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Je reste encore chamboulée par ce qu'il vient de se passer, ce qu'il vient de me dire. Nos corps sont toujours proches, très proches et je sens mes joues s'échauffer, prenant une légère couleur rougeâtre. Wayne semble le remarquer puisqu'il s'écarte de moi, embarrassé. C'est la première fois qu'il me fait part de ses sentiments et j'avoue être heureuse qu'il l'ai fait maintenant, aujourd'hui. Néanmoins, rien n'arrange mes pensées ni ce que je veux vraiment. Je crois même que c'est encore plus compliqué qu'avant.

— « Alors.. merci de me laisser une chance. » soupire finalement Wayne.

Il se gratte la nuque, un sourire en coin. Je peux sentir qu'il est nerveux et je le suis aussi. Notre relation devient ambigüe et j'ai peur que notre amitié vienne à être fichue en l'air à cause de ça. Vraiment, je ne l'espère pas.

— « En revanche.. ne te dispute plus avec Tayzon, s'il te plaît. »

Il reste me fixer un instant, réfléchissant avant de hocher la tête. Je lui fais un léger sourire comme pour le remercier et il quitte la chambre quelques secondes après. Je me retrouve seule et c'est à ce moment que j'entends la sonnerie de mon téléphone résonner dans le salon. Je m'y précipite et le récupère, posé sur la table basse alors que Wayne n'est pas là, partit dans je ne sais quelle pièce de l'appartement. L'écran de mon téléphone m'affiche un numéro inconnu, signalant qu'il n'est pas enregistré dans mes contacts. Je fronce les sourcils mais décide d'y répondre, pensant seulement à quelqu'un qui s'est trompé ou à une publicité.

— « Oui, allô ? » je commence.

— « Haryline.. »

Une respiration, une voix, un souffle.

Et je reconnais directement la personne.

Je m'arrête de respirer un instant. Je me fige, aucun son ne veut sortir de ma bouche. Comme ci j'avais subitement perdu la voix.

— « Le silence est ta seule réponse ? »

Je déglutis et son rire me parvient aux oreilles.

« Hm, je vois que tu ne t'es toujours pas remise de l'autre jour. »

— « T'es qu'un monstre. » je lâche.

Et je me surprends moi-même. C'est la première fois que je lui parle comme ça en seize ans d'existence. Et étrangement.. je me sens bien de le lui avoir dit.

— « Pardon ? »

Je devine que mes mots l'ont atteint.

— « Tu m'as bien entendu, papa. Tu es un monstre. »

Je ne peux pas croire que je dis ça. Et encore moins que j'arrive toujours à l'appeler « papa ». Je l'entends rire à nouveau.

— « Hm, et bien.. on va dire que tu ne sais pas ce que tu dis, alors je vais dire que je n'ai rien entendu. Tu ne me demande pas pourquoi je t'appelle ? »

La façon qu'il a de ne porter aucune importance à ce que je lui dis n'a jamais arrêter de me blesser, ou bien même de me faire me sentir encore plus inutile dans sa vie. Seulement, maintenant que je vis avec Wayne, j'ai l'impression de le vivre légèrement mieux.

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