2. Alcoolique et en fuite

22. Grande nouvelle

Parfois on se perd entre l'amour qu'on porte à une personne et celui qu'on voudrait qu'elle nous apporte.

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PDV Carla :

Tout est noir.

Je suis seule au milieu d'un néant de couleur autre que celle-là.

Je cours à la recherche d'une lumière, d'un point de repère, mais rien. Toujours rien. Je m'épuise à force de courir. Je m'écroule en pleurant.

Où suis-je ?

- Je suis là, ne pleure plus.

J'essuie mes larmes et relève la tête. J'aperçois une main tendue vers moi entre les larmes qui sont encore dans mes yeux. Je souris et la prends.

- Les larmes qui s'écoulent de tes beaux yeux ne font qu'éteindre la lumière qui vit dans ton corps.

Je me relève en m'appuyant sur la main en souriant de plus belle. Je ne sais pas qui c'est, la voix me semble étrangère. Cependant, elle est chaleureuse et aimante. Je me sens en confiance à ses côtés.

- Réveille-toi, Carla, je m'inquiète beaucoup, tu sais...

Mon visage se peint d'étonnement.

Non, je ne veux pas ça ! Je vais bien, tu le vois, non ?

Mes larmes reviennent, j'ai toujours détesté inquiéter les gens autour de moi.

Je n'ai toujours pas lâché la main et je décide enfin de m'aventurer à voir ce visage.

- Je ne sais pas ce que je fais ici pour tous te dire... J'ai tellement besoin qu'on me dise que tu vas bien... Que tu n'as rien. Les infirmières ne veulent rien savoir, elles font les sourdes quand je leur parle. Je ne suis ni de ta famille et une de tes connaissances, je ne suis rien pour toi.

Les infirmières ?

Il parle de moi ? Où suis-je ?

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J'ouvre les yeux violemment et les referme aussitôt. La lumière du soleil m'a brûlé mes iris et si je le pouvais, je rirais de ma stupidité.

Mon corps entier me fait affreusement, mal et j'ai des courbatures partout. Le son d'un bip régulier résonne dans toute la pièce.

- Mademoiselle Leroy ? M'appelle une voix que je ne connais vraiment pas. N'ouvrez les yeux que lorsque vous vous sentez prête à le faire, ne forcez pas votre corps pour l'instant. Je suis Alison, l'infirmière qui s'occupe de vous depuis votre arrivée. Pouvez-vous presser mon doigt ?

Infirmière ? Je suis à l'hôpital ? Pour de vrai ?

Bordel de merde, qu'est-ce que je fous là ?

Je la sens ouvrir la paume de ma main droite et déposer en son centre son index. Je referme ma main dessus légèrement.

- J-j'ai... soif... Arrivais-je à peine à prononcer tellement ma gorge est sèche.

Je la sens s'éloigner de moi et quelques secondes plus tard, je sens se déposer sur mes lèvres la fraîcheur du verre. Je bois goulûment tel un nomade dans un désert africain qui vient de trouver une oasis.

J'entrouvre légèrement et m'accommode doucement à la lumière de la pièce. Les murs vert pomme me donnent envie de vomir tellement ils sont laids. Alison est vraiment charmante dans son style. C'est une Afro-américaine un peu forte d'une quarantaine d'années au visage souriant. Par contre, son uniforme vert est affreux.