Sister's Sister [FR]

Chapitre 11 : Traquée par sa meilleure amie

Le danger était immédiat.

Prise par la peur, de mon recul je me retournais afin de courir vers la sortie du gymnase, tandis que ma peur m'engouffra l'esprit.

Facile à comprendre que Madison était désormais l'un des fantômes.

Mais à peine je n'étais qu'à quelques mètres, que les portes se refermaient sous mes yeux d'un claquement soudain.

"Qu'est-ce que ?!"

Je m'arrêtais devant et je tirais le plus fort possible sur les deux poignées. Rien à faire. C'était bel et bien verrouillée. Comme si quelqu'un avait barricadée la porte depuis l'autre coté.

Sous la panique, je fis volte-face en direction de Madison. Elle possédait exactement la même expression que le fantôme des toilettes du 5ème étage, uni d'un cri... inhumain, perçant presque mes oreilles.

Elle s'approcha d'une rapidité folle, glissant des pieds immobiles sur le sol.

Par réflexe, je l'esquivais en partant sur ma droite, me remettant alors à courir. 

Je tentais tout de même désespérément d'appeler Madison, même si cela ne servait à rien :

"Madison ! Arrête ! C'est moi, Suzie !"

Mais rien à faire.

C'était juste un esprit qui me course. 

Je ne savais même pas si elle était consciente que c'était moi, ou juste si elle était consciente de ce qu'elle faisait...

J'ignorais ce qui allait ce passait si elle m'attrapait, et honnêtement, je n'avais pas envie de le savoir.

Lors de ma fuite, j'essayais de trouver quelque chose pour ouvrir la porte, ou juste pour me défendre. Et c'est à ce moment que je remarquais au loin un extincteur accroché au mur, près du panier de Basket. Je fonçais alors vers l'objet, tentant d'ignorer Madison.

Une fois devant l'extincteur, je réussi à le décrocher facilement de son support. De là, je me retournais, voyant Madison proche, à tendre ses bras vers moi.

Sans réfléchir sur le coup, je pressais le poignée de l'objet que j'avais dans les mains, j'activais l'extincteur et pointais le viseur vers elle, où s'échappait cette mousse blanche qui était normalement destinée à éteindre les incendies.

Madison se prit la mousse en pleine figure en poussant un cri assez désagréable à entendre et gigotant les bras de haut en bas non-synchronisé. Pendant son ralenti, je courrais à nouveau vers la porte, et me dépêchais de casser une des poignées avec l'extincteur que j'avais dans les mains.

Crac.

La poignée cassée, je réussi à ouvrir la porte et sortit du gymnase à la vitesse de la lumière. De nouveau dans le couloir, je refermais aussitôt la porte derrière moi, les deux mains appuyés contre celle-ci. J'entendis toujours les hurlements horrifiants de Madison depuis l'autre coté. Et même si la voix était étouffé par la porte épaisse, j'en tremblais toujours.

Madison frappa à poings sur les portes, et j'en profitais pour bloquer les deux portes avec le manches de l'extincteur entre les deux poignets.

Au bout de dix petites secondes, les frappements cessaient.

Et le silence revenu...

Le calme... Tout était calme.

Je ne réfléchissais pas à la logique. Je me contentais juste de reculer doucement de la porte verrouillée par l'extincteur, laissant les talons de mes chaussures résonner dans le couloir, accompagnant le son lointain de la pluie.

"..."

Je me laisser tomber au sol après m'être approché du mur de gauche. La sac à dos que j'avais toujours sur le dos frôla la fenêtre solide et le mur, laissant mes jambes à moitié pliante. Je regardais le vide, réalisant ce qui venait de ce passer.

Madison était un esprit, un fantôme parmi ceux du collège.

Elle était...

Elle est morte.

Je ne comprenais pas. Je tentais de trouver une réponse plausible, sans succès.

"Pourquoi... Pourquoi a-t-elle fui...? Et qu'est-ce qui lui est arrivée...?" Murmurais-je alors que tout s'embrouillait dans ma tête.

Je n'arrivais pas à trouver une quelconque réponse.

Prise sous mes questions, et la révélation sur Madison, je n'ai pas pu m'empêcher de craquer. Je commençais à pleurer, enfonçant ma tête dans mes bras croisés au dessus de mes genoux désormais pliées, dont mes larmes coulaient sur mes joues et tombaient sur mes vêtements. J'étais seule, sans réponse.

Pourquoi suis-je bloquée dans cette école ? Pourquoi je ne peux pas sortir ? Pourquoi des fantômes hantent les lieux ? Qu'est-il arrivé à Madison ?

Tout ça tournoyait dans ma tête.

Perdre ma meilleure amie... Était un cauchemar pour moi. Elle était la seule amie que j'avais depuis des années.

Je souhaitais que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve.

...

Après quelques minutes à me calmer, je me relevais. Je frottais mes yeux avec ma main gauche, avant de relever la tête. Je me tournais vers la porte du Gymnase, toujours fermée.

"... Il faut que je sorte d'ici. J'ai trouvé la clé de la salle de stockage du rez-de-chaussée..."

C'est sur ses mots bas que je décide de quitter ce couloir, retournant alors dans le bâtiment central du collège.

Je passais la porte, et je regardais autours de moi. J'avais l'impression qu'il faisait encore plus sombre. Je repris mon briquet en main et l'allumais afin de me rassurer.

C'est alors que je repérais près de la porte qui mène à la salle de stockage une espèce de brume qui sortait d'en dessous de la porte close. Je m'en approchais curieusement après avoir remarqué que cette brume ressemblait plus à un brouillard qu'à une couche de gaz.

Je m'arrêtais devant, examinant la brume. Mais une voix soudaine me fit sursauter automatiquement :

"Faim... J'ai faim..."

Après avoir prit une inspiration surprise, je reculais légèrement, les yeux ronds vers la vapeur. La voix était très grave et masculine. Il était clair qu'elle appartenait à un adulte.

Inquiète, je ramenais mes mains vers moi, essayant alors de communiquer avec ce qui semblait être un nouveau fantôme :

"Vous... Vous voulez que j'aille vous chercher à manger ?"

Une respiration s'entendait à me donner froid dans le dos. Et une réponse fut s'entendre :

"A manger... J'ai faim... Sans viande... Si tu m'apportes à manger... Je te laisserai passer... Mais j'ai besoin de manger... Faim... Si... Faim........"

Je compris que ce fantôme ne bougerait pas tant que je ne lui ai pas donné de la nourriture. Je commençais donc à m'éloigner silencieusement, marchant dans le couloirs.

"Je devrais faire un tour à la cafétéria..." Murmurais-je calmement.

Donc, je m'approchais des portes de la cafétéria, et je l'ouvris sans difficulté avant d'entrer silencieusement.

Mais sans le vouloir, et sans m'y attendre... J'avais atterrie...

Dans une véritable boucherie.