Chapitre 20

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Le matin, à mon réveil, je vérifies mes messages. Ma soeur m'en a envoyé une tonne! J'ai dormi chez Travis et j'ai totalement oublié de la prévenir. En fait... Je n'avais pas vraiment eu la tête à ça...
Je me tourne et observe le chanteur encore endormi. Sa respiration est régulière et lourde. Il est couché sur le ventre. Je trace les creux que font ses omoplates et sa colonne vertébrale. Il gigote un peu, mais retombe dans un sommeil profond. Je me lève, enfile le premier vêtement qui me tombe sous la main et vais dans la cuisine. J'attache correctement chaque bouton de la chemise blanche de Travis.
Mon ventre manifeste sa faim. Je fouille dans le frigidaire et décide de faire des omelettes pour le chanteur et moi. Je commences à casser des oeufs dans un grand bol, puis des pas qui traine sur le sol parviennent dans la cuisine. La silhouette de Travis vient vers moi. Il ne porte qu'un sous-vêtement, mais il est bel et bien réveillé.
Je le salue et retourne à mes omelettes. Je sens ses bras m'enlacer la taille et il enfouit sa tête dans mon cou.

-Tu aurais dû rester au lit si tu es encore fatigué, lui dis-je.
-Je sais, mais je ne suis plus capable de m'endormir sans toi.
-Oh, mon pauvre chou. T'es chanceux, je te fais le déjeuner.
-Crois-moi, je sais que je suis chanceux.

Je le sens sourire dans le creux de mon cou. Ensuite, il se détache de moi et va s'assoir sur un des tabouret du comptoir. Je sens son regard lourd de sens me fixer aux moindres de mes mouvements.

-Tu veux arrêter? je lui pose en me tournant vers lui.
-Arrêter quoi?
-De me regarder.
-C'est pas de ma faute si tu es belle! Encore plus avec ma chemise.

Même si je veux garder mon air sérieux pour lui prouver que ses paroles ne m'atteignent pas, je souris de plus belle. Je retourne aux fourneaux, toujours avec ce sourire qui ne veut pas s'effacer. Alors que je fais cuir les oeufs, mon portable sonne. Plus vite que moi, Travis répond:
-Ici le téléphone d'Alicia James.
-Travis! Rends-moi-le! j'ordonne en l'attaquant pour qu'il lâche le téléphone.
-Oui... Oui... Je comprends... Oui, je vais lui passer le message... Merci à vous... Passez une belle journée Madame James.

Puis, il raccroche. Je suis furax! Je lui arrache mon portable des mains, mais il garde ce sourire niais.

-C'était qui? je demande à bout de souffle.
-Ta mère. Elle voulait te dire qu'elle et Tessie seront là ce soir.
-Espèce de..., je commence avant d'être interrompu par un son strident.

L'alarme de feu s'est déclenchée à cause des omelettes que j'ai laissé trop longtemps sur les ronds de poêle. Je me bouche les oreilles. C'est insupportable comme son! Travis court vers l'alarme et la cesse. J'enlève mes mains des oreilles. Il revient vers moi et dès qu'il est à ma hauteur, je le fouette avec un chiffon.

-Imbécile! Maintenant, on a plus de déjeuner et je meurs de faim!
-OK, calme-toi.

Soudain, il attrape mon chiffon et me l'arrache des mains. Travis va jeter les oeufs et ferme tout.

-Je vais demander à Ray de nous amener un repas.

Je soupire en croisant les bras.

-Je t'en veux, lui dis-je.

Mes paroles n'ont pas l'air de le toucher plus qu'il le faut. Il garde toujours son petit sourire en coin.

-Tu sais Alicia.. Il faut en parler de l'autre soir.

Soudain, il capte toute mon attention. Je sens mes joues devenir rouges. J'ai soudainement très chaud et ma respiration se coupe. Je n'ose plus le regarder dans les yeux. J'entends ses pas s'approcher de moi.

-Regarde-moi..., dit-il en encadrant mon visage de ses mains.

Je laisse mon regard fixer le sol avant d'observer ses iris.

-Y'a rien à dire, je réponds.
-Je t'en prie Alicia. C'est pas rien pour toi... Et moi.
-Toi? Quoi, tu étais vierge?
-Non, mais c'est la première fois que je le fais avec une personne que j'aime autant.

Malgré mon visage en feu, mon regard reste accroché au sien.
Sans plus attendre, je le prends dans mes bras tranquillement.

-Ça a été la plus belle nuit de toute ma vie, je lui murmure.

Ses bras entourent ma taille et la serrent avec force. Je me sens protégée dans ses bras. Comme si rien de pouvait m'atteindre.

-Je suis heureux de l'entendre, me répond-t-il sur le même ton.

Nous nous décollons.

-Je vais appeler Ray.

Sur ce, il prend son cellulaire et compose le numéro de son manager. Évidemment, Raymond décroche.

Vingt minutes plus tard, il arrive avec une boite de restaurant. Je l'entends dire quelque chose à Travis avant de repartir. Tout sourire, le chanteur porte la boite sur la table. Nous y installons et déballons le tout. Cette bonne odeur me met l'eau à la bouche.
Nous discutons de n'importe quoi. Quand, quelqu'un sonne à la porte. Travis soupire.

-Qui peut bien venir ici le matin?

Lorsqu'il ouvre la porte, Mélodie se jette dans ses bras. Surpris, il la repousse sur-le-champ.

-Comment t'as eu mon adresse? demande Travis d'une voix grave.
-Tu n'es pas content de me voir?
-Jamais je ne serais heureux de ta présence Mélodie.

Son faux sourire disparait quand elle me voit. Je lui fais un petit signe de la main avec un sourire sarcastique.

-Qu'est-ce que ce boudin fait ici?
-Non, qu'est-ce que toi tu fais ici?
-Je suis venue te voir mon beau.

Elle enlace son cou de ses bras, mais le chanteur de défait d'elle.

-SORS! hurle-t-il.
-Quoi..?
-Sors de chez moi espèce de garce!

D'un air faussement choqué, elle claque la porte derrière elle. Travis barre la porte et revient déjeuner. Ses sourcils sont encore froncés.

-Tu sais, elle s'est barrée. Tu peux enlever cet air colérique, je plaisante pour le voir sourire.

Son visage se décrispe un peu.

-Comment t'as fait pour cohabiter avec elle? demande-t-il.
-Avec les années, on s'y habitue. Tu verras.
-Peut-être, mais je ne suis pas aussi doux que toi.
-Douce? Moi? Pfff! Je suis méchante.
-Ah oui, excuse-moi. Tu es une terreurs sur deux jambes, pouffe Travis en prenant une bouchée de bacon.

Je lui lance la première chose qui me tombe sous la main, donc une fraise.

-Hé! se plaint-il. On ne joue pas avec la nourriture!

Nous rions. Il a le don de me faire oublier tous les dilemmes.
Je me tourne pour voir l'heure. Comme un flash, je me retourne précipitamment avec le chanteur. Ses yeux me fixent de façon interrogative.

-Quoi?
-Merde! C'est pas le temps de la grâce matinée! Il faut qu'on répète!
-Alicia... On a pratiqué toute la semaine.
-Et il faut que j'échauffe ma voix! je poursuis sans porter attention aux propos de Travis.

Soudain, il claque des doigts devant mon visage ce qui me fait sursauter.

-Qu'est-ce que tu me veux? je lui pose.
-Depuis cinq minutes que j'essaye de te parler, mais tu étais dans ton monde.
-Oups! Pardon. Tu disais?
-Les auditions sont à 16h00. Il est 10h00, on a le temps.
-Oui, mais avec toi, le temps passe trop vite.

Un faible sourire se dessine sur ses lèvres.
Puis, nous finissons de déjeuner.

-Viens. Je dois me pratiquer! lui dis-je en l'entrainant par le bras vers la salle de musique de sa maison.

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