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  Bien que Pietro devait dire vrai, Margareta veut d'abord en parler avec Amon avant de se faire des idées. Elle a alors essayé à ne plus trop y penser. Grâce à Pietro, elle s'en est pas mal débrouillée. Il lui plantait encore quelques bout de cylindre dans sa bouche puis, parce qu'ils étaient souvent tous les deux, lui embrassait le cou, la joue. Elle lui passait sa main dans les cheveux.
  Amon, lui, était privé de sortie pendant une semaine à cause d'un contrôle de Latin raté. C'est ce qu'il a dit à Margareta via Facebook après que Pietro lui ait raconté qu'il avait toujours entendu que le père de Amon battait son fils s'il avait des mauvaises notes. Greta se demandait s'il n'était pas mieux de se rendre à la maison des Reznik, comme une sorte d'héroïne qui sauve Amon d'un homme qui le bat. Mais elle se sentait tout de même médiocre et puérile face à la posture de son père qui lui faisait un peu plus peur. Ceux qui le connaissait disaient toujours du mal de lui. Le père Reznik s'était transformé en un monstre alors qu'elle aurait cru que ce n'était qu'une appréhension face à son physique. Alors elle a continué à traîner avec Pietro qui en est ravi.
À l'école, tout le monde chuchote que Pietro et Greta seront bientôt un couple et que beaucoup comptait sur la soirée de ce week-end pour voir qui fera le premier pas vers l'autre. Pietro aussi. Mais Margareta ne se préoccupe de ce qu'il se dit à son sujet, cette fête compte pour elle parce qu'elle sait que Amon est invité. Il lui a dit. Il lui a aussi dit qu'elle lui manque chaque jour.
"Petits êtres sapés de vêtements trop grands pour les garder plus longtemps mais surtout de cet unique pantalon qui ne finira jamais sa journée recousu ou boueux de la crasse de autres. Et ces minuscules chiffons que sont leurs visages rougeaud qui s'effritent à chaque anniversaires. Tu es un grand garçons dis ! Les mains potelées aux ongles pleins de cambouis qui ne sont lavées que par les larmes et la salive. La dureté de l'innocence du gosse aux yeux bleus de part la bagarre et du poing qu'il a reçu par celui aux yeux bruns pleins de larme devant cette image du pantalon baissé de son père. "
Elle laisse tomber son visage sur son carnet encore ouvert, les pages douce et froide au contact de sa peau et Pietro qui s'exclame :
- T'as vu ça ?! Putain de salopes de féministes. À cause d'elles, la Belgique va encore se taper une victime comme chanteur pour les représenter.
Elle s'en fiche mais Pietro s'approche d'elle, il lui tend son téléphone pour lui montrer l'article qui dit que "Damso ne chantera pas pour l'équipe de foot Belge".
- Je sais pas qui est ce type, marmonne-t'elle encore la tête dans son cahier.
- Tout ce que je sais c'est qu'il est meilleur que le pédé qu'on va se taper, grogne-t'il.
- Tu regarde le foot, toi ?
- Non.
Il glisse ses doigts sur le carnet et le tire vers lui.
- Qu'est-ce que j'sais faire moi ? demande-t'il en lisant la première page du carnet.
Ça fait une centaine de fois qu'il doit relire ce que Greta écrit. Elle ne sait même pas pourquoi elle le laisse faire. Avec Pietro, tout est moins casse-tête, elle se fout de tout et elle ne se sent plus comme elle était il y a quelques semaines. Moins curieuse et observatrice même si elle a un élan d'inspiration qui l'a font écrire comme ne l'a jamais fait.
- Rien. C'est mieux, déclare-t'elle.
Il referme le cahier et déposé aussi sa joue sur le matelas tout en fixant Greta.
- Tu veux de la Jup' ?

L'entrainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant