Lundi. Greta reprend les cours. Ce week-end lui a semblé comme un rêve. Comme si elle s'était endormie ces deux jours. Ils sont passés trop vite. Elle a finit "Le Horla" dans le voyage en train du retour en oubliant de regarder par la vitre lorsqu'elle a dépassé une certaine gare : comme lui avait fait promettre le garçon. Mais Greta ne tient jamais ses promesses. Elle promet à tout va parce qu'on fond, promettre, pour elle, n'engage à rien. Pour les autres, ou la plupart des gens, c'est un devoir. On doit faire promettre les autres pour avoir la conscience tranquille. Comme un poids qu'on jette à l'autrui.
Margareta rentre chez elle en soufflant, entendant directement les cris d'enfants complètement dégénérés dans le salon. Elle grimpe l'escalier qui mène à sa chambre. Elle s'y enferme et recommence ce qu'elle a fait toute la journée pour en finir à 23:17. Sa soirée qu'elle a passée à faire ses devoirs, étudier, rêvasser, recommencer son étude, rêvasser encore, écrire dans son carnet ses questions sans réponses. Trouveras-t-elle enfin quelqu'un capable de répondre à tout ça ? Elle se dit qu'il existera quelqu'un qui pourra lui répondre...dans une vie antérieure, après sa mort et sans sa réincarnation, il y répondra alors qu'elle-même ne sera plus en état de comprendre ce qu'elle a pu se poser comme réflexion en écriant cette question. Elle en est triste. Se dire que dans peut-être quarante ans, elle sera déjà lassée depuis bien des années de réfléchir à ses actions après coup, de regarder le monde, de s'être habituer à tout parce que, trop jeune, elle avait déjà tout découvert et tout observer. Et ça, elle l'expliquait par son esprit libre : son horreur face à la finitude et aux habitudes. Et pourtant sa vie ne lui allait pas. Tout se ressemblait. Même ses discussions avec les autres, elle pensait faire une centaine de fois le même devoir chaque année. Elle ne voulait pas de ça. Sa curiosité était l'assassin de sa propre vie. Elle en pleure.
Alors on lui demande parfois à travers de la porte de sa chambre si elle se sent bien alors que la plupart des personnes savent la réponse. Mais ils ont peur de l'affirmation. Ils préfèrent rester dans les doux bras du mensonge parce qu'ils savent qu'ils ne servent à rien. Ceux-là ne veulent simplement pas se rendre compte qu'ils n'ont rien à apporter à Greta, qu'ils n'ont aucunes solutions au mal-être. Mais la société les oblige à être comme solidaire, s'intéresser à l'autre à cause de notre monde multiculturel. Mais peu importe tout ce qu'ils peuvent comprendre et savoir. Ils n'auront jamais de solutions. Ils naissent essayant de chercher un sens à leur vie. Ils meurent en trouvant qu'ils ont vécus chercheurs d'entrailles introuvables. Sans nom. Portant une caractéristique parce qu'on aurait pas su vivre dans un endroit sans signification. Ce serait suicidaire pour l'être qui s'arrache les cheveux devant le dernier mal d'une espèce crevé à ses pieds. Qui se cultive devant des reportages, applaudit devant les exploits de certaines personnes et groupes de personnes mais n'en fait rien. Ou peut-être en l'utilisant comme une certaine arme d'anarchie contre une société qu'il pense détester. Mais il bien dans son fauteuil, les chaussons aux pieds. Une fourchette dans une entrecôte et la télévision qui fait défiler l'espoir humain et sa propre extinction. Il est bien mais se révolte comme un devoir d'un éternel insatisfait, comme le dieu auquel il croit et vénère. Parce que l'homme est beaucoup trop peureux de dire qu'il a créer la maladie, l'opinion, la pensée, le mal et le bien, la sexualité, l'hasard, l'espoir,...l'humain et ce qui m'entoure. Il a peur de déclarer qu'il s'est approprié un espace qui ne le satisfait même pas. Alors il croit. Et les idiots diront qu'ils savent.
Margareta se met sous ses draps et fixe un point invisible dans sa chambre, alors qu'il fait pénombre. Ne cherchant plus sommeil. Accueillant le sommeil.
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L'entrain
JugendliteraturJe ne vois plus que tes épines, je te vois toi. (Ce que écrit Margareta dans son carnet sont des phrases qui ont été écrites par @opprobre)