École de magie Arcturus [2] [Terminé]

7-Les lignes de la main

C'est avec un air encore endormi que je descendis les escaliers menant à la cafétéria. Nous ne sommes revenus que tard le soir de la retenue du Professeur Eugor. D'un commun accord, Charles et moi avons décider d'omettre l'altercation avec le Centaure Abbot au Professeur de Potion. Charles s'est chargé de tout raconter à Henry.

Si Aaron cherche à reprendre des forces, c'est qu'il est déjà en train de préparer une nouvelle attaque. Quand? Ça, nous ne le saurons que le moment venu...

Je n'ai pas réussi à m'endormir. Chaque fois que je fermais les yeux, je voyais le visage charmeur du maître de l'Obscurité me sourire, puis la famille du Centaure se faire assassiner par une ombre volatile.

Je frissonai presque imperceptiblement, ce qui n'échappa pas à l'oeil vigilant de Katerina, marchant juste à côté de moi. Elle me lança un regard inquiet, mais je fis comme si je ne l'avais pas remarqué.

-Abigail...

-Oui? dis-je d'un ton que j'espérais innocent.

-Tu ne vas pas bien, dit-elle en s'arrêtant en plein milieu de l'escalier.

Incapable de la regarder en face, je me contentai de m'intéresser au bout de mes chaussures. Sans prévenir, elle s'avança et me prit dans ses bras. Je me raidis instantanément, surprise par cette marque d'affection. Après quelques secondes d'hésitation, je me laissai aller et lui rendis son étreinte en enfouissant mon nez dans ses longs cheveux noirs.

Je retins les larmes qui menacent de perler au coin de mes yeux. Je ne veux pas qu'elle me voit pleurer. J'ai peur... Je ne veux pas que Katerina, ma meilleure amie, est pitié de moi. Je ne le supporterais pas.

Entre ses bras, j'ai l'impression de redevenir une enfant. Dans ma merveilleuse famille d'accueil, je n'ai jamais été acceptée. Jamais on ne m'a réellement porté attention. On m'ignorait, on me rabaissait, mais jamais je n'ai eu de véritable signe affectif de leur part.

-Nous sommes là, Abi, ne pense pas qu'on te laissera un jour. Tu peux toujours compter sur nous pour te soutenir, murmura mon amie.

Tout à coup, on sentit les escaliers bouger. Génial, ils ont changés de direction! Les yeux brillants, je me décollai de ma meilleure amie en lui lançant un faible merci.

Après avoir parcourus presque toute l'Aile de Combat, nous arrivâmes finalement dans la cafétéria, à bout de souffle, mais de meilleure humeur.

Je regardai rapidement mon horaire. Divination..?

-C'est un cours obligatoire de Deuxième année, expliqua Christian en se penchant par-dessus mon emploi du temps.

-Tu vas voir, c'est plutôt drôle, ajouta Christina.

Je haussai les épaules avant de tendre la main vers le pot de confiture. Au même moment, Antoine le saisit. Nos mains s'effleurèrent. Brusquement, nous lachâmes le pot, ce qui provoqua un bruit sourd. Un silence pesant s'installa à notre table. Je tentai de capter le regard du Loup-garou, mais Antoine s'obstinait à garder les yeux rivés sur son toast. Je soupirai avant de me lever.

-Je vais y aller tout de suite, le cours est au septième étage, autant ne pas arriver en retard, marmonnai-je en quittant la salle en coup de vent.

Je ne me retournai même pas lorsque mes amis m'appelèrent... En tournant à l'angle d'un couloir, une main attrapa mon poignet et je fus emporté par derrière. Je tentai de me débattre, mais l'homme me tient fermement. J'entendis le bruit d'une porte qui s'ouvre et je commençai sérieusement à paniquer.

-Calme toi, ce n'est que moi, murmura une voix grave et chaude.

-Antoine! Je peux savoir pourquoi tu nous a emmené dans un placard à balais? chuchotai-je, surprise qu'il m'ait suivi.