CHAPITRE VINGT - Les rêves de la peur

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Lundi dix-sept novembre – trois jours plus tard.

Elle ne se souvenait pas de la manière par laquelle elle était arrivé ici. Il n'y avait pas de souvenir ni de mémoire. Elle n'y voyait rien tant ce qui l'entourait était sombre. Il faisait noir à chaque recoin de la pièce. Cette sensation d'être dans un trou de souris et de ne pas réussir à s'en échapper. La seule chose qu'elle entendait était sa respiration et son cœur qui tapait contre ses oreilles. Il y avait un sifflement aussi. Celui-là ressemblait au bruit du vent lorsqu'il passait dans par un trou. Mais elle ne savait pas où il se trouvait. Il faisait si noir. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait si jamais elle le trouvait. Est-ce qu'elle essayerait de dégager les pierres où de boucher le trou ? Elle avait froid. Son corps tremblait.

C'est alors qu'elle entendit un bruit de porte en fer et qu'une lumière lui brûla les yeux. C'était trop ! C'est bien trop ! Comment supporter une telle lumière alors qu'il avait fait si noir pendant autant de temps ?! Cachant ses yeux par ses mains, elle se recroquevilla sur ses jambes dans un coin. Ses yeux s'habituèrent avec mal à la clarté et elle distingua un lumos allumé par une baguette. La chose qui la regardait n'était pas humaine, du moins pas entièrement. Elle ressemblait à une bête. Moitié homme, moitié animal. Elle lui rappela la fois où elle avait vu un loup-garou se transformer devant ses yeux. Est-ce qu'il en était un ?

Une main lui attrapa le bras avec lequel elle empêchait la lumière de l'aveugler et il se mit à lui parler. Elle ne comprit pas mais le sentit la relever pour qu'elle marche. Elle fronça les sourcils et plissa les yeux. Qu'est-ce qu'il lui disait ? Pourquoi est-ce qu'elle n'entendait qu'un bourdonnement dans ses oreilles ? Où est-ce qu'il l'emmenait ? Il la fit sortir de la pièce dans laquelle elle se trouvait, celle avec le vent. Il ne prit pas la peine de fermer la porte qui avait fait un bruit affreux de rouille. La main sur son bras se resserrait de plus en plus et il lui faisait mal. Est-ce que c'était des ongles qu'elle sentait s'enfoncer au plus profond de sa chair ?

Après un autre bourdonnement, elle l'entendit lui ordonner d'avancer et bien plus vite. Elle dérapa sur un caillou et s'attendit à recevoir le choc en pleine figure mais une main l'arrêta en l'attrapant par les cheveux. Il tira si fort qu'elle crut que sa chevelure allait se décoller de son crâne. Il la releva à sa hauteur, la poigne toujours bien remplie et beugla. Elle ne distingua le moindre son. L'unique chose qu'elle sentit fut la salive qui sortait de la bouche de la bête alors qu'il lui hurlait dessus. C'était dégoûtant.

Ses pieds rencontrèrent le sol et il continua de la tirer derrière lui, cette fois ci par les cheveux. Il lui faisait horriblement mal et elle ne voyait pas où ils allaient. Ils montèrent cinq marches, marchèrent puis à nouveau dix-huit marches. Jusqu'à un grand couloir. Cette fois ci, elle y voyait bien mieux, des torches étaient suspendu sur les murs. Plus ils avançaient et plus sa tête lui tournait. Elle ne voulait plus regarder les pavés sur lesquels elle marchait. La bête s'arrêta un moment et elle releva la tête, si peu, mais aperçu la porte de la Grande salle. Ils étaient à Poudlard ?

La poigne se relâcha et il lui cracha une insulte avant de l'obliger à se tenir droite. Qu'est-ce qu'il voulait ? Elle avait mal au dos, pourquoi l'avoir traîné jusqu'ici ? Son dos était en compote. Avant qu'elle ne s'en remette complètement, les portes s'ouvrirent et elle referma brusquement les yeux. C'était violent. Il n'avait fallu qu'un seul coup d'oeil pour que son cerveau réagisse. Elle savait où elle était.

Elle savait ce qu'elle faisait là.

La bête l'entraîna avec lui après lui avoir violemment agripper le bras, ce même qui était déjà en sang. Elle s'obligea à garder les yeux fermer. C'était bien trop pour elle. Ils avancèrent et elle trottina malgré elle. Puis il s'arrêta et elle fut obligée de faire de même. Son souffle était court et elle commençait à distinguer quelques sons ici et là. Son cœur et son sang hurlaient dans ses tempes. Sur sa droite elle entendit des gémissements et quelqu'un supplier. Il y avait des rumeurs comme quoi tous se passait ici, dans la Grande salle. Elle ne savait pas à quel point c'était vrai. Les lèvres tremblantes, elle ouvrit la bouche à la recherche d'aire et ferma avec plus de fermeté ses paupières. Encore des gémissements. Puis un cri. Elle grimaça et ses yeux s'ouvrirent seuls lentement. Elle ne voulait pas regarder, elle savait ce qu'elle allait y trouver. C'était sa putain de curiosité. Elle était certaine qu'elle allait la tuer.

HERMIONE ZABINI, Tome I - RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant