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  Vendredi soir. Greta écrit sa dissertation en Français à rendre pour la semaine prochaine. Sa mère l'interpelle au rez-de-chaussée, celle-ci ne reçoit pas de réponse. Elle en déduit que sa fille ne dînera pas encore une fois ce soir.
  Margareta se rend perfectionniste alors qu'elle aimerait juste se laisser porter par la vague de liberté qui lui vient souvent à l'esprit. Elle imagine. Mais Greta rend le temps long pour justifier son absence aux près des personnes qui l'attendaient avant d'engloutir un hamburger, frites fait maison. Parce que sa mère est la bonne femme d'un homme portant au bout de son bras un sac à main. La mère fait la vaisselle chaque matin, à midi et le soir. Elle fait le ménage sans arrêt et cuisine. Parfois, il lui prend de discuter avec quelqu'un (chose ?) que son mari. Mais très brièvement, il faut tout de même garder les vrais sujets de discussion avec son compagnon. Les enfants n'ont pas la même réflexion. Et on observe son amant devant un ordinateur ou un écran de tablette/smartphone ou devant la télévision à chaque coup d'œil.
  Alors que Margareta se retient toujours de parler avec sa mère parce qu'elle a peur de la vexer en lui montrant son savoir. Donc Greta se tait et reste dans sa chambre pour échapper à tout ça : un homme qui n'est pas son père, une femme qui est sa mère seulement par papier.
Elle n'a plus rien à écrire. Son bic n'a plus de larmes à verser, plus de papier pour le consoler. Greta fait craquer tout son corps avant de se lever de sa chaise pour très vite se rassoir sur un tabouret devant un synthé. Elle y branche son casque audio pour ne pas se faire entendre des autres. Elle aurait préféré jouer sur son piano à queue mais elle ne le voit que très rarement... C'est-à-dire seulement pendant les vacances d'été, lorsqu'elle rend enfin visite à son père qui, après sa séparation, s'est enfuit au Portugal. Margareta déteste ce pays. Il fait toujours chaud et beau ce qui l'empêche d'être en paix pour jouer du piano : son père déteste la voir cloîtrer à l'intérieur de la maison alors qu'il fait une chaleur torride.
Alors Greta se contente d'un synthé. Elle joue du piano depuis ses quatorze ans. Elle a appris à en jouer grâce à des vidéos sur internet malgré qu'elle ait toujours demandé de recevoir des cours. On lui a toujours dit oui et encore maintenant elle n'en a jamais eu. C'est une habitude dans la famille de Greta. On dit oui à tout simplement parce que cette famille vit à travers un pseudo amour qui s'inspire des films ou de romans.
  Les doigts de Greta aiment effleurer les détenteurs de mélodies qui traduisent leurs mœurs et leur bonheur.

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