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— « Wayne ? » je l'appelle à nouveau.

Aucune réponse.

Encore.

J'avance, pas a pas, doucement. Seul le son de la télé résonne dans l'appartement. Ses chaussures et sa veste sont en désordre par terre, menant un chemin jusqu'au salon. J'avance encore un peu jusqu'à passer ma tête à la porte, pour l'apercevoir assis dans le canapé, une bière à la main. Je m'approche, je sais qu'il m'a remarqué mais il ne me regarde pas, ne réagit pas.

Comme ci je n'étais pas là.

« Wayne.. » je lâche finalement après quelques secondes.

Il ne me regarde toujours pas et je me sens de plus en plus mal à l'aise. Que devrais-je dire ?

— « Récupère ta valise, et pars. J'imagine qu'il t'attends en bas ? »

Nos regards se croisent. Comment peut-il être aussi blessant ? Je ne pense pas mériter ça, juste parce que je ne lui ai pas réellement dit ce que Tayzon représentait.

— « Tu n'as pas le droit de me foutre dehors ! Où est-ce que je vais aller ? » je m'exclame.

Je suis terrifiée, en vérité.

Terrifiée de devoir quitter cet endroit sécurisé et de me rendre compte que je dois retourner avec papa.

— « Où est-ce que tu vas aller ? Laisse-moi rire, tu vas me dire que ton mec va te laisser dehors ? »

Je n'en peux plus.

— « CE N'EST PAS MON MEC ! » je hurle brusquement, faisant lever Wayne.

— « ARRÊTE DE MENTIR ! »

Il vient d'hurler à son tour, foutant un coup de pied dans ma valise ouverte, déversant tout son contenu au sol. Je recule sur le coup, par peur de me prendre la valise en pleine figure. Je me tais, ne bouge plus. Mon cœur bat vite et fort et je reste choquée un instant. Les larmes m'embrument les yeux mais je m'empêche de craquer. J'essaie de calmer ma respiration mais il m'a fait peur, j'ai cru qu'il allait me l'envoyer en pleine figure. Mes mains se rejoignent entre elles et je m'agenouille au sol sans un bruit, afin de tout ramasser. Je remet la valise en place et y fourre tout mes vêtements dans n'importe quel sens, en bouchon.

J'entends Wayne souffler et murmurer un juron mais je ne veux pas y prêter attention. Mes mains tremblent légèrement et je le sens s'accroupir à mes côtés. Ses mains rejoignent les miennes pour ranger mes vêtements mais je le repousse brusquement.

— « Laisse-moi tranquille, je peux le faire toute seule. » je lâche.

Je referme la valise et me relève en même temps que Wayne une fois que tout est rangé. Il va beaucoup trop loin.

— « Ce n'est pas mon copain, et il est loin de l'être pour l'instant, tu vois ? Tu vas trop loin maintenant, je ne comprend même pas ta réaction. Mais tu as raison, je vais partir, te laisser tranquille. C'est ce que tu veux, non ? »

Je suis étonnement calme, mais profondément blessée. Je ne veux pas aggraver notre situation, alors je vais simplement partir.

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