3 août - 16h51 - 1995,
Cher Fred,
Je... Non je crois que je ferais mieux ne faire comme si je ne t'écrivais pas ce mot. Comme si ce n'était pas à toi qu'il était destiné.
C'est totalement absurde non ? Vu qu'on sait tous les deux que tu ne les lis pas, que tu ne sais même pas qu'ils existent ces fichus petits mots, et que tu ne le sauras probablement jamais.
Comme si je pouvais croire, que je finirais pas avoir le courage de te les donner un jour... Et dire que je suis une Gryffondor... Elle est bien belle la Lionne hein ? Et puis d'ailleurs pourquoi ? Pourquoi ? Ce ne sont que des simples petits mots après tout, alors pourquoi je sais pertinemment que je me démènerais pour que tu ne mettes jamais la main sur ce cahier ? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi une petite voix dans ma tête me crie qu'il est défendu, dangereux de t'écrire ces mots simples où compliqués, je l'ignore...
Je me suis perdue là n'est pas ?
Bon reprenons...
Cher petit mot idiot dans ce fichu cahier bleu,
J'ai dormi avec Fred hier soir.
J'ai dormi avec un lui.
J'ai dormi avec un garçon. Un garçon plus vieux que moi.
J'ai dormi dans ses bras J'y ai passé la nuit entière.
J'ai dormi toute la nuit, contre Fred Weasley, étroitement serrée et à tenter sans m'en rendre compte de m'y serrer encore plus.
Toute la nuit, et je ne sais pas si c'est bien ou si c'est mal.
Oui, je ne sais pas. Mes sentiments sont confus, emmêlés, et de façon si étrange qu'il m'est impossible d'y comprendre quoi que ce soit.
J'ignore tout. Tout sauf que tout cela m'a bien plus remué que je n'aurais cru.
Et dans ma tête, bien et mal, raison et plaisir, colère et sourire, joie et soupir, se mélange, se disputent, se fondent dans une cacophonie étrange.
Ma tête est devenue une volière à oiseaux, pour mon cœur, qu'il a changé en Colombe ou peut-être en Cygne. Cela aussi je l'ignore...
Quand je me suis réveillée ce matin, je me suis senti à l'étroit, et pourtant à l'aise comme je ne l'avait jamais été. C'était paradoxale, c'était plaisant.
Et le demi sommeil qui me noyait encore, rendait brumeux mes souvenirs, ma vision. Je me mis du temps à comprendre que je ne dormais pas dans le petit étroit de la chambre partagée avec Ginny, que le coussin sur lequel reposait ma tête était en vérité un torse, que le bras qui enserrait ma taille et dont la main reposait sur mes cheveux n'aurait pas dut s'y trouver.Mais la réaction avait fait 'Tilt' et en moins d'une seconde, la couverture et le rouquin s'était retrouvé par tard.
Fred me regardait bizarrement, pas encore tout à fait réveillé.
Ses cheveux roux semblait tout aussi en bataille que les miens, et ma tête avait laissé une auréole à l'endroit ou elle avait reposé. J'avais bavé dans mon sommeil.Je le regardais sans rien dire. J'avais dormi avec un garçon. J'avais dormi avec un garçon. J'avais dormi avec un garçon.
Et j'étais morte de honte.Je me suis enfuie avant que nous ne puissions dire quoi que soit, le laissant hébété sur le plancher du salon baigné par les premiers rayons du jours.
Sur le chemin, de la chambre j'avais eu la chance de ne croiser personne . Quand j'y suis rentrée, Ginny y dormait encore, je l'ai sentit à sa respiration.
J'ai fait comme si de rien, et je me suis recouchée, la tête brûlante de pensées.Et me voilà cachée dans un placard, avec une lampe torche, un stylo bille et ce cahier où je devrais sûrement arrêter d'écrire sur le champ.
Me voilà cachée dans un placard, à tenter de me rendre à l'évidence, dormir avec toi m'a réellement charmé... d'une façon anormale.Hermione.

VOUS LISEZ
De mon cœur à toi - Fremione
FanficOn peut aimer sans jamais oser rien dire. On peut aimer, et lutter contre le silence à coup de mots. Des mots fragiles, agiles, rêveurs. Des mots qui subsistent comme ils peuvent, entre deux feuilles de papiers. Qui existent dans des sourires. Qu...