• Chapitre 6 •

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Quand l'océan rencontre la tempête


Je me réveille doucement. L'horloge pendue sur la façade blanche de ma chambre affiche les onze heures passé même si la sensation d'avoir dormi moins longtemps me prend de court. Pas un bruit aux alentours, seulement moi essayant de sortir mon corps de cette horrible couverture piquante.

J'entends des pas s'approcher de ma chambre tandis que je retire mes perfusions sans même m'inquiéter de ce qu'il pourrait se passer. Lorsque je relève la tête, j'aperçois mes parents et mon petit frère. Pas besoin d'être télépathe pour deviner qu'ils sont partagés entre être inquiets pour moi et me punir de sortie à vie.

—   Se faire discret, c'était notre marché pour que tu ailles à cette soirée. Qu'est-ce qu'il y avait de si compliqué là-dedans ?

  Je pense que je pourrais dire que je me suis fait attaquer par un ours, à cet instant-là, ils n'en auraient strictement rien à faire. 

—   Je n'ai rien fait.

  À priori, ils ont opté pour la seconde option.

—   Tu n'as rien fait ? Les médecins m'ont appelé à une heure du matin pour me prévenir que tu avais fait un malaise dans une chambre où se trouvait un garçon drogué !

  Dit comme ça, on est loin de l'attaque d'ours.

—   Je vous jure que je n'y suis pour rien.

—   Je le sais. Quentin Layers m'a brièvement expliqué la situation, répond ma mère après un long soupir.

  Quentin ? Mais qu'est-ce qu'il a à voir là-dedans, lui ?

  Je hoche la tête et laisse mes parents sortir sans rien dire. Leur courte visite s'est mieux passée que je l'avais imaginée. Je reste seule dans ma chambre blanche, attendant patiemment qu'on me laisse sortir.

  Je sors de mon lit, passe dans le minuscule espace de toilette et enfile quelque chose de plus actuelle et branchée que cette fichue blouse bleue. Je revête un jeans noir et un tee-shirt bleu pastel décoré d'une clé de sol au niveau de la poitrine contrastant significativement la peinture blanche de l'hôpital.


Regagnant ma petite chambre, j'arrache un petit cri d'étonnement en découvrant la silhouette masculine la plus sexy que je n'ai jamais vu. Austin Byson. Cependant, je me rappelle aussitôt qu'il constitue un type de garçons que je dois me forcer d'éviter.

  « Le fuir comme la peste »... C'est plutôt un échec lorsqu'on voit ce qu'il s'est passé hier soir.

  Mais je ne veux pas passer du temps avec un bad boy. Ce serait comme jouer avec le feu en sachant pertinemment que je finirais par me brûler.

  Pourtant, il est là, devant moi, vêtu d'un tee-shirt blanc et d'un jean noir, m'affichant son dos musclé et ses triceps saillants.

—   Qu'est-ce que tu fous ici ?

  Il se retourne lentement et bien trop calmement.

—   Je voulais savoir comment tu allais.

—   Je vais bien, tu peux t'en aller maintenant.

  Le fuir comme la peste. Le fuir comme la peste.

—   Je t'ai sauvé la peau et c'est comme ça que tu me remercies ? grimace-t-il, énervé par l'insolence de mes paroles.

  Sa voix rauque me grise. Encore une fois, elle demeure tout de même fluide, ce qui me pousse à constater qu'il ne fume pas. Son timbre est juste... attrayant et grave. Comme celui à qui il appartient.

FULLERTOWN - Tome 1 [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant