Chapitre 3 - "Lui, un ami ?"

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 - Je rêve ou tu viens de me dire que tu voudrais m'embrasser ?

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- Je rêve ou tu viens de me dire que tu voudrais m'embrasser ?

- Tu ne rêves pas. Je l'ai quand même mieux formulé.

- On s'en fout, de la formule, je réplique en m'approchant de lui, un air mauvais sur le visage.

- Je paris que tu n'as pas le courage de le faire.

Un éclair passe dans mes yeux.

J'adorais relever des défis. J'adorais qu'on me mette à l'épreuve, et j'aimais encore plus quand je lisais la déception d'avoir perdu sur le visage de mon adversaire.

C'était quelque chose que je tenais de mon père ; il n'y avait pas l'ombre d'un doute.

- Tu ne le feras pas, chantonne-t-il, parce que tu n'as jamais embrassé personne. T'as pas les couilles de l'faire.
- Tu vas perdre.

Je me redresse sur la pointe des pieds et saisis ses joues, avant de planter un baiser sur ses lèvres. J'attends quelques secondes puis m'écarte, triomphante.

- T'as perdu. Je gagne quoi ?
- Ce n'était pas un vrai baiser.
- Tu n'as jamais précisé tes exigences.

Il réfléchit un instant, puis sourit.

- Effectivement. J'ai perdu, avoua-t-il. Tu gagnes le droit de connaître mon prénom.
- C'est nul.

Je pensais pouvoir lui donner un gage, ou quelque chose dans le genre.

- C'est ça ou rien. Alors ?

- Envoies.

- J'm'appelle Natsu.

- Waouh, comme 25 % des garçon nés en 1999 au Japon.

- Tch, j'suis sûr t'as pas mieux à proposer. Tu dois t'appeler Yuka ou Haruka, grogne-t-il.

- Faux et refaux. J'm'appelle Lucy. Maintenant que je t'ai donné mon nom, ton prix ne vaut plus rien.

- Tu as accepté puis donné ton prénom de manière tout à fait consentante.

Je grogne en le regardant.

- T'es en terminale combien ?

- Cinq.

- Oh, comme moi. Soyons amis.

Même s'il me sortait par les yeux, un ami reste un ami. Et puis je devrais bien rigoler avec lui.
Mais ma proposition me perturbe.

Pourquoi vouloir être amie avec un type comme lui ?

Je n'en avais pas la moindre idée.

- Si je ne veux pas être ami avec toi ? Demande-t-il en plongeant ses yeux dans les miens.

- Alors nous ne serons pas amis.

Je soutins son regard. Il essayait de lire quelque chose dans mes yeux.

Il fait un léger sourire qui s'estompe quand il pose sa question suivante.

- Et si j'ai envie d'être plus qu'un ami ?

- Alors nous ne serons rien du tout, je réplique de but en blanc.

- Ok, alors soyons amis, abdique-t-il.

Je souris, puis lui tire la langue. Il lève les yeux au ciel, et ouvre la porte de la classe.

- Tu passes en première pour la première vague d'engueulades.

- Pff, peureux, je me moque.

- Non. Je tiens juste à ma vie, se défend-il.

Effectivement, la professeur ne semble pas du tout être contente de nos retards.

Elle se met à nous engueuler sur le besoin de suivre les cours en Terminale, de l'importance d'être à l'heure avant, enfin, de nous demander pourquoi nous avions une demi-heure de retard.

Je lance un regard en coin à mon nouvel ami, qui sourit en passant une main dans ses cheveux.

- Hmm...Disons que le directeur tenait absolument à me voir dès la rentrée.

- Le directeur ne peut même plus te voir en photo, grogne la jeune professeure, lasse.

- Il voulait connaître la personne contre qui je me suis battu ? Retente-t-il avec un air innocent.

Elle secoue la tête en soupirant.

- Et toi ?

- Il vient de vous le dire, j'indique avec un signe de tête vers le garçon à mes côtés. Le directeur voulait sûrement me demander de le castrer avant de l'envoyer à l'hôpital.

Plusieurs élèves se mirent à chuchoter, avant que la femme tonne un « Silence !! ».

À ma grande surprise, ils s'exécutèrent. Natsu se pencha près de mon oreille.

- Tu comprends pourquoi je t'ai demandé de passer en première ? Cette femme est un vrai monstre, murmure-t-il, son souffle chaud se propageant le long de mon cou, ce qui me fait frissonner. C'est pas pour rien qu'elle dirige les Grabstein...

- Grabstein ? Je reprend en fronçant les sourcils, me tournant imperceptiblement vers lui.

Il me semblait avoir déjà entendu mon père parler d'eux. D'un ton malsain.

- Enfin, soupire ladite femme, je me présente à nouveau. Carrie Grabstein. Professeur de mythologie grecque et latine.

J'acquiesce doucement, les yeux rivés sur elle.

Ses cheveux prune foncé tombent souplement sur ses épaules. Elle a un beau visage.
De fines lèvres rouge foncées, des yeux noirs et des dents blanches.

Son corps est ce qu'il y a des plus banals. Bien formé, elle devait attirer beaucoup de regards masculins.

Mais son regard était terrifiant. À glacer le sang des tueurs les plus redoutables.

Mais ce qui m'inquiétait le plus, c'est qu'il était posé sur moi.

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