[ 122 ] - La malédiction de l'orphelinat.

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Miranda était là. Postée à la fenêtre de sa chambre, observant l'extérieur. Sœur Elisabeth l'avait prévenue, qu'une autre petite fille arrivait aujourd'hui. Elle redoutait le moment où sa nouvelle colocataire de chambre allait arriver, elle savait qu'elle allait devoir recommencer, même si elle ne le voulait pas.

Sœur Elisabeth avait une emprise sur la petite, une emprise dont Miranda ne parvenait pas à se dégager. Elle avait bien trop peur de sœur Elisabeth, qui n'était pas comme les autres, mais pourquoi ? Elle ne savait pas. Du haut de ses douze ans, elle connaissait mais avant tout sentait la mort. Ses nuits étaient pleines de cauchemar et le regard de sœur Elisabeth la suivait jusqu'aux toilettes. Elle avait peur. Peur de tout ce qu'elle devait faire et de tout ce qui se passait sans que personne ne voit quoi que ce soit.

Louise avait été tuée il y a seulement quatre jours et comme à chaque fois, tout le monde semblait déjà l'avoir oublié. C'était comme si, il ne c'était jamais rien passé. La police n'était même pas venue, le corps avait soudainement disparu comme à chaque fois, mais la tête elle, était bien présente. 

Alors que Miranda laissait exprimer sa douleur en faisant couler quelques larmes, une voiture s'avançait doucement dans l'allée. Les freins hurlèrent peu de temps après, puis les portières claquèrent. La petite fille avait envie de prendre ses jambes à son cou et de s'enfuir le plus loin possible, mais elle ne le pouvait pas, elle savait qu'elle serait rattrapée rapidement.

Miranda commença un décompte dans sa tête, elle connaissait le rituel, car celui-ci était le dixième. Soeur Elisabeth se présentait, puis s'en suivait de court adieu. Elle pénétrait dans l'orphelinat en compagnie de la nouvelle, puis tout en montant les escaliers, elle lui dictait les règles à suivre sous peine d'être puni. À l'instant même, elles arrivaient à l'étage, Miranda faisait donc demi-tour. Elle compta jusqu'à trois, puis fit un pas. Elle s'arrêta de nouveau, compta jusqu'à trois une nouvelle fois, puis refit un pas et ainsi de suite. Quelqu'un frappa à la porte, elle compta une dernière fois, puis fit enfin son dernier pas. Elle prit une bonne bouffée d'air, puis ouvrit la porte à sa nouvelle compagne de chambre.


           - Bonjour, je m'appelle Hannah, fit la petite rouquine qui se tenait sur le seuil de la porte.


Miranda, comme la fois précédente, ne trouva pas la force de répondre. Elle avait l'air gentille, elle la trouvait mignonne avec ses taches de rousseur et ses grosses joues. Elle aurait pu s'en faire une amie, mais elle n'en avait pas le droit, car elle devait lui couper la tête.

Comme à chaque fois, elle planta la nouvelle arrivée à la porte, puis alla jusqu'à son bureau devant lequel elle s'installa. Une fois de plus, elle se bascula sur sa chaise, d'avant en arrière, telle une folle, mais elle le devenait. Elle ne voulait pas, elle ne voulait plus, elle n'aimait pas faire de mal.


          - Il faut que tu partes d'ici, cracha Miranda soudainement tout en se basculant.

          - Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? demanda la rouquine en laissant s'échapper un rire d'incompréhension. Je viens tout juste d'arriver, je ne vais pas repartir, en plus de ça, je ne sais même pas où aller !

          - Tu ne peux pas rester ici, reprit-elle. Tu ne sais pas à quel point cet orphelinat est dangereux.


Hannah lui ria au nez, puis elle continua de vider sa valise sans poursuivre la conversation. Miranda avait envie de s'arracher ses beaux cheveux. Elle venait de prendre un risque, car elle savait que sœur Elisabeth allait être au courant. Comment ? Elle ne savait pas, mais elle était toujours au courant de tout.

Les Psychopathes Font Leur Show. ( à corriger )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant