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Et quand elle a senti que ça recommençait à faire mal elle a voulu s'en aller. Ses pieds ont pris la fuite mais son cœur est resté.

**************

- Pardon ?!

Je dévisage les deux femmes en face de moi. Elles comprennent que quelque chose cloche. Je les regarde de manière ahurissante et essaie de me lever. Je retire tous les tubes accrochés à mes bras et essaie tant bien que mal d'utiliser mes jambes engourdies.

- Mais que faites-vous ? S'étonne Alison en s'approchant de moi afin de me forcer à reprendre place.

- J'me tire ! Cet hôpital n'est carrément pas fiable ! Lui répondis-je. Moi, enceinte, la bonne blague !

Je réussis enfin à tenir sur mes deux jambes avec l'aide d'Alison qui lance des regards apeurés à la doctoresse en face de moi. Cette dernière croise les bras et semble fulminait intérieurement.

- Je ne vous permets pas de parler ainsi de cet hôpital ! Me dit-elle en fronçant un peu plus les sourcils.

- Alors comment pouvez-vous m'annoncer que je suis enceinte ?! C'est impossible, enfin !

Un duel se joue entre nos regards et si on éteint la lumière, je jure qu'on pourrait apercevoir la tension électrique se matérialiser. Je la défie du regard et elle ne vacille aucunement.

- Je vais vous le prouver ! Faites pipi dans ce verre et vous verrez ! me lance t-elle.

Têtue comme je suis, je lui retire le verre en plastique et titube jusqu'à une porte, qui je l'espère, est celle de la salle de bain. Bingo ! Je m'assoie et remarque que, mis à part ça, j'avais vraiment envie d'aller pisser.

Toute fière de moi, je tire la chasse et sort de la pièce. Alison et la doctoresse sont toujours debout à côté de mon lit à m'attendre. Je lui tends le verre rempli de mon urine avec un sourire hypocrite avant de m'allonger dans mon lit.

Je croise les bras, toujours un air mauvais aux lèvres, et attend patiemment qu'elle me prouve que j'ai tort. Elle pose mon urine sur la table de chevet à côté de mon lit sans rien dire.

Elle sort de la pièce en nous disant qu'elle revenait dans quelques secondes et fidèle à ses mots, là voilà de nouveau avec nous quelques instants plus tard. Elle a dans les mains un long coton-tige et une autre fiole avec une minuscule inscription dessus.

- Si le bout du coton-tige devient mauve, vous êtes enceinte.

Elle verse quelque goûte sans couleur particulière présent dans la fiole dans mon urine et y trempe le bout de coton. Elle remue le tous et étrangement, j'ai un mauvais pressentiment.

Je ne le sens vraiment pas, celui-là.

Un sourire machiavélique apparaît soudainement sur son visage avec qu'elle relève fièrement ce qu'elle a dans les mains. Le bout de coton est mauve.

- Félicitations encore, vous êtes belle et bien enceinte ! M'annonce-t-elle alors que je deviens toute pâle.

Je déteste avoir tord, vraiment. Mais alors là, je suis sur le cul. Non seulement j'ai eu tort mais en plus de ça je suis enceinte. D'un inconnu.

Une soudaine envie de vomir me prend et je place ma main devant ma bouche en fermant mes yeux, espérant calmer mes hauts les cœurs.

Qu'est-ce que je vais faire ?! Un enfant, c'est quelque chose !

- Je... Je...

Je perds mes mots devant les deux femmes alors que quelqu'un frappe à la porte. Un silence de cathédrale prend place avant que j'autorise la personne à entrer.

2. Alcoolique et en fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant