible. Personne ne savait pour eux, si l'on omettait Ginny et George. Personne ne pouvait savoir, personne ne pouvait se douter ou penser à les chercher dans ce vieux petit salon toujours aussi poussiéreux.Fred avait bien tenté d'en enlever le maximum d'un coup de baguette, mais ça n'avait pas vraiment marché.
Résignés, ils avaient installé couettes et draps à même le paquet vieillot et élimé, s'étaient glissé chacun sous de vieux plaids en laines, et puis ils s'étaient placé les corps qui partaient en direction opposés mais la tête sur le même oreiller, de sorte à ce que, si l'un ou l'autre tournait le visage, ils s'embrasseraient.
Cette position était aussi merveilleuse que gênante, même pour Fred, qui s'étonnait à avoir peur des réactions de sa douce, alors même qu'il savait pertinemment qu'elle l'aimait.
"- J'aimerais avoir des enfants, plus tard." reprit Fred, le regard fixé sur le plafond craquelé.
"- Des enfants ?
- Oui. Beaucoup d'enfants. Et toi ?
- Moi ? Je ne veux pas d'enfants." il se redressa sur un coude, l'air surpris pour observer ses traits. Elle avait le visage impassible, si ce n'est les quelques rougeurs de voir Fred si près d'elle et dans une telle position.
"- Pourquoi ça ?
- Je... C'est compliqué.
- Je peux tout entendre, tout comprendre et personne n'explique mieux que toi, 'Mione.
-...
- Et puis, on sait déjà tellement de choses l'un sur l'autre. Je te forcerais jamais à me parler mais tu sais que tu peux tout me dire et que je ne me moquerais jamais hein ?" à son regard il savait qu'il l'avait convaincu. Pas forcément qu'il serait toujours là pour elle, quand bien même c'était vrai, il doutait que cette tête d'Hippogriffe accepte de le croire. Mais à ce qu'elle puisse parler en liberté, au moins ce soir.
Elle inspira lentement, ferma les yeux comme si elle cherchait à se remémorer une leçon.
"- Je ne veux pas d'enfants. Je ne veux pas d'enfants parce que je préfère ne pas être maman que d'en être une mauvaise. Et puis au fond je sais, je me connais. Je sais que mon métier sera ma priorité, et qui me prendra sûrement trop de temps que je ne pourrais accorder à ma famille. Je me refuse à être une maman par intermittence, mais je sais que refuser à mes rêves me détruirait." Fred hocha la tête, il savait qu'elle parlait de sa volonté d'aller travailler dans le droit magique. Elle continua : " Et puis, je ne veux pas être comme tout ces couples idiots, qui font des enfants pour faire des enfants. Qui font des gosses pour faire comme tout le monde, qui font des gosses parce que c'est la suite logique d'un couple et le modèle de réussite qu'on leur a inculqué, qui font des gosses parce que ça réglera leurs problèmes conjugaux ou bien par foutu instinct de reproduction ! Je veux pas ça ! Je veux pas ça ! Je veux avoir un enfant parce que j'en ai envie et que la personne avec qui je vis en a envie elle aussi. Envie plus que tout. Alors je ne veux pas d'enfants tu vois ? Et puis aussi, il y a tellement d'humains sur Terre... Un de plus ou de moins ce n'est pas grave quoi. Non... Franchement, je ne veux pas d'enfants... Je pense que c'est mieux.
- peut-être oui... Juste... Est ce que tu ne dis pas ça parce que tu es jeune au fond ?" ce fut son tour à elle de se redresser sur le coude pour lui faire face.
"- Tu penses vraiment ce que tu dis ou c'est une blague ? Non. Je pense que je suis bien plus éveillée que la plupart des gamines de mon âge ce sujet.
- Je pense oui. Je demandai juste." acquiesça le jeune homme.
Il y eu un nouveau blanc.
"- Et puis même, avec la Guerre dehors, je ne veux pas d'enfants. C'est trop dangereux. Je n'élèverai jamais le fruit de mes entrailles pour l'emmener à l'abattoir. Je ne supporterai pas.
- Moi non plus. Ma famille est ce que j'ai de plus précieux au monde." il se tut, il omis de préciser qu'elle faisait elle aussi partie de sa famille, de gré ou de force. " J'aimerais avoir des enfants, si il n'y avait pas la Guerre.
- Mais il y a la Guerre.
- Je sais... Tu penses que ça va durer longtemps ? Cette Guerre ?
- Je ne sais pas Fred... Tant qu'on est à Poudlard, on est encore en sécurité, rien ne peut se passer. Si il n'y avait pas Ombrage, et les cauchemars d'Harry, et le Ministère de la Magie et la Gazette du Sorcier et... Enfin... On pourrait presque croire que la Guerre ce n'est qu'une histoire un peu flippante qu'on raconte pour faire peur aux enfants. Des élucubrations de vieux alcooliques dans un bar miteux...
- Mais ce n'est pas le cas.
- Non. Ce n'est pas le cas. Et chaque seconde nous rapproche un peu plus de cette Guerre. Chaque seconde nous rapproche un peu plus de cette future boucherie où les sorciers oublieront qu'ils sont frères... J'ai peur Fred. J'ai peur pour mes amis. J'ai peur pour ma famille et pour la tienne. J'ai peur pour Harry, qui va encore et toujours se retrouver au centre de la bataille. J'ai peur pour toi aussi... Tellement si tu savais...
- Tu n'as pas peur pour toi ?" elle secoua la tête, alors qu'elle se rallongeait. Une demi seconde plus tard, Fred faisait de même.
"- Non. Il faut croire que les Gryffondors sont suicidaires..." Fred s'autorisa un petit éclat de rire, avant de répondre l'air soudain sérieux.
"- Moi, j'ai peur pour toi, moi. C'est tout juste si ça me déchire pas l'estomac à chaque jour de plus. Je pourrais en mourir tu sais ? Oui, je préférais mourir plutôt que de vivre sans toi. J'affronterais tous les mages noirs, toutes les tempêtes, toutes les explosions s'il le faut. Du moment que tu es en sécurité. Du moment que tu restes en vie. Du moment que tu t'en sort."
Elle bloqua la réponse, dans la gorge d'Hermione. Elle buta sur ses lèvres, un nombre incalculable de fois pour un si court laps de temps. Enfin, qu'elle sorti, ce n'était qu'un étranglement primitif, tout juste murmuré. Mais Fred l'entendit quand même ce "Et moi de même..." qui voulait dire bien plus qu'il n'aurait laissé paraître au premier abord.
Aucun des deux ne parla de nouveau pendant un long moment. C'était reposant, c'était plein d'Amours inavoués, d'Amours secrets, d'Amours dégoulinants et mielleux qui débordaient de tous les côtés.Et puis encore une fois, le calme fut de nouveau rompu :
"- C'est vraiment suicidaire un Gryffondor.
- Clairement..."
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De mon cœur à toi - Fremione
FanfictionOn peut aimer sans jamais oser rien dire. On peut aimer, et lutter contre le silence à coup de mots. Des mots fragiles, agiles, rêveurs. Des mots qui subsistent comme ils peuvent, entre deux feuilles de papiers. Qui existent dans des sourires. Qu...