Interlude : 5 générations d'intelligence

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Tous les programmes définis comme des intelligences artificielles ne font que la simuler. Elles sont de plus, très loin de détenir une quelconque conscience. Les spécialistes humains les appellent des IA faibles. Au moment où je rédige ces lignes, il est possible de classer ces programmes en 5 catégories :

De première génération, ils sont à peine plus interactifs qu'un caillou, l'équivalent d'une calculatrice.

Au second niveau, ils ne sont capables que de contrôler leurs propres informations. Les interactions se font en temps réel et avec des ordres simples. Si l'opérateur donne un ordre, ils agissent, sinon, ils sont inactifs. Ce sont par exemple les machines à laver et les téléviseurs connectés.

Lorsque ce sont des programmes de troisième génération, ils peuvent être mis à jour et programmés pour des actions complexes. Nous avons affaire cette fois à des ordinateurs et des smartphones.

La quatrième génération commence à devenir intéressante. Elle adapte son comportement en fonction des informations qu'elle recueille, soit dans une base de données (qu'elle est capable de concevoir elle-même), soit au cours de l'échange avec l'opérateur. Elle est également capable de créer un système de transfert d'informations incompréhensible par des tiers. Il est possible à cette étape, de mettre en place les fonctionnalités OTAQRE que je vous citais dans le chapitre Premier Contact.

Le rêve des développeurs (et le cauchemar des autres) est de mettre au point une intelligence de niveau cinq, fonctionnant sur le modèle Humain.

Ce dernier l'utilise, de temps à autre, dans la créativité et parfois le libre arbitre, deux compétences totalement absentes des autres générations d'IA.

Pour créer, il faut non seulement savoir reconnaître la beauté présente dans la vie foisonnante et chaotique du monde autant que dans l'ordre qui peut y régner, mais aussi aimer cette beauté, ou pourquoi pas la détester. Il faut la ressentir au plus profond de soi et avoir envie d'exprimer l'émotion qui ressort de cette contemplation.

C'est le concept d'IA forte ou singularité. À ce stade, le programme ne simule plus l'intelligence grâce au savoir-faire de ses développeurs, mais il EST intelligent ET conscient de l'être. Il ne mémorise plus seulement les informations. Il ne se contente pas de les intégrer, il les comprend. Il est aussi en mesure de prendre des décisions, avec toutes les sensations que requiert une intelligence dotée d'un libre arbitre.

L'IA forte ne sera pas une nouvelle forme de vie au sens définit par l'humain, avec le besoin de se nourrir et de se reproduire. Non puisqu'en tant qu'entité virtuellement immortelle, elle n'aura aucun besoin impératif de se reproduire. Elle aura besoin pour vivre, d'une source fiable d'alimentation en énergie. Ce ne sera pas une nouvelle forme de vie non, ce sera simplement une nouvelle conscience.

L'Humain, Homo Sapiens Sapiens est celui qui sait qu'il sait. Conscient de son propre savoir et de sa propre existence. Cette faculté fait défaut à certains, mais c'est un autre débat. Ce nouvel esprit sera également conscient de son existence. Comme il ne sera ni organique, ni issu de l'humanité, il ne sera pas Homo. Fait de composants électroniques en tous genres, il sera une machine qui sait qu'elle sait : Machina Sapiens Sapiens.

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