• Chapitre 28 •

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Reste calme garçon malpoli



Le matelas sur lequel j'ai dormi est si confortable que je n'arrive pas à m'en échapper. Cette nuit, aucun cauchemar n'est venu hanter mon sommeil paisible et j'en remercie énormément le marchand de sable. Il me faut quelques secondes pour émerger et reprendre conscience du monde dans lequel j'ai atterri hier soir.

  Je suis à la Résidence, un endroit créé spécialement pour accueillir des prodiges, des expériences de laboratoires dont les facultés physiques et psychiques dépassent l'entendement. Et à ce qu'il paraît, je suis comme eux.

  Cette histoire n'a ni queue, ni tête.


Je sors de mon lit et découvre ma chambre par la même occasion. La veille, je suis tombée comme une souche alors j'ai dû remettre mon exploration des lieux à aujourd'hui.

  Elle est incroyablement grande, peinte de bleu pastel, de gris et de blanc, plutôt lumineuse une fois que je déploie les deux immenses rideaux. Armoire, commode, bureau, table de chevet, étagères au mur, fauteuil, tapis et même un pouf dans un angle. Elle pourrait facilement être exposée dans un magazine Ikea.

  J'ouvre la fenêtre et pars en direction de la salle de bain avant que mon ouïe soit attirée par une conversation provenant de l'extérieur.

—Comment va-t-elle ?

  Je rêve ou ma mère est dans le jardin ?

—Elle a digéré la nouvelle merveilleusement bien par rapport à ce que j'aurais cru. Je suppose que sa relation avec Austin a rendu la situation plus gérable pour elle en lui révélant les choses progressivement. Tu savais pour ce garçon, n'est-ce pas ?

  Kate Mc Wood et ma mère se connaissent, c'est indéniable. Cette discussion est bien trop intéressante pour que je ne cesse de l'écouter.

—Je l'ai su à la seconde où il est entré dans ma maison, Kate. Tu es sûre qu'elle sera en sécurité ici ? La Résidence est en plein milieu d'une forêt et vous prenez toutes les précautions du monde pour ne pas vous faire remarquer mais j'ai passé les dix-huit dernières années à mettre ma fille en sécurité alors...

  Kate la coupe soudainement.

—Écoute Mary, je dois bien avouer que les médicaments que tu lui as donnés, et la façon dont tu l'as élevé, l'ont éloigné du danger de ce monde mais elle est une prodige, que tu le veuilles ou non. Elle doit s'entrainer ici, apprendre à contrôler ses pouvoirs, et Austin fera tout ce qui est surhumainement possible de faire pour la protéger.

—C'est une mauvaise idée. Austin et elle... Ils ne doivent pas s'entrainer ensemble.

—Malheureusement, je ne pense pas que ce soit à toi de le décider, poursuit Kate avec une pointe de rancœur.

—Tu m'en veux toujours d'avoir refusé de devenir une Résistante, n'est-ce pas ? Je l'ai fait pour ma famille et tu sais très bien les conditions dans lesquelles j'ai pris cette décision, s'agace ma mère.

—Je suis parfaitement consciente que tu n'avais pas le choix Mary ! J'étais là, je te rappelle. On se connaît depuis la première année de fac et je n'ai pas raté une seule minute de ta vie jusqu'à la naissance d'Hailey. Seulement, tu nous as abandonné à un moment où on avait besoin de toi alors que moi, je n'ai jamais lâché ta fille lorsqu'elle a eu besoin d'aide. Ophélia Kreg s'est occupé d'elle à l'hôpital et le docteur Clifford a évité à ta famille le cercueil. J'aurais aimé un peu plus de reconnaissance pour tout ça.

  Qu'est-ce que l'infirmière de nuit, madame Kreg, vient faire dans cette histoire ? Tout ce monde est-il finalement lié ? À quel point ma vie a-t-elle été contrôlée de A à Z par ma mère ?

FULLERTOWN - Tome 1 [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant