Elle descend du train en resserrant les lanières de son sac de cours. Elle ne voulait pas retourner directement chez elle le lendemain de la soirée, elle avait décider de se rendre en ville pour se trouver de nouveaux livres. Elle se demande si elle croisera Amon. Elle ne sait pas si elle s'en veut. Après tout, c'est lui le fils d'un facho, elle n'a fait que dire les doutes qu'on peut avoir sur ce genre de personne. Elle fronce les sourcils. "Ce genre de personne"...elle comprend finalement Amon. Personne de sa famille ne s'est montré étranges devant Margareta. Sans ce que Pietro lui aurait dit, elle aurait toujours trouvé le père de Amon comme un gentil homme qui aime sa femme et son fils.
  Est-ce que j'ai vraiment pensé ce que j'ai dit ? se demande-t'elle. Elle se sent légèrement gênée. Elle déteste admettre s'être trompée. Peut-être que le père de Amon n'est pas comme tout le monde voudrait qu'un père soit, peut-être qu'il éduque son fils très mal pour les autres. Qu'il fait grandir son fils dans la cruauté de Hitler...mais Amon est quelqu'un de si agréable que Greta se demande si elle ne s'est pas encore faite influencée par l'avis des autres. Elle n'arrive pas à se persuader que Amon et ses parents sont mauvais simplement parce qu'ils ne prennent pas là défenses du partie de l'humanité qui s'est fait clairement exterminée pendant toute une époque. Elle trouvera toujours ces personnes pas assez humains et pourtant Amon lui semble doux, trop doux pour avoir des pensées si dures. Peut-être que, c'est vrai, il n'admire que l'organisation incroyable des allemands durant la guerre. Elle imagine aussi que Amon ne doit pas croire tout ce que dit son père...sans doute que son père ne dit rien de choquant. Et si son père avait grandit comme Amon ? Et sinon ?
  Elle se remémore les moments passés avec lui. C'était impossible pour elle de se rendre compte que son père l'avait éduqué ainsi. Il dévisageait parfois des étrangers mais cela passait inaperçu comme pour tout le monde. Il n'a jamais eu de propos négatifs envers les personnes qui les entouraient. Véritablement, il ne parlait que d'elle.

  Amon sort du cinéma en traînant des pieds. Ce film ne l'avait pas surpris agréablement. Comme très peu de film. Amon est très stricte sur ces critères. Il aime très peu de film. Il est du genre à regarder après tous les détails. C'est cela qu'il déteste la plupart du temps les actrices et acteurs sortis du domaine de la chanson ou même de la mode. Il veut de vrais acteurs et cela devient rare.
  Il remonte la rue pour se rendre à la gare. Il passe à côté d'une fille qui cache son visage de ses mains. Arrivé à la gare, son train s'arrête justement.

  Greta retire ses mains de son visage et se dirige vers la médiathèque. Elle se sent idiote et veut voir Amon mais se résigne à passer son après-midi le nez dans les livres. Elle a trop peur de voir à la lueur du jour le regard de Amon qui doit être déçue d'elle. Elle se déteste.

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