• Chapitre 24 •

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  Un partout, balle au centre


  Lorsque je pénètre enfin sur ce parking désert, je prends un instant pour moi et respire tout l'air de mes poumons.

Je suis à Los Angeles avec Austin Byson. Bordel de merde !

Le repos n'est que de courte durée lorsque je remarque l'avancée du brun mystérieux vers la voiture du flic. Il me paraît très à l'aise et lorsque je vois le gars aux cheveux bruns assez courts dont le regard noisette me fixent lourdement, mes yeux sortent de leurs orbites et observent la scène comme au théâtre.

— Salut mec ! Alors, t'emmènes la fouineuse en voyage maintenant ? demande l'ainé de la famille Layers.

Matthew enlace Austin qui, contre toute attente, se laisse totalement faire.

— Crois-moi, elle préfèrera être n'importe où ailleurs lorsque je lui aurais tout expliqué.

— Elle t'escorte au truc de bourges ?

Au truc de quoi ?

— Oui. D'après ma mère, je suis tenu d'y aller cette année car les demoiselles me réclament et comme ça fait deux ans que j'échappe à la tradition... Me voici, accompagné bien sûr.

— On en reparlera quand elle saura dans quoi elle s'embarque avec l'enfoiré que tu es, pouffe Matthew.

Austin se détourne soudainement de lui pour me faire face. J'entends le pilote marmonner un bref « connard » puis, sans me prévenir, sa main s'accroche à mes reins, provoquant en moi une nuée de papillons que j'aurais préféré éviter si possible.

— Où on est ? je l'interroge soigneusement, sans laisser paraître ma trouille.

— Chez moi. Enfin, le premier chez moi. Pas celui de la Résidence. L'immeuble appartient à mes parents et j'ai le penthouse, même si je ne viens pas très souvent. Ma sœur gueule souvent à cause de ça d'ailleurs.

— T'as une sœur ? je lance précipitamment.

Mesdames et messieurs, je vous présente... Bah, du coup, je ne sais pas qui. Suis-je capable de le présenter, maintenant que je connais l'existence d'une autre partie de sa vie ?

— Ouais, ma sœur adoptive, Marina, cinq ans de plus que moi et cinq fois plus chiante.

— Pour toi, tout le monde est chiant, je précise.

— Pas faux mais elle, elle l'est même plus que toi.

On va prendre ça pour un compliment et faire preuve de maturité plutôt que plonger dans le panneau qu'est son insolence.


  Austin m'indique l'ascenseur dans lequel nous nous retrouvons vite enfermés.

C'est quoi le secret de cet endroit, sérieusement ? Ce truc a le chic pour éveiller des sentiments interdits.

— Si tu veux me sauter dessus, je suis clairement consentant, balance Austin, un rictus satisfait au coin des lèvres.

Bien évidemment, mes joues tournent vers une nuance cramoisie. Il tourne enfin la tête dans ma direction et sa tempête gris perle est si intense que je me sens totalement nue face à lui.

Le bip me sort de ma transe, les portes du bloc métallique se rouvrent et, brutalement, Austin se retrouve encerclé par deux bras et un buste.

— Putain, tu m'as tellement manqué petit frère ! Pourquoi tu viens si rarement ? Mary-Lyse me dit que tu te pointes régulièrement et jamais tu ne prends la peine de voir ta grande sœur !

FULLERTOWN - Tome 1 [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant