Chapitre 5 - "Quartiers".

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 - T'as pas l'air super heureuse, remarque le ténébreux, que j'attends dans le couloir

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- T'as pas l'air super heureuse, remarque le ténébreux, que j'attends dans le couloir.
- À ton avis, pourquoi ? Je demande avec sarcasme.


Il haussa les épaules.

Je désigne d'un vague geste du menton la porte encore ouverte de la salle de mythologie.

- Cette folle m'a collée cent lignes sur Hercule pour demain.

Grey me dévisage un instant, puis sourit, avant de ricaner.

- Ce n'est même pas drôle.
- Bien sûr que si.

Au même moment, Dragneel sort de la salle, passe devant nous. Je pense un instant qu'il ne fera pas attention à nous, mais il m'envoie une tape derrière le crâne.

Il se met à rigoler devant mon regard noir et s'en va dans les couloirs, parmi la marrée d'élèves, qui semblaient éviter tout contact physique avec lui.

Sans m'en soucier d'avantage, j'entraîne Grey par la manche vers la salle de notre prochain cours.

Pas question de me prendre encore une punition.

Je m'étire sur ma chaise, mollassonne et épuisée par ma première journée.

J'ai la nuque raide, le cerveau en pane et j'ai pas envie de marcher jusqu'à ma maison.

Peut-être que je devrais me renseigner sur les horaires des bus.

- Tu prends le bus, Lu' ? Interroge mon ami, qui semble plus en forme que moi.
- Peut-être...J'ai pas envie de marcher. Tu prends quelle ligne ?
- La huit. Vers Shibuya.
- Je suis plus dans Chiyoda.

« Nous déménageons en plein Ginza, le quartier du luxe, l'un des plus anciens et plus grands quartiers de Tokyo », avait dit mon père fièrement.

Les loyers étaient astronomiques, et les maisons immenses. Sans parler de la taille des propriétés, totalement dérisoire et inutile.

- Ah, ce n'est pas du tout dans le même coin, constate mon ami, grimaçant. Je ne pourrais même pas m'asseoir à côté de toi !

- C'est pas grave, on pourra faire des sorties ensemble et je te laisserais t'asseoir à côté de moi autant que tu le voudras, lui promis-je.

Il sourit, comme si j'avais réussi à lui remonter le moral.

- T'as intérêt, Blondie.

On marche ainsi, discutant sur les différents quartiers de Tokyo, Grey me promettant de tout me faire visiter.

Finalement, arrivés devant une intersection, il se sépare de moi pour rejoindre son propre arrêt de bus.

- À demain, me dit-il en m'embrassant le front, alors que je lui offrais un généreux câlin.
- 'Demain, je réponds, étouffée dans sa veste.
- Je suis content que tu sois venue dans ce lycée.

Je lui souris. Même si je ne l'exprimais pas, j'étais terriblement heureuse de le retrouver. Il m'avait tellement manqué durant les trois ans où je m'étais baladée de collège en collège, puis de lycée en lycée.

- Bon, je te laisse, ou je vais vraiment rater mon bus. Bisous Lucette !
- Bisous !

Je l'observe s'éloigner de moi, en riant quand il manque de tomber sur le trottoir.

Quand je le vois rejoindre quelques uns de ses amis à l'arrêt, je tourne sur ma droite et avance le long de la rue animée. Je n'arrivais pas facilement à m'orienter.

Alors que je pensais avoir trouvé mon arrêt, une personne me hèle. Je plisse les yeux pour repérer la provenance de la voix, son propriétaire dissimulé par les passants.

Après quelques secondes, une tête rose émerge d'entre la foule et me rejoins.

- Lucy, s'exclame-t-il, tout sourire. Tu prends le bus ?

Sourcils froncés devant son apparition soudaine, je grommelle un vague « si je le trouve ».

- Tu vas vers Shinjuku ?

En posant sa question, visage fermé, il semblait troublé, inquiet voir sur la défensive.

- Euh...Absolument pas. Pourquoi ? Je demande, troublée.

Face à ma réponse, il semble se détendre légèrement.

- C'est pourtant à cet arrêt que tu vas. Il part à Shinjuku.
- Merde, je grogne.

Au bout du compte, j'aurais mieux fait d'aller directement chez moi à pied, je me serais empêché tous ces détours inutiles.

- Tu cherches l'arrêt de Chiyoda ?
- Comment tu sais ? Je m'étonne.
- Simple supposition, bredouille-t-il comme s'il avait gaffé.

Ce garçon, aussi étrange et stupide soit-il, parvenait parfaitement à mentir.

Je n'arrivais donc pas à conclure s'il me mentait ou s'il était sincère.

Ce qui m'agaça grandement.

- Bon, bref, je vais rentrer chez moi à pied, je conclus en tournant les talons.
- OK, à demain alors.

Sans me retourner, je lance un « salut » et revient sur mes pas, afin de me retrouver devant mon lycée. Ce n'est qu'à partir de là que j'arrive à m'orienter dans la bonne direction.

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