Chapitre 30

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La suite ne m'étonna qu'à moitié. Le Slender, ayant mieux à faire, laissa l'un de ses proxys m'accompagner là ou je séjournerais. Son dévolu se jeta sur Ticci Toby, la même personne m'ayant déjà tranché la gorge. Néanmoins, le jeune homme n'essaya pas de me trucider à l'instant ou le Slender n'était pas dans les parages. Un silence de plomb s'abattit alors tandis que je me traînais derrière le brun. Son visage était sévère, il ne laissait rien paraître. Le coup de l'autre fois avait du mal passer. Après tout, durant le court lapse de temps que j'avais passée ici, j'ai finis par comprendre que les proxys devait toujours demander l'autorisation au boss pour tuer quelqu'un lors d'une mission.

Soudain, le garçon s'arrêta devant une large porte en bois. Dans un sursaut douloureux, je sortis de mes songes et le regarda. Sans un mot, il m'ouvrit la porte, m'ordonnant de pénétrer dans la pièce d'un regard. Peu certaine, je m'avança lentement vers l'encadrement, agaçant le proxy. Toby finissait par me pousser dans ce semblait être une chambre, refermant à clef derrière moi. Maintenant sans possibilité de replis, je me retourna et détailla l'endroit du regard. L'espace était sobrement meublée. Un lit, une table de chevet, un bureau, une commode, une petite bibliothèque et un miroir était tout ce qui la composait. La tapisserie, le plafond, le sol tout était d'un marron taupe sobre. Je fis quelques pas dans la pièce avant de m'effondrer lourdement sur le faux parquet.

La douleur était si vive que je ne pouvais plus faire mine que ce n'était rien. Néanmoins, je préférais m'étouffer avec ma fierté plutôt que de montrer ma douleur plus que ça. Je tenta de me redresser mais je me laissa vite retomber, ravalant un gémissement. Plus le temps s'écoulait, plus ma respiration se faisait chaotique. Le seul indice de temps que j'avais a ma disposition était la flaque de sang s'élargissant autour de moi. Mourir n'était pas le problème dans ma position mais la douleur. La prochaine fois, je me tiendrais au carreaux en contact avec Le Slenderman... Bordel...

Alors que j'étais entrain de ruminer mentalement une main se glissa dans mon cou. Même en étant assommée par le manque de sang, je me saisis sans hésitation de l'intruse et plaqua son propriétaire au sol à l'aide d'une clef de bras. Mon corps, n'ayant pas vraiment besoin de ça, me témoigna son mécontentement en doublant et généralisant ce qu'il m'exprimait déjà. Résultat des courses ? J'eus une convulsion disgracieuse et violente avant que du sang ne se mette à couler de ma bouche, mon nez, mes yeux et mes oreilles. Badaboom et j'étais de nouveau sur le sol en position fœtale. L'inconnu étant en possession de la main se contenta de m'observer tandis que, recroquevillée sur moi même, j'essayais de ne pas exprimer ma douleur. 

Il me sembla alors que le garçon me regarda sans dire rien pendant un moment. Puis il se mit à parler. Cette voix me donna des frissons tant l'entendre m'avais surprise. J'ouvris la bouche pour parler mais je ne pus que cracher du sang sur le sol. Heureusement que ce n'était pas de la moquette. C'est alors que je sentis un contact sur mon dos. Je n'eus même pas la force de l'éviter bien que cela faisait naître une douleur aiguë dans tout mon corps. Un peu comme si j'avais mis ma main sur un disjoncteur cassé. Pas la meilleur sensation au monde mais il y avait pire. Ce que je pensais être une main quitta alors mon dos. Suite à ça, les hypothétiques personnes ayant été présentes s'en allèrent de la pièce ou l'on m'avait mise.

Le temps passa et enfin, mon corps se remit peu à peu de la grande plaie ouverte dont je souffrais. Lorsque ma blessure arrêta de saigner, je n'y croyais plus. Néanmoins, la douleur se fit tolérable seulement lorsqu'une croûte franchement dégoutante se forma sur toute l'étendue de la plaie. Je roula le plus doucement possible sur le dos, le souffle encore court. Ma gorge était en feu et me faisait plus mal encore que mon ventre. Avais-je hurler ? Je ne savais pas, mon esprit avait été si emplie de cette douleur... Je fus alors prise du fou rire le plus douloureux de ma courte vie. Putain quoi, qu'est-ce que pensait SlendyProut -me juger pas, j'ai mal- lorsqu'il m'a empalé ?? Que j'allais cicatriser tranquillement et en silence comme dans les films ?

Lycée Fearcries : Un lycée de CreepypastaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant