CHAPITRE TRENTE SEPT - ...Et les vies se perdent

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Son esprit fut soudainement embrumé. Comme si une fumée noire l'avait recouverte et s'infiltrait dans chaque partie de son corps et de son cerveau. Elle n'y croyait pas. Elle ne pouvait le croire. Elle cligna des paupières, espérant chasser cette vision de sa tête.

Jane.

La petite tangua devant elle, paniquée. Ses muscles se contractèrent avant de trembler, la faisant perdre pied, son corps chutant au sol. Hermione la rattrapa gauchement, terrifiée. Elle s'agenouilla, la blonde dans ses bras, contre son torse. Ses pupilles noisette virent les lèvres rose ensanglantées de la plus jeune bouger lentement, le son de sa voix ne l'atteignant pas.

Elle tourna soudainement la tête sur sa droite, découvrant le vampire qui avait blessé son amie. Il était tout proche mais prit d'une force qu'elle pensait bien loin, la brunette pointa sa baguette sur leur ennemi, l'envoyant s'abattre contre un grand pan de mur. Hermione observa encore la créature, attendant qu'elle se relève.

- « Mione. »

Un couinement la ramena à elle et la Gryffondor retourna son attention sur Jane. Celle-ci devenait plus pâle de secondes en secondes et le tissu qui recouvrait son buste, son ventre jusqu'à son cou se teintait d'une coloration rougeâtre, bordeaux. La plus âgée fut prise d'un hoquet et elle enlaça sa petite sœur de cœur, étendant leurs jambes sur le sol entre les morceaux brisés de murs et de plafond.

Hermione éloigna les paumes qui enserraient toujours la lame tranchante et elle regarda le visage terrorisé de Jane, tirant doucement sur l'arme. Un afflux sanguin naquit à la base de la blessure, comme un volcan en éruption. Le poignard tomba prêt de la cuisse de la brune et celle-ci s'empressa de poser ses deux mains sur la poitrine de son amie, appuyant aussi fort qu'elle le pouvait.

Elle se sentait paniquer, perdre pied à chaque respiration.

- « A... A l'aide ! » cria-t-elle soudain, comme si sa voix lui était revenue. « J'ai besoin d'aide ! »

- « Mi... Hermione. » gémit Jane en posant ses mains rouges sur les avant-bras de sa sauveuse.

Elle se mit réellement à pleurer quand elle vit le sang sur sa propre peau. Sur ses bras à elle. Cette teinte, cette couleur si profonde contrastait tellement avec sa chair.

- « Ne me laisse pas. » pleurait aussi la blonde, dont un filet de sang glissait de ses lèvres à sa joue.

Le rouge avait envahi la totalité de son cou, il continuait de parcourir Jane, colorant ses cheveux si purs. Elle ressemblait à une poupée ensanglantée, malade.

Hermione hurlait encore et encore, se fichant qu'un mangemort ne l'entende et ne vienne lui prendre la vie. Jane était plus importante, elle ne devait pas mourir. Elle était si jeune.

Sa vision floutée l'empêchait de voir autour d'elle, elle ne se souvenait pas avoir autant pleurer. Elle voyait juste cet amas brouillé, cette eau salée qui lui meurtrissait et lui brûlait les yeux. La brune essuya désespérément les larmes sur son visage, étalant une traînée pourpre.

- « Je vais pas te laisser là, je vais pas... Pitié ne meurs pas, Jane. Non non non non... » répétait Hermione. « Jane ! Restes ! » cria-t-elle. « A L'AIDE !!! »

Elle s'égosilla quand la Serpentard la regarda de ses prunelles bleu clair, ses mains glissant sur le sol et rendant son dernier souffle. Hermione sanglota et enfouit son visage dans le cou de la blonde, son corps était comme celui d'une poupée. Elle l'appela et lui toucha le visage, ne pouvant s'empêcher de la secouer pour qu'elle se réveille.

HERMIONE ZABINI, Tome I - RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant