Je n'avais que douze ans à l'époque, et pourtant j'étais certaine de vivre ce qu'était le vrai amour. L'amour pur, véritable, simple et sincère. Je n'étais qu'en sixième à ce temps-là et Tayzon était déjà en troisième. Nous étions assez différent, il était connu pour être beau et aimé des gens et moi je l'étais plus comme la petite nouvelle arrivée de nul part. J'étais jeune et je suis vite tombée amoureuse de lui, comme beaucoup d'autre filles d'ailleurs. J'étais innocente, et ni moi ni ces filles ne savaient ce que signifiait les sentiments envers quelqu'un. Je voulais seulement avoir un copain, quelqu'un avec qui jouer, avec qui rire.
Papa était plus compréhensif avant. Il me laissait un peu plus de liberté mais je savais que je ne pouvais pas aller trop loin. C'est avec les années qu'il s'est endurcit, alors au début de ma jeunesse il me laissait encore avoir du temps à moi. Mais j'avais toujours peur, malgré tout. Alors j'ai préféré laisser tomber, ne plus m'intéresser à lui. Ce n'était qu'un garçon après tout. Je l'ai ignoré, contrairement à toutes ces autres filles et c'était ça qui l'avait amené à moi.
J'avais trois ans de moins que lui, et voir une sixième commencer à discuter à un troisième, dans le collège que je fréquentais, c'était assez.. rare et étrange. Mais Tayzon s'en fichait. Il venait toujours m'aider, me défendre lorsque quelqu'un venait m'embêter, il était toujours là lorsque je n'allais pas bien.
Il n'a jamais su pour papa, je ne lui ai jamais rien dis de peur qu'il me laisse tomber. Alors avec le temps, il était devenu le grand frère protecteur que je n'avais jamais eu, ce meilleur ami gentil et compréhensif que chaque personne dans ce monde a besoin.
Les gens s'étaient habitués à nous voir toujours ensemble, jamais séparé sauf à nos heures de cours. Les repas, les récréations, les sorties.. Nous faisions tout le reste ensemble, comme deux aimants. Nous sommes tombés amoureux avec le temps et j'ai passé deux merveilleuses années à ses côtés.
Notre différence d'âge ne l'a jamais dérangé, il n'y faisait jamais attention. Même lorsqu'il rentrait au lycée et que je ne passais qu'en cinquième. Il venait me récupérer chaque soir au collège et me raccompagnait jusqu'à la maison. Papa détestait ça, détestait Tayzon et me le faisait à chaque fois comprendre. Il n'était pas violent physiquement, mais ses punitions l'étaient. Parfois, je n'avais pas le droit de manger le soir, ou alors je devais nettoyer l'appartement de fond en comble. Je n'avais que douze ans mais ça ne semblait pas l'en empêcher. Tayzon n'a jamais su tout ça, et heureusement.
Mais un jour, il a déménagé. Je perdais mon copain, mon meilleur ami. Je perdais la seule personne qui m'aimait véritablement. Deux années avaient passées et rien de notre relation n'avait changé. Nous étions jeunes, même inconscient mais on s'en fichait du lendemain, de notre âge, de la vie, du futur, nous voulions seulement être ensemble. Nous nous aimions vraiment malgré notre jeune âge.
Je l'aimais vraiment.
Alors quand il est partit, ça m'a déchiré. Je n'ai pas eu d'au revoir, je n'ai pas eu d'adieu de sa part. Il est partit, comme un voleur. Je lui en est longtemps voulu, je l'ai souvent détesté pour ça mais avec le temps, je suis arrivée à passer au-dessus. Et je ne l'ai jamais réellement oublié, même deux ans après.
Après tout, qui peut oublier son premier amour quand on sait que l'on aurait peut-être pu construire quelque chose plus tard ?
Ce garçon a marqué ma vie. Il a été mon premier amour, mon premier bisous, mon premier sentiment. Il a été mon premier tout. Et réentendre sa voix que j'ai tant de fois écouté, qui m'a tant de fois avouer son amour.. C'est fou, mais ça me blesse. Je ne veux pas craquer en le voyant. Je ne sais pas si je porte toujours une place dans sa vie, s'il a rencontré quelqu'un d'autre ou s'il a tout simplement appris à m'oublier.
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SAVE ME
Teen FictionVivre sous la peur et les coups, Haryline le connaît bien. Subissant la colère d'un père violent et alcoolique, le corps d'Haryline n'est autre qu'hématome et cicatrices, et ses pensées vides et suicidaires. Jusqu'à ce que Wayne débarque dans sa vi...