Chapitre 23

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Les perles salées dégringolent fébrilement de mes yeux jusqu'à ces vêtements que j'entasse tant bien que mal dans ma valise rose. Si j'avais su que je repartirai avec d'anciens vêtements à moi, j'en aurais pris une deuxième...

Je décide d'en laisser quelques unes ; Lucy était leur amie et ils ont prit soin de ses quelques affaires durant tout ce temps d'absence et d'attente, je leur dois bien ça. Ce serait vraiment égoïste de partir avec -peut-être- les derniers souvenirs qu'ils ont d'elle ; les dernières preuves de leur amitié passée.
Et puis j'avoue vouloir blesser Natsu en lui laissant des preuves de mon passage. Les quelques vêtements présents lui rappelleront l'ancienne Lucy, et ceux qui ont disparu prouveront que la nouvelle a bel et bien été de passage durant un lapse de temps désormais révolu.

Par sa faute.

Non... ce n'est pas entièrement de sa faute. Je dois retourner voir mon père, notre dispute a juste renforcé mon empressement de le retrouver.
Je ne veux pas avoir à réfléchir.
Je veux profiter, sans lui à mes côtés.

Mes hoquètements m'énervent mais je ne parviens pas à les calmer.
D'un côté, je sens que Lucy m'en veux de partir ; mais de l'autre, elle est tout aussi d'accord avec moi. Nous n'avons plus rien à faire ici.
Mentalement, je lui promet que si elle revient, nous reviendront vers lui ; mais ça n'atténue pas sa colère pour autant.

Pour les autres, nous nous contenterons de nous saluer dans les couloirs. Et pour Natsu, si le changement de place est aussi impossible que lorsqu'une fille de la classe l'a demandé trois jours auparavant, alors je l'ignorerai. Tout simplement.
Tout est toujours très simple, finalement.
Sauf l'amour ; putain de sentiment qui te prend par les tripes, qui s'accroche à ta cage thoracique et qui martèle ton coeur de coups de poings ou de baisers -mais ces deux choses sont d'une raison diamétralement opposées.

J'ai envie de ne plus pleurer, mais plus j'essaie, plus l'amour étouffe mon coeur de ses deux mains et supplie mon cerveau qui, si nous n'étions pas deux, aurait rendu les armes et se serait laissé traîner vers le rose.

Quand je pense que j'aime le rose... c'est ironique ! Mais l'ironie semble tellement m'aimer qu'elle ne veut sans doute plus me lâcher. Elle se délecte de mes réactions.

Je suis deux personnes en même temps. L'une est une vampire magicienne ; l'autre est moi. Humaine. Faible.
Mon père est mort de chagrin, ce qui est passé pour un suicide. Il est donc devenu -tout comme moi- humain.
Ma mère est morte d'une maladie et a causé la mort de mon père et de sa nature surnaturelle. Elle est vampire mais sort avec un humain, après avoir fui sa relation avec mon père, humain.
Natsu, vampire, relié à moi par une relation très compliquée. Il m'aime, mais en fait, c'est parce qu'il a aimé l'ancienne Lucy qui était puissante. Mes pouvoirs reviennent, mais en raison de ma nature faible, il refuse qu'on s'aime. Lui qui -d'après mes souvenirs- voulait toujours me protéger, vient de me briser le coeur puis est partit on-ne-sait-où.
Comme quoi, personne ne peut protéger contre l'amour...

Pourquoi moi ? Pourquoi ai-je été prise dans un tourbillon si bizarre que celui-ci ?
Sans oublier que mon meilleur ami est en fait l'un des loups -garous, il faut bien préciser- qui protégeaient Lucy...

Adieux, vie paisible et ennuyante.

Merci ? Pour ça ? J'en sais trop rien ; c'est un peu trop et ça ne prend pas en compte le quota d'événements chelous que je peux supporter.

Je boucle enfin ma valise, fais un tour rapide de la maison au cas où j'ai oublié quelque chose, puis dévale les escaliers. Avant de sortir, une idée me prend.
Erza adore les fraisiers et j'avais promis à tout le monde d'en faire. Et j'essaie toujours de tenir mes promesses.

//FAIRY TAIL// TWILIGHTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant