SAVE ME

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Je reste silencieuse pendant quelques secondes, laissant les voix des clients du café combler mon silence. J'ai dû mal à comprendre et même à croire ce qu'il se passe. Wayne continue de me fixer et sa main est toujours posée sur la mienne. Je devrais la retirer, pourtant.

Mais je n'en ai aucune envie.

Pourquoi je fais ça, pourquoi je ne réagis pas à ces mots ?

— « Quelqu'un s'occupe de toi ? » me demande t-il d'une voix douce, presque rassurante.

Pourquoi j'apprécie la façon qu'il est avec moi ?

— « Oui. » je réponds simplement.

Je ne veux pas qu'il découvre quoi que ce soit. N'importe quoi pourrait arriver, à lui comme à moi. Je ne veux pas plus d'histoires. Je veux oublier ce qu'il vient d'être dit. Je reprends alors brusquement mes esprits, retire ma main et récupère la tasse de Wayne après avoir rangé le billet dans la caisse.

— « Tu as fini ton café, tu devrais partir. Merci d'être venu. »

Je l'aperçois froncer des sourcils mais je fais comme ci je n'avais rien vu. Il retire sa main du comptoir et je commence à nettoyer sa tasse. J'ai étrangement envie qu'un nouveau client fasse son apparition pour que je puisse m'éloigner de lui, de sa présence.

— « Pourquoi ? Je ne peux pas rester ? »

Je soupire.

— « Écoute, je te dis juste que tu devrais partir. J'ai du travail. Je ne vois pas pourquoi tu resterais, je ne compte pas continuer à te parler indéfiniment. »

Ma parole me heurte brutalement et je me choque moi-même de mes mots. Je ne me reconnais pas. Pourquoi ai-je dis ça ? Ça ne me ressemble tellement pas.. Wayne émet un mouvement à reculant sur sa chaise et je baisse la tête, honteuse.

Je suis horrible.

— « Je.. je suis désolé. Je ne sais pas ce que je dis, c'est sûrement la fatigue. Excuse-moi, Wayne. »

Je souffle en fermant les yeux. Même mes excuses sont horrible. Vraiment, je devrais me taire la prochaine fois.

— « C'est rien. J'imagine que j'y vais un peu fort pour la première vraie discussion. Je vais y aller. »

Je relève immédiatement la tête vers lui, le voyant commencer à quitter sa chaise. Sa beauté me laisse perplexe quelques secondes. Mais il semble vraiment plus âgé que moi, environ vingt-huit ans je dirais.. Soit douze ans de plus que moi.. Si grand.

Mais vraiment beau.

Il quitte la chaise, prêt à partir mais je me décide à l'arrêter. Je ne sais pas ce que je fais, mais je ne réfléchis pas et le fais.

— « Tu me contacte.. plus tard ? »

Pourquoi ai-je dis ça ?

Il me sourit sincèrement. Puis il hoche la tête.

— « J'avais déjà l'intention de le faire, tu sais. À ce soir. »

Un léger signe de main, et un énièmes sourire. C'est ce qu'il m'a offert avant de définitivement quitter le café.  Et à nouveau, pour la première fois depuis longtemps, j'ai souris.

J'ai souris comme une vraie idiote, le cœur remplit.

*