Chapitre 21 : Moquerie mortelle

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Les premières pages étaient écrite dans une langue étrange. On aurait dit de l'Allemand. Et mes cours d'Allemand était si mitigé que je le parlais très mal... Alors je tournais les pages jusqu'à tomber sur une enfin écrite en Anglais, qui était déjà au quart du journal.

Je me mis à lire à voix basse la première partie, si concentrée sur ma lecture que je ne fis plus attention à la salle, ni même au fait que Miss Player m'attendait à l'extérieur :

"01/03/XXXX - Voilà maintenant deux mois que je suis concierge dans ce collège. Je dois avouer que c'était plus facile que je ne le pensais. Enfin... Si j'avais dit au directeur que j'ai fait de l'hôpital psychiatrique, il ne m'aurait pas embauché. Jamais. Mais je suis content. Ecrire ce que je ressent m'aide, et ce collège est assez plaisant. Ces collégiens sont gentils, et les professeurs aussi. J'ai bien apprit à parler et à écrire en Anglais aussi. Sérieusement, je suis vraiment content... 

..."

Je comprenais dès la première phrase du texte qu'il s'agissait du journal de Mr Samuel. L'année de la date était en forme de plusieurs "x", mais je comprenais clairement que ça datait dans ces débuts de travail au collège.

Honnêtement, comme je le disais, tout le monde connaissait Mr Samuel comme un homme très gentil. Mais le voir fou dans cette malédiction m'a ouvert les yeux, du fait que les personnes gentilles pouvaient cachés un mal-être...

En pensant, je regardais le mur. Je rebaissais donc ma tête sur le livre et je lis le texte suivant, datant de quelques jours après :

"07/03/XXXX - Tout va bien, mais il y a eu quelque chose de bizarre aujourd'hui. C'était vers 17h, je passais la serpillière quand cette fille me regardait. C'était une élève. Une fille aux cheveux noir et aux yeux vert. Quand je lui ai demandé si elle avait un problème, elle s'est mit à ricaner avant de s'enfuir. Elle s'était moquée de moi, et ça ne m'a pas plus...

C-était Soraya...?"

J'avais peur de comprendre.

Alors, je parcourais vite-fait visuellement les prochaines pages jusqu'à m'arrêter à une plus intéressante :

"16/04/XXXX - Elle continue. Chaque soir, elle me regarde nettoyer les salles. Chaque soir, elle a ce sourire moqueur... Chaque soir... Elle se moque de moi. Je commence à en avoir sérieusement marre de voir ses yeux... De voir sa tête... Pourquoi elle se moque ? Ça doit être une de ses gamines de riche qui n'ont jamais touché à un torchon de leurs vies... Elle me regarde... Elle se moque... Je n'aime pas qu'on se moque de moi...

J E  N ' A I M E  P A S  Q U ' O N  S E  M O Q U E  D E  M O I . . . "

L'écriture à la main était plus... sombre. Comme si il avait appuyé sur la bille du stylo aussi fort que possible. Et l'écriture était de moins en moins lisible. Comme si Mr Samuel avait eu la main tremblante en écrivant.

"17/04/XXXX - J'ai trouvé une hache dans la salle de stockage du 4ème étage. Je ne sais pas comment j'ai fait pour la louper... Mais ce soir-là, cette salle gosse a recommencé. Alors, je lui ai demandé d'arrêter de se foutre de ma gueule. "Sinon quoi, le concierge ?" m'a-t-elle demandé en rigolant...

...

17/04/XXXX .2 - Voilà. Elle ne se moquera plus jamais de moi.

Des tâches de sang étaient sur la prochaine page. Je me sentais... Apeurée intérieurement, imaginant la scène en lisant le journal. J'en avais conclue ce qu'il avait fait...

Je tournais alors les autres pages du journal. Ils étaient tous en sang, cachant les écrits du concierge.

Je m'arrêtais à la dernière page, qui n'était pas en sang. L'encre utilisé était rouge, et j'avais du mal à lire tellement c'était tremblant :

"30/11/2014 - Elle le sait ! Cette gamine le sait ! Elle sait tout ! TOUT ! Je ne sais pas comment elle le sait, MAIS ELLE LE SAIT ! Elle me l'a dit ! J'ai vue du sang sur elle, et sur le sol... Je lui ai demandé ce qui s'était passé... Et elle m'a dit... Qu'elle sait ce que j'ai fait. Qu'elle sait... TOUT sur moi... Cette rousse... Le sait.

Après... Je crois que j'ai pété les plombs.

Je me suis réveillé ici... Avec ceux que j'ai tué.

..."

Le reste n'était que du gribouillage illisible. 

...

Je relevais ma tête en fermant le journal, choquée de ce que je venais de lire. Je ne sentais plus le vent contre mon dos tellement j'étais sous le choc.

"Le dernier texte date... D'aujourd'hui. On dirait que... Mr Samuel était un meurtrier... Un malade... Mais qui est cette "rousse" ? Ça ne peux pas être moi, je ne m'en rappelle pas que... Quoi que, je ne me rappelle toujours pas comment j'ai pu être inconsciente dans la salle de musique..."

Soupirant, je reposais le journal où je l'avais trouvé, avant de me tourner et de m'approcher de l'interrupteur.

Je posais ma main dessus, en me demandant à voix basse :

"Est-ce que c'est lui la "malédiction"...? Est-ce lui qui a tué tout les fantômes ? J'ai pourtant vue des esprits qui datent de bien plus longtemps dans l'infirmerie... A moins que la malédiction est sur toutes les personnes mortes dans ce collège..."

Sur mes suppositions, j'activais l'interrupteur, qui alluma la pièce en même temps d'émettre un bruit de démarrage intensif.

Suite à ça, je regardais une dernière fois si il n'y avait pas la clé numéro 4. Mais n'y étant pas, je ressortais de la salle de stockage.

Je retournais dans le couloir. La lumière me fit papillonner des yeux. 

Je remarquais très rapidement l'absence de Miss Player, qui me fit monter en tension. Mes yeux s'écarquillaient, et mes mains fient moite. Il n'y avait que le cadavre nauséabond contre le mur.

"M-Miss Player ?!"

En tournant rapidement ma tête vers la longueur du couloir, apercevoir Miss Player s'approcher me soulageait d'une grande force. A croire que je ne supportais plus d'être seule.

Elle avait les mains derrière le dos en s'arrêtant, me regardant et me demandant de sa voix grave :

"Alors ? As-tu trouvé quelque chose ?"

-A part le journal de Mr Samuel, non... Pas de clé... Je commence à en avoir marre de chercher...

L'émotion montait en moi. Je me sentais presque pleurer que ma voix tremblotait. Je posais sur mes joues en regardant le sol, essayant de me calmer en respirant.

C'est alors que, fit quelques pas de plus vers moi, Miss Player me fit doucement lever la tête en plaçant sa main droite sous mon menton. De là, mon regard croisa le sien, où elle affichait une expression très confiante.

Elle retira sa main, dans le silence. Puis elle me montrait sa main gauche fermée qu'elle sortit de derrière son dos, et ouvrit son poing, montrant ce qui m'étonna tout au plus.

La clé numéro 4.

Sister's Sister [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant