27. Habitudes

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Je me réveille le matin, trébuchant sur ma vie.

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PDV Alexeï :

Carla repart dans sa chambre sans m'adresser un mot ou un regard. Sysy se retourne rapidement et joue des sourcils dans ma direction. Quelle clown alors !

- Tu as bien avancé à ce que je vois, petit scarabée.

Elle me tape à l'épaule en souriant.

- Cachotier.

Je lève les épaules. Je n'ai rien à cacher sur moi. Mais son regard pleins de questions me dit que si.

- Ce n'est pas ce que tu crois, Sysy. Et je n'ai rien à te mettre sous la dent. La curiosité est un mauvais défaut et tu le sais très bien.

Elle s'appuie nonchalamment sur le plan de travail de la cuisine. Quel pot de colle alors !

- Maiiiiis ! J'ai envie de savoir comment tu as réussi à faire ! Elle t'insultait sans pression y a quelques semaines et maintenant, la voilà chez toi ! J'ai le droit de savoir.

J'avoue que j'aimerais me confesser mais il n'est plus question que de moi mais de Carla. Une grossesse n'est pas chose aisée à avouer. Elle ne l'a avoué ni à son frère, ni à Eli, chose que je trouve assez étrange. D'habitude, elles se partagent chaque détail de leurs vies. Même jusqu'à la couleur de leurs nouveaux sous-vêtements. Si elle préfère garder le silence, je ne peux que suivre sa décision.

- C'est compliqué mais je te promets de te le dire un de ces jours.

Je lui lance un clin d'œil pour la dissuader de continuer. Elle souffle de mécontentement et je repars derrière mes fourneaux.

J'ai décidé de préparer le repas de ce soir, du poulet teriyaki et du riz accompagné d'une bonne salade de légumes. Merci à mon adorable femme de ménage/cuisinière de m'avoir apprit ces quelques plats. Je ne cuisine presque jamais mais j'adore ça. Très peu de gens le savent, il faut se l'avouer, je n'ai pas une tête à passer dans Top Chef.

J'ai promis à Carla de commander une pizza mais je ne pense pas que ce soit un choix judicieux avec sa grossesse. Donc ce soir, c'est un repas équilibré pour madame ! Une promesse reste une promesse, on en commandera une la semaine prochaine.

- Je lui ai dit que je l'aimais. Avouais-je.

Sysy est assis sur un des tabourets autour de l'îlot central de la cuisine, à quelques mètres de moi. Cependant, son ouïe ne flanche pas et comme un chat à l'affût d'une proie, ses oreilles se tendent.

- Et ? Comment a-t-elle réagi ?

Je rigole devant son visage qui ne semble demander qu'une chose : assouvir sa curiosité.

- Tu peux préparer la table le temps que j'aille prévenir Carla que le repas est prêt ?

Sans attendre sa réponse, je retire mon tablier de cuisine et me rince les mains. Je m'engage dans les couloirs de la maison sous les protestations de Sysy. J'entends clairement ses "pour venir raconter ses malheurs ça oublie aucun détails mais lorsqu'il s'agit de venir me raconter le reste... Y a plus personne".

Je continue ma route sans faire attention à ce que j'entends. Une fois devant la porte de sa chambre, je tends l'oreille. Elle parle toute seule. Ou, elle est au téléphone. Je choisis le deuxième choix. Elle discute en français et sa voix est tellement plus douce. J'aimerais l'entendre parler dans sa langue maternelle jusqu'à mon dernier souffle. J'adore cette langue alors avec la voix de Carla, je l'adore encore plus. Enfin, si c'est possible. Comme on le dit souvent : les françaises ont ce petit je-ne-sais-quoi que les autres n'ont pas.

2. Alcoolique et en fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant