-Tout le monde est prêt? soufflai-je.
Nous sommes tous les cinq devant le large mur du Cromlech, fièrement dressés et attendant avec une certaine fébrilité l'ouverture des lourdes portes de pierre.
-Oui, déclarèrent les jumeaux d'une même voix.
Laurence approuva d'un hochement de tête frénétique alors que Dawnallia me lançait un regard de biais. Sans le vouloir, j'ai fini par m'attacher à cette petite peste... Même si elle ne le laisse pas paraître, je suis certaine que c'est réciproque. Dawnallia cache une âme sensible et protectrice. Il faut simplement percer sa carapace.
Je me tournai vers les jumeaux Howard. Henry regarde en l'air, les yeux perdus sur les nuages. Il ne doit pas vraiment mesurer la dangerosité de l'escapade que nous nous apprêtons à faire... Si seulement il pouvait recouvrer la mémoire, lui et Laurence. Charles, quant à lui, tient fermement sa baguette tout en pianotant nerveusement du bout des doigts sur son sac à bandoulière.
Le grondement sourd de la porte de pierre qui coulisse nous indiqua que l'épopée commençait. C'est en retenant ma respiration que je mis un pied dans le Labyrinthe, les mains liés à celle de Laurence et celle de Charles.
Après mûre réflexion, nous avons décidé de mettre toutes les chances de notre côté et de prendre le sens du message au pied de la lettre... "Pour partir, soyez en contact." En nous prenant la main, nous sommes liés physiquement...
L'énorme corridor se dresse devant nous. Il fait sombre et l'ambiance est glacial. Mon corps entier fut parcouru d'un frisson alors que la chair de poule dressait les poils de mes avants-bras.
-Gauche, Droite, Droite, Gauche, Gauche et Devant... Rien de très compliqué, marmonnai-je.
Seul le frottement de nos pas sur le gravier vient troubler le parfait silence ambiant.
-Solas, chuchota Charles.
Le rouquin se tourna vers son frère et saisit sa baguette, coincée dans la poche arrière de son pentalon blanc.
-Que faites-vous?! s'écria Henry en repoussant la main se son frère.
-S'il-te-plaît, Henry... Je veux bien croire que tu aies tout oublié, mais cesse de me vouvoyer, d'accord?
Le jeune homme soupira lourdement, se contentant d'observer Charles réaliser un habile mouvement du poignet pour faire jaillir le halot lumineux de sa baguette.
-Garde-la. Si tu veux l'éteindre, tu n'as qu'à dire "Noctia", expliqua Charles, ses yeux reflétant une inquiétude mal dissimulée.
Un hululement sonore nous fit brusquement sursauter. Comme par réflexe, je soulevai mon bras, prête à accueillir l'oiseau. Seulement, ce ne fut pas Éclipse qui vint s'y poser, mais plutôt un horrible volatile aux plumes défraichis et au bec sectionné sur la longueur.
Je hurlai comme une hystérique, tentant de me départir de la poigne vicieuse de l'énorme corbeau. Une chose est sûre, ce n'est pas le magnifique aviaire au plumage brillant des frères Balkans...
Les serres de l'animal s'enfoncent dans ma chair et je sens déjà un liquide chaud à l'odeur métallique couler le long de mon bras. Les larmes me montent aux yeux alors que je réprime tant bien que mal un hurlement de douleur.
Je ne dois surtout pas inquiéter les autres... Ils semblent déjà sur le point de s'évanouir ou de rebrousser chemin.
-Bhàs! s'écria Charles, portant le coup fatal au pauvre volatile.
Le corbeau s'effondra au sol dans un bruissement d'aile. Le silence revint.
-Qu'est-ce que c'était? s'enquit Laurence.
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École de magie Arcturus [2] [Terminé]
ParanormalUne nouvelle année débute à l'école de magie Arcturus. Abigail est décidée à passer une vie scolaire normale. Mais aura-t-elle vraiment le choix quand deux jumeaux Sorciers de deuxième année, venant de Boréal, l'école de magie du Canada vont débar...