Gala de bienfaisanceSavez-vous qui a initié l'emploi du terme « douleur » ? Vous l'ignorez ? Eh bien moi aussi, mais je suis à peu près sûre qu'il s'agissait d'une femme debout sur des talons de dix centimètres.
Je sors de la chambre dans laquelle Mary-Lyse vient de passer les trois dernières heures à me pouponner et, soudain, je prends conscience des escaliers face à moi. Je descends les marches une à une, uniquement concentrée sur le fait de ne pas me prendre les pieds dans ma longue robe sirène bleu roi en satin, aux manches trois quart, au dos nu et à la dentelle recouvrant partiellement la partie au-dessus de mon bassin.
Je suis gênée de l'admettre mais je ne crois pas avoir été un jour plus belle qu'aujourd'hui, même si mon assurance avec des talons aiguilles laisse encore à désirer.
Lorsque mes escarpins effleurent enfin le sol du rez-de-chaussée, je découvre avec stupeur Austin, appuyé contre le mur de l'entrée, me reluquant sans se cacher.
—Mary-Lyse ne m'a pas menti en m'attestant que tu serais la plus magnifique des cavalières ce soir.
Avant de le remercier, je prends le temps de le détailler parce que, si ma tenue est de loin la plus élégante que je n'ai jamais porté, imaginez deux secondes à quoi peut ressembler l'Apollon brun dans un costume cintré à deux pièces de la même couleur que ma robe et un nœud papillon autour du cou.
—Austin Théodore Byson Clarks ! Comment avez-vous osé ?
Mary-Lyse précipite sa descente dans les escaliers pour se planter devant le rebelle qui hausse un sourcils et grogne.
Je n'ai même pas eu le temps de lui dire à quel point il était beau que sa gouvernante lui hurle dessus.
—Où est ton gilet ? Tu es censé porter un costume trois pièces et, bizarrement, je n'en vois que deux sur toi !
—Déjà que je porte un costume qui, cerise sur le gâteau, n'est pas noir, alors tu ferais bien d'arrêter de m'emmerder avec ce gilet à la con.
—Ton langage !
—Je m'en fous. Tu viens de pourrir mon moment avec ton intervention alors je parle comme je veux.
À cette réflexion, ML se retourne et me découvre, les joues rouges et gênée d'avoir assister à cette dispute entre un enfant et sa presque maman.
—Mon chéri, vous aurez tout le temps de vous construire d'autres souvenirs et je suis ravie d'avoir contribuer à celui-ci. Maintenant, je m'en vais. La limousine vous attend dehors. Et, Austin, si tu finis en garde à vue, je ne viendrais pas te chercher, je préfère te prévenir.
Austin grimace.
—Je n'ai jamais fait de taule.
—Avec toi, je me prépare à tout, surtout dans un gala comme celui-ci. Bonne soirée les enfants ! Amusez-vous bien.
Mary-Lyse s'efface à la même vitesse qu'elle nous est apparue et, désirant retrouver cette complicité visuelle entre le pilote et moi, je reprends la discussion là où elle s'était arrêtée.
—Où est passé mon bad boy ?
Voilà que je me mets à placer un déterminant possessif pour parler de mon cavalier. Soit ça passe, soit ça casse.
C'est mon jour de chance, Austin semble être tellement obnubilé par ma silhouette moulée dans cette robe qu'il se fiche pas mal de la tournure de ma question.
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FULLERTOWN - Tome 1 [RÉÉCRITURE]
Ciencia FicciónAprès quatre années à Miami où elle n'a fait qu'être l'ombre d'elle-même, Hailey retrouve sa ville natale, Fullertown. Froide comme la glace, son adolescence est ponctuée par la douleur, l'amour et la déception. Son retour marque une délivrance face...